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Chroniques d'exils : Excision et asile, Mariame et ses filles, la réunification entravée

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Date
mardi 1 décembre 2020 15:24
Numéro de journal
73
Auteur(s)
Dominique Weber-Alasseur
Visite(s)
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excision genitaleMariame vient de Guinée-Konakry. Comme 90 % des filles et femmes de ce pays elle aurait dû être excisée1. Cette mutilation est interdite par la loi guinéenne mais une femme non excisée est impure, laide, potentiellement dévergondée, ne trouvera donc pas de mari et sera mise au ban de la société. Alors, les mères amènent leurs filles chez l’exciseuse car les hommes préfèrent épouser des femmes excisées. Mariame n’a pas voulu se soumettre à cette épreuve. Coups, menaces, rien n’y a fait et elle a fini par se sauver. Elle a survécu comme petite vendeuse, cachant bien son secret et elle s’est mariée. Hélas, après la naissance de sa deuxième fille, une de ses tantes l’a retrouvée et a révélé la vérité au mari qui a exigé que sa femme se soumette et, devant son refus, l’a répudiée. 

Son secret éventé, la vie est devenue impossible et Mariame a décidé de partir. Mais, au vu des risques du voyage, elle a laissé ses filles. Pour leur éviter l’excision, elle les a enlevées à leur père et confiées à une amie qui les cache.

Mariame a obtenu l’asile. La vie n’est pas toujours facile et l’argent manque mais petit à petit, les choses s’améliorent. Elle a décidé, comme la loi l’y autorise, de faire venir ses filles et vu les risques d’excision, a fait pour elles une demande de visa au titre de l’asile. C’était en janvier 2020, plus de trois ans après son départ. Son amie a fait toutes les démarches, les passeports, la visite médicale, etc. L’ambassade a dit d’attendre. Mariame a reçu et rempli le document envoyé par l’état civil de Nantes qui est chargé de la transcription des états civils des étrangers. Et puis rien... Est arrivé le Covid, le confinement puis le déconfinement. Aucune réponse à ses appels téléphoniques. Mariame a écrit à l’ambassade, en vain, puis à Nantes. Fait curieux, le mail envoyé de la boîte de la Cimade a reçu une réponse : pas de voyage du fait de la crise sanitaire. Quand les liaisons reprendront, on demandera à l’ambassade de considérer le cas. Nous étions en septembre, à huit mois de la demande. Cela voudrait-il dire que durant huit mois personne n’a considéré la situation ? Cependant, en septembre, les détenteurs de titre de séjour, les étudiants voyageaient... Alors pourquoi pas deux petites filles en danger ? Car le père les recherche et sans aucun doute il les fera exciser.

 

fillesMariame s’inquiète pour ses enfants. Son amie s’impatiente. Même si elles se parlent au téléphone et si elle envoie de l’argent, cela fait quatre ans que mère et filles ne se sont pas vues. La situation politique en Guinée est explosive. Mariame a peur. Elle pleure au téléphone et nous sommes à nouveau confinés avec les frontières extra-européennes une fois de plus fermées…

De nombreuses familles sont dans le même cas.

 

Dominique Weber-Alasseur

1 Appelée jusque dans les années 1970 « circoncision féminine », l’excision consiste selon les cas en l’ablation du clitoris, plus ou moins les petites lèvres (type 1 et 2), parfois en suturant les grandes lèvres, ne laissant qu’un orifice pour le sang et l’urine (type 3). C‘est essentiellement une affaire de femmes. Cette mutilation est souvent pratiquée à vif par des femmes âgées avec un couteau ou une lame de rasoir. Les complications peuvent être le décès par hémorragie ou infection, des cicatrices douloureuses, des douleurs pendant les rapports, des difficultés et des complications parfois graves lors de l’accouchement. Cette pratique très ancienne remonterait aux pharaons. On la trouve principalement en Afrique subsaharienne, Égypte, Indonésie (29 pays au total, 200 millions de femmes dans le monde, 3 millions de filles excisées par an âgées de quelques mois à la puberté en général). Bien qu’interdite par la loi de nombreux pays, la tradition reste extrêmement forte.   

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IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
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