Un collège associatif proche de nous.
Un nouveau collège se prépare à ouvrir ses portes à la rentrée 2011, à St-Martin-Château, dans le sud de la Creuse. C’est un petit projet ouvert à toutes et tous les jeunes de 10 à 15 ans qui voudraient découvrir une autre manière de voir l’éducation, de vivre les apprentissages. Ce projet de collège associatif est porté par une quinzaine de parents et autres personnes intéressées par la pédagogie. Nous voulons qu’il soit accessible à toutes et tous les jeunes intéressé-e-s, qu’il n’y ait pas de barrière ni pour des raisons financières, ni pour d’autres raisons.
Nous aborderons les apprentissages de manière vivante et active : en lien avec le concret, avec autant d’activités pratiques que théoriques ou créatives, en s’appuyant autant que possible sur l’envie des jeunes de découvrir et d’expérimenter. Ce que nous trouvons important à amener à cet âge-là est très varié : apprentissages de savoirs, mais aussi de savoir-faire, découvertes, rencontres et activités à l’extérieur, réalisation de projets seul-e-s ou à plusieurs... Nous trouvons aussi important de respecter le rythme des jeunes en ne surchargeant pas les journées. Parmi l’ensemble des activités et projets qui seront mis en place, les jeunes pourront faire certains choix sur ce qu’ils et elles veulent découvrir, approfondir personnellement. Ensemble, ils participeront avec les adultes à la mise en place du programme des activités et à l’organisation de la vie du groupe. De manière générale, plutôt que d’appliquer uniformément la même recette à tous-tes, nous voulons être attentifs à chacun(e), à ce qui l’intéresse, sa personnalité, sa place dans le groupe, son cheminement dans les apprentissages et dans la vie.
Décidément on finit par prendre l’habitude des déraillements successifs de notre municipalité. Plus grand chose ne peut encore nous étonner !
La dernière en date est le vote concernant la location de l’auberge de la Cascade ou des gîtes communaux à un collège privé ! Quel choix politique ! Pourquoi décider d’accueillir une école privée dans des locaux municipaux alors que l’on supprime régulièrement des postes d’enseignants dans l’école publique (vous savez celle qui est gratuite, ouverte à tous, celle qui est laïque et qui garantit le lien social).
Alors oui, parfois, quand on voit la qualité des programmes, la qualité de la formation des enseignants, les moyens alloués pour l’éducation des enfants, on pourrait être tenté de se désolidariser et de tomber dans le piège de l’école privée. Mais l’école publique est la seule qui garantit la gratuité, la laïcité et le brassage social permettant la cohésion sociale. Alors battons nous pour sauver l’école de la république et résistons aux tentatives privées qui encouragent le consumérisme éducatif.
Nous constatons évidemment qu’aujourd’hui le service public et laïc d’éducation n’est plus une priorité de l’État. Les dizaines de milliers de suppressions d’emplois qui ne cessent de le frapper durement, le fragilisent gravement en zone rurale. Ces suppressions touchent toujours en priorité les “secteurs périphériques“ de l’enseignement, principalement les postes de soutien scolaire, les accompagnements nécessaires aux classes difficiles, etc. et chaque création d’école privée réduit le service public en handicapant encore plus ces secteurs fragiles.
L’école publique réunit les jeunes de toutes les classes de la société. Elle ne transmet pas que des savoirs. Elle prépare à une vie sociale future en accueillant des jeunes de tous les milieux sociaux et d’origines diverses. Car l’enrichissement vient aussi de ce qu’on apprend des autres, de l’observation d’autres façons de vivre permettant de développer l’esprit critique et de faire ses propres choix (qui ne sont pas forcément ceux des parents).
Quelle est cette position d’élus d’une commune qui vote à la majorité l’accueil d’une école privée ? Le simple fait de “remplir“ à tous prix des locaux inadaptés ne justifie aucunement cet acte politique.
Alors des défenseurs ou des fossoyeurs de nos services publics ?
Un collectif de citoyens de St Martin-Château indignés.
L’article fustigeant la commune de St Martin château accusée d’accueillir une “école privée“ et exprimant la crainte que cela se fasse au détriment de “l’école publique“ appelle quelques remarques.
C’est pourquoi nous ne croyons ni fondé ni légitime le refus opposé à des familles et des individus passionnés par les questions d’éducation d’aller plus loin dans l’expérimentation de voies alternatives à l’éducation officielle.
Jean-François Pressicaud