Si la carrière cycliste de Léon Kervasse est évoquée dans cet article, c’est d’abord parce que son patronyme débute par une lettre rare. Mais aussi parce que ce périgourdin, licencié à la Pédale Faidherbe, a eu un parcours plus qu’honorable, c’est un des bons coureurs du Limousin dans les années 50. Avec plusieurs victoires chaque année de 1950 à 1956, on peut se faire une idée de son niveau quand on constate une 8è place d’un Tour de la Corrèze (remporté par Valentin Huot, v. IPNS n° 65) et une 4è place du Championnat du Limousin (gagné à Périgueux en 1956 par Yves Gourd).
Évoquer son appartenance à la “Pédale Faidherbe“ permet de rappeler la cohabitation de ce club avec le “Cycle Club Périgourdin“, tous deux dans la capitale périgourdine. Et ce jusqu’en 1962 avec la disparition du Comité du Limousin ; la Dordogne fournissait alors beaucoup des meilleurs éléments du cyclisme régional. Ainsi en 1947, le C.C.P. fut champion du Limousin des sociétés, devant l’autre club périgourdin. Autre illustration de cette même domination : de 1946 à 1962, 10 titres de champion du Limousin seniors, sur 17, reviennent à un licencié de Dordogne, contre 10 de clubs haut-viennois, 2 corréziens et un seul creusois. Voici la liste exhaustive de ces lauréats.
Pour la Dordogne :
- 1946 : Commery (Périgueux)
- 1947 : Marius Duteil (Périgueux), père de Francis (IPNS n° 6o)
- 1948 : Mounet (Périgueux)
- 1950 : Jacques Vivier (Ribérac)
- 1954 et 1956 : Yves Gourd (Eymet)
- 1957 et 1961 : Dory (Bergerac)
- 1958 : Joseph Amigo (Sarlat)
- 1962 : Melchior (Lalinde)
- Pour la Haute-Vienne :
- 1949 : André Bernard (UVL)
- 1951 : Marcel Guitard (UVL)
- 1955 : Raymond Hébras (UVL)
- 1960 : Maurice Réjasse (CRCL)
- Pour la Corrèze :
- 1952 et 1953 : le même coureur, Georges Gay (UC Bas-Limousin)
- Pour la Creuse :
- 1959 : Raymond Poulidor (AC Creusoise)

Kilomètre(s)
La compétition cycliste consistant, toutes disciplines confondues, à parcourir le plus rapidement possible une distance donnée, il n’est pas surprenant de retrouver l’unité de mesure, le kilomètre, dans beaucoup de conversations cyclistes.
Petit inventaire :
- Le kilomètre départ arrêté : sur piste, une discipline très spectaculaire qui nécessite un effort total et une préparation spécifique pour développer en même temps puissance et vélocité. Le champion du monde 2019 est un aquitain : Quentin Lafargue, et le record du monde appartient à un français, François Pervis, en 56 sec. 30, soit 63,9 km /h!
- Le kilomètre Rustines : dans les années 60, c’était une épreuve de vitesse réservée aux jeunes de 17 à 20 ans. Elle se déroulait sur route, afin de pallier l’absence de vélodrome, et devait permettre de détecter les talents de sprinters. A Limoges, l’épreuve se déroulait avenue de Naugeat, la vétusté du vélodrome André Raynaud empêchant d’y envisager des compétitions. Roger Desport, du CRCL, s’y illustra en remportant 4 années de suite le titre régional (de 1964 à 1967).
- Des kilomètres, en avoir ou pas ? “combien as-tu de kilomètres ?“ Telle est la question maintes fois posée d’un cycliste à l’autre. En effet, bien que les méthodes d’entraînement aient beaucoup évolué, et privilégiant maintenant l’intensité plus que l’endurance, les cyclistes, compétiteurs ou cyclotouristes, continuent à comptabliser les kms parcourus depuis le 1er janvier.
- Un bon coureur régional parcourt facilement 10 à 15000 km dans l’année, certains beaucoup plus, d’autres moins. Le temps libre ayant progressé au fil des décennies, les cyclistes de niveau régional, ou départemental (ceux qui participent aux compétitions UFOLEP par exemple) font actuellement plus de kilomètres que n’en parcouraient les coureurs de l’élite (1ère catégorie) dans les années 60-70.
- Démarrer au kilomètre : un classique de la tactique cycliste ; alors qu’un sprint se prépare, que tout le monde s’observe, un audacieux attaque à l’amorce du dernier km, prenant 50 ou 80 m d’avance. En poursuiteur, il essaie de conserver quelques mètres jusqu’à la ligne d’arrivée. Ce genre d’attaque peut réussir si les adversaires ne parviennent pas à s’organiser pour répliquer immédiatement. Il faut donc que l’attaquant ait bien évalué les forces en présence et leur propension à s’unir ou se surveiller.
Jean-François Pressicaud