Madame la Préfète de la Creuse, Une demande d’enregistrement d'un élevage d’engraissement porcin au titre des Installations Classées Pour l'Environnement, au lieu-dit Le Villard sur la commune de Royère-de-Vassivière, est en cours de dépôt auprès des services de la préfecture. Nous souhaitons ici vous alerter sur les risques de ce projet en tant qu’habitants, citoyens, acteurs économiques et touristiques des communes concernées et au-delà. Rappelons que l’implantation de ce projet repose sur un investissement des porteurs de projet d'environ 600 000 €. Ce projet prévoit la création d’un demi-emploi agricole à l’année. Il s'inscrit dans une chaîne entièrement contrôlée par la coopérative Cirhyo basée à Montluçon dans l'Allier, qui vend et fournit les porcelets ainsi que les céréales nécessaires pour l'alimentation, et enfin rachète les porcs une fois l'engraissement terminé. (Notons que les porteurs de projet vont s'endetter à vie pour un bâtiment très rapidement obsolète et non reconvertible, et seront à la merci des cours du porc, des céréales et du pétrole, car il n'y a aucune garantie sur la fluctuation des prix.) Cet élevage, destiné à accueillir 1200 bêtes pour une production de 2200 porcs par an, repose sur la construction d’un bâtiment de 1000m2, sur caillebotis, en dessous duquel une fosse d’1,5m de profondeur pourra stocker jusqu’à 9 mois de lisier. Un plan d’épandage du lisier a été prévu sur 266 hectares répartis sur les communes de Royère-de-Vassivière, Gentioux-Pigerolles et Faux-la-Montagne. La Coopérative a en outre précisé le 22 mai 2024 à la mairie de Royère-de-Vassivière : "ce projet pourra être suivi d'agrandissements ou d'extensions, la porte n'est pas fermée". Voici les différents risques et enjeux que nous avons identifiés : · Prélèvement sur le réseau d’eau potable dont les réserves sont fragiles. Ce sont 3000m3 qui seront prélevés chaque année sur le réseau pour l’abreuvement des bêtes et le nettoyage du bâtiment, alors même que nous savons que le risque de sécheresse est bien réel et pourrait conduire à des arrêtés sécheresse de plus en plus fréquents (en août 2023 la Creuse était placée au niveau « Crise » des restrictions au niveau de l’usage de l’eau). · Risque de pollution des captages en eau potable et des cours d’eau avec des épandages de lisier en amont et à proximité du Lac de Vassivière. En effet, malgré l’épandage à des périodes choisies et réglementées, quid des ruissellements en cas de fortes pluies des mois durant, comme nous avons pu en faire l’expérience cette année ? L’augmentation du taux de phosphore, entre autres, déjà trop largement présent dans les eaux du territoire, risque de favoriser le développement de cyanobactéries et par la suite d'entraîner des interdictions de la baignade et une dévalorisation des produits de la pêche, rendus impropres à la consommation, au sein du Lac de Vassivière, donc d’impacter gravement les activités autour du Lac. · Mise en péril des infrastructures touristiques liée aux nuisances olfactives et au risque de pollution de l’eau. L’activité autour du lac représente autour de 200 emplois pour environ 150 000 visiteurs par an. Quel impact économique pour les établissements touristiques et les commerces qui verront leur fréquentation nettement diminuer en raison d'éventuelles interdictions de la baignade et/ou des effluves nauséabonds causés par les épandages ou en raison de la simple présence du bâtiment. À 300m seulement du bâtiment agricole prévu se trouvent des habitants, mais aussi le site et les gîtes de l'association et Espace de Vie Sociale Les Plateaux Limousins, lieu d’hébergement touristique et d’animation jeunesse qui doit fêter ses 50 ans cette année et emploie 7 salariés (5 ETP). Comment imaginer que cette association pourra survivre au bruit et aux odeurs d'une porcherie ?
· Atteinte au patrimoine paysager du Parc Naturel Régional de Millevaches dont les espaces naturels préservés sont à la fois riches et fragiles. La Région Nouvelle Aquitaine ne s'y trompe pas, elle soutient fermement le maintien et le développement de la "destination Vassivière" pour en faire un lieu incontournable du tourisme durable et éco responsable d'ici 2030. Qui peut croire à l'intégration paysagère d'un tel projet ? Alors même que c'est justement la beauté, la qualité et la préservation des paysages qui font leur attractivité auprès des habitants et des touristes.
· Des pratiques d'élevage en contradiction avec les attentes des consommateurs d'aujourd'hui. En effet, l'heure est à la demande de produits de qualité, ce qui repose entre autre sur la notion de bien-être animal, alors que la caudectomie (ablation de la queue) et l'ablation des dents prévues pour lutter contre les morsures sont toujours de rigueur malgré une étude en cours pour leur interdiction. De plus, ce sont 84% des Français début 2024 qui se déclarent en faveur de l'interdiction de l'élevage intensif. Il existe des pratiques d'élevage alternatives qui permettraient à la fois de limiter les nuisances olfactives mais aussi d'assurer de meilleures conditions de vie aux animaux.
Madame la préfète, nous respectons les personnes qui portent ce projet mais nous demandons et défendons l'accès à une alimentation issue d'une agriculture durable sur notre territoire, s'inscrivant dans des circuits courts, qui respecte aussi bien les animaux d'élevage, que l'écologie des milieux et les humains qui les habitent. Ainsi, au vu des différents risques soulignés, afin de préserver notre patrimoine commun, dont l'eau et les paysages du plateau de Millevaches constituent des biens des plus fragiles et précieux, et aussi afin de ne pas entraver la dynamique économique des acteurs touristiques, nous vous demandons de refuser l’enregistrement de ce projet.
Nous vous prions de recevoir, Madame la Préfète, l'expression de nos salutations distinguées. Le Collectif Non à la porcherie du lac. Contact : nonalaporcheriedulac@protonmail.com
Vous pouvez renvoyer vos collectes de signatures à l’adresse suivante : IPNS Le Bourg 23340 Faux-La-Montagne
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Prochain rendez-vous, mercredi 7 août 2024 à 18h30, à Faux-la-Montagne. | |
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