Voici le portait de quelques-unes.
Tania, ukrainienne aisée, polyglotte militante pro-européenne a été enlevée, torturée par les milices russes du Donbas. Elle y a tout perdu, sa maison et son entreprise. Partie seule avec ses deux enfants via un passeur, elle a vécu dans la rue avant d’obtenir l’asile. Maîtresse femme elle a réussi à faire sortir de l’enfer du Donbas ses parents et sa sœur. Aujourd’hui elle travaille dans une administration française.
Ces femmes ont fui les États balkaniques en proie aux mafia: Enkala prostituée par son propre mari a obtenu l’asile de justesse. Mais Adélina, dont le mari a été condamné à perpétuité et qui cherche à protéger son fils de la vengeance des victimes, et Balisha qui a fui un mari hyper violent ont été déboutées. Elles ont obtenu un titre de séjour après plusieurs années en situation irrégulière et beaucoup de précarité, d’exploitation. Leurs enfants excellent au lycée. D’origine musulmane, leur pratique religieuse est similaire à celle de la majorité des catholiques de notre pays.
Claude, Marinette, Josette, Alice, Martine viennent de la république démocratique du Congo et ont qui un mari, qui un père disparu et opposant au régime de Kabila. Certaines ont été battues, emprisonnées, violées par la police et l’armée. Avec leurs enfants, elles sont venues avec des passeports d’emprunt et parfois le soutien des organisations d’opposants. Toutes ont été déboutées. Marinette en dépit d’une grave dépression n’a pas obtenu de titre de séjour et est sous le coup d’une interdiction de territoire. À ce jour nous sommes sans nouvelles d’elle. Les autres ont fini par obtenir des titres de séjour et travaillent mais seule avec plusieurs enfants ce n’est pas facile. Aucune n’a retrouvé ses maris et pères.
Maryam chrétienne Érythréenne a été violée à 15 ans par les soldats. Pour cacher sa honte elle a fui au Soudan où elle a été domestique. Après la Turquie, la Grèce, au bout de 7 ans elle a rejoint Calais. Elle a obtenu l’asile.
Son mari emprisonné par le gouvernement guinéen, ses petites filles en risque d’excision, son aînée menacée de mariage forcé, Kadidja a rejoint la France avec ses 4 enfants. Elle a bagarré pour que tout le monde aie l’asile. Aujourd’hui son ainée est en faculté.
Aminata, ivoirienne, menacée de mariage forcé, et Karima guinéenne ont fait le voyage via la Syrie. Elles ont connu les prisons et les viols, ont traversé la mer sur les bateaux de la mort. Aminata a accouché en prison, Karima a accouché en mer . A ce jour elles sont en situation régulière.
Fatoumata est passée par le Maroc et l’Espagne où elle a été contrainte à la prostitution. Une petite fille et née. En procédure Dublin elle a passé 4 ans en Europe avant de pouvoir enfin déposer une demande d’asile.
Kadidja qui a refusé l’excision est venue seule sans ses enfants pour leur épargner les risques du voyage. Elle a auparavant caché ses filles pour leur épargner l’excision. Elle a eu l’asile mais attend depuis plus de deux ans de pouvoir faire venir ses filles . Elle redoute qu’elles soient excisées.
Yasmina mariée de force à 14 ans qui a fui son mari et ses coépouses est déboutée tout comme Aïssa , Sylvie, Fatima, Paola …
Tant de femmes, tant d’histoires. En dépit des violences subies, des difficultés du chemin, elles sont là debouts, actives pour la plupart. Chapeau les filles !