Marina : « Native du plateau de Millevaches, j’ai repris une partie de l’exploitation familiale pour pouvoir m’installer en brebis limousines avec aujourd’hui 200 mères. Je fais aussi partie d’un groupement pastoral avec une estive de 4 mois sur une tourbière du Plateau. Installée depuis 1 an, j’ai encore beaucoup de projets pour faire vivre la montagne qui vit en moi depuis 23 ans maintenant. »
Sarah : « Éleveuse associée avec Denis, notre ferme en polyculture élevage produit des céréales et des agneaux en agriculture biologique. Chaque année, grâce au groupement pastoral de Peyrelevade, nos brebis estivent sur les communaux de Peyrelevade et les parcelles du conservatoire des espaces naturels du Limousin afin de préserver les tourbières et les landes. »
Lise : « Installée avec Fabrice à Tarnac depuis 4 ans, notre ferme “Revenons à nos moutons“ est située à 900 m d’altitude. Bergère et berger, nous gardons nos brebis 6 mois de l’année sur les espaces naturels du plateau de Millevaches (landes et tourbières du Longeyroux), notre système d’élevage est pastoral. Nous élevons des agneaux d’herbe de qualité que nous vendons en vente directe en caissette. »
Partageant des valeurs communes, nous avons voulu nous regrouper en collectif pour construire un projet.
Le constat de la filière lainière française était totalement déprimant : achat de la laine par des grossistes à des prix dérisoires (0,10 €/Kg de laine, ce qui ne paie même pas le tondeur), peu d’entreprises locales de transformation, exportations massives en Chine… Nous trouvions cela aberrant. La laine est un produit noble et fait partie intégrante de l’élevage des brebis. Ainsi, trois valeurs principales nous ont réunies autour de la transformation de la laine :
La tonte et le tri : la tonte se déroule une fois par an, généralement au mois de mai. Nous demandons à des tondeurs professionnels de venir tondre nos brebis et mutualisons ces chantiers afin de partager le travail. Ce sont des moments festifs et collaboratifs. Nous trions notre laine le jour même, au fur et à mesure que le tondeur nous apporte les toisons. Le tri est une étape primordiale pour la qualité du produit fini. Nous ne sélectionnons que les parties de la toison les plus nobles (épaule, flanc, cuisse) et gardons le reste (ligne de dos, cou, rein) pour des grossistes ou pour du paillage chez des maraîchers biologiques.
Lavage, teinture et fabrication : c’est à Saugues, en Haute-Loire, que nous confions ensuite le lavage et le cardage de notre laine, à Laurent Laine laverie biologique, puis la fabrication de nos produits en feutre, à l’Atelier de la bruyère. Nous créons nous-mêmes les colliers et boucles d’oreille en feutre. Les sacs sont fabriqués par Delphine, couturière sur la Montagne limousine, et les bérets par Aurélie, de Simone et compagnie, entreprise locale également. La plupart de nos produits ne sont pas teints et conservent la couleur naturelle de nos brebis : blanc, marron et bigarré. Quant à la teinture de certains articles, notamment les chaussons, est réalisée par la filature Terrade, située à Felletin.
Nos chapeaux, accessoires et textiles faits main en laine feutrée sont fabriqués dans le Massif central et sur la Montagne limousine, à partir de laine de nos brebis limousines uniquement issue de nos trois élevages. Malgré son apparente rusticité, notre laine, par sa douceur et sa résistance, est très adaptée à une transformation en feutre.
Contacts : Les bergères s’emmêlent