Les 19, 20 et 21 juillet 2019 à l’initiative des Gilets Jaunes, ceux de “la 23“ – Haute Corrèze, ceux de la Montagne limousine et du Syndicat de la Montagne Limousine, se sont retrouvé.e.s à Lacelle, plus de cent personnes représentant plus d’une trentaine d’initiatives collectives sur le territoire du Limousin. Des débats, des ateliers, des rencontres, est sorti la déclaration suivante qui indique qu'il est paru évident...
Que, contrairement à ce qui est dit dans les médias et dans la bouche des porte-voix du gouvernement Macron, le mouvement des Gilets Jaunes n’est pas mort. Un mouvement qui parvient au bout de huit mois de lutte, à perturber visiblement un quatorze juillet sur les Champs Elysées, qui tient sa troisième Assemblée des Assemblées en réunissant 650 personnes issues de 300 entités locales, qui, sur notre territoire, continue à tenir des assemblées hebdomadaires, à se porter en soutien de salarié.e.s en lutte en plein Tour de France, voilà un cadavre bien remuant.
Que le mouvement des Gilets Jaunes représente aujourd’hui bien plus que ce à quoi on a voulu le réduire, au fil de plusieurs mois de calomnies. A Lacelle, se sont retrouvées, à la faveur des rencontres que ce mouvement a permis, une rare diversité de trajectoires et d’expériences qui trouvent un terrain commun dans la remise en cause de l’économie capitaliste. De Nuit Debout, aux manifestations contre la Loi Travail, des luttes actuelles des postier.e.s de Tulle, à celle des cheminot.e.s pour la défense de la ligne SNCF Limoges-Ussel, des expériences locales de réappropriation de la production, aux associations qui cherchent des réponses collectives aux besoins locaux, des révolutionnaires soudanais.e.s qui ont trouvé refuge sur la Montagne Limousine, au personnel hospitalier en lutte contre la liquidation de l’hôpital public, des Gilets Jaunes d’ici ou d’ailleurs, aux sans-gilets, c’est la volonté de décider, lutter et s’organiser depuis là où l’on vit qui s’est exprimée.
Que les liens qui se sont créés ici durant ces trois jours, ou depuis des semaines, des mois ou des années, doivent être soignés, cultivés, enrichis. Ce sont ces liens qui constituent notre richesse et notre force.
Que nous sommes déterminé.e.s à nous organiser pour être présent.e.s partout où sévit l’entreprise de démolition dont Macron est passagèrement le chef de chantier… par exemple pour la défense des services publics territoriaux, contre les plans com’ du capitalisme vert (à l’image du festival “An Zéro“), pour promouvoir une culture populaire de la forêt, contre les projets industriels qui prétendent au nom du “développement“ poursuivre la destruction du vivant.
Que nous avons pris la mesure de l’urgence qu’il y a à penser et à construire sur le temps long. Nourris des forces et des nombreuses réalisations déjà existantes, nous voulons prolonger dans le temps et dans le territoire le point de confluence dont ces trois jours ont été l’occasion.