« Nous avons tous dans la tête et particulièrement dans les moments les plus tragiques de la vie, des centaines de courts poèmes, contes, histoires qui nous disent plus que le fleuve de mots fastidieux et inutiles qui encombrent les œuvres de certains romanciers à la mode ». Cette sentence de Céleste Eglantier, publiée dans le dernier numéro de Oeil de Fennec (n°379, novembre, décembre 2019), modeste revue poétique tirée à 100 exemplaires sous l'égide du Creusois René Bourdet, dit assez bien la philosophie de cette micro-revue (une feuille A4 pliée en quatre et découpée à la main, néanmoins dûment déposée à la bibliothèque nationale de France depuis... bientôt 40 ans !). S'y croisent heureuses citations d'auteurs anciens et vers libres de poètes contemporains.
Montesquieu y côtoie Herbé (René Bourdet). Du premier : « Il faut en accuser l'homme toujours plus avide de pouvoir à mesure qu'il y en a d'avantage et qu'il ne désire tout que par ce qu'il possède beaucoup. » Du second : « Depuis que je suis souffrant, j'ai un seul ennemi : mon corps ». Comme dit le même : « Oeil de Fennec, une revue à lire comme une lettre d'amour. »