En juillet 2020 l’APAJH, l’association gestionnaire du foyer d’accueil médicalisé de Gentioux, a annoncé qu’elle allait quitter Gentioux en 2023 pour une ville plus importante.
Deux raisons à cette décision : l’association en a marre d’être « prise en otage » dans les querelles de la communauté de communes Creuse Grand Sud, propriétaire des bâtiments, mais aussi, selon Patrick Colo, président de l’APAJH, le nouveau foyer d’accueil médicalisé sera mieux « adapté aux besoins de nos résidents en particulier sur l’aspect de l’inclusion dans un centre urbain. L’isolement de ces personnes à Gentioux leur interdit d’exercer leur citoyenneté en étant membres à part entière de la vie sociale.
Sans parler de l’accès très compliqué aux services de toutes natures qu’ils sont en droit d’attendre de la société : santé, culture, commerces, sport adapté » (La Montagne, 15 juillet 2020).
C’est cette seconde raison qui a fait réagir Alain Détolle, conseiller communautaire de Creuse Grand Sud : « Le terme inclusion utilisé comme un étendard pour justifier l’éventuel transfert du foyer de Gentioux me pose question. Inclusion dans quoi ? Pour quoi ? Il sous-entend que le fait de vivre dans une zone rurale ne permettrait pas d’être inclus et donc que les habitants de ces zones, quels qu’ils soient, sont des exclus. Et que l’inclusion n’est possible que dans le cadre de centres urbains denses, seuls capables de satisfaire tous les besoins d’un être humain « inclus ».
Est-ce que le transfert du foyer vers un « micro centre urbain » comme Bourganeuf, Felletin ou même Aubusson suffira ? Il est en effet notoirement connu que ces centres ne peuvent répondre à tous ces « besoins » d’inclusion, loin de là, faute d’une diversité de services suffisants. Il faudrait donc envisager le transfert de tous les foyers mais aussi de toutes les populations de ce rural profond vers de vrais centres urbains, riches de tous les services nécessaires pour assurer une véritable inclusion telle que l’entendent ses promoteurs.
De ce point de vue, seules les grandes métropoles sont à même de proposer les services suffisants ! À rebours d’Alphonse Allais, pour inclure il faudra donc, non pas construire les villes à la campagne mais bien transférer les campagnes à la ville.»