Le 14 juillet 2024 en fin d’après-midi, à l'issue du camp d'été du Syndicat de la Montagne limousine à Saint-Sulpice-les-Bois, un des organisateurs se fait contrôler à 1 km de la sortie du bourg où un barrage de gendarmerie semblait attendre de pied ferme les participants à ce rassemblement pourtant studieux mais sans doute perçu comme éminemment subversif. Contrôle d’idendité, alcootest et test « salivaire » (visant à détecter la consommation d’herbe ou d’autres stupéfiants) systématiques. Manque de chance, la personne en question n'est pas du genre à accepter sans résister le test salivaire qu'on lui demande. Habitué à voir les forces de l'ordre user et abuser de ce genre de contrôles, en particulier aux alentours des événements militants, il refuse tout net et demande à la place une prise de sang (puisque vous nous embêtez constamment avec vos contrôles dont les résultats sont par ailleurs assez peu fiables, et bien soyons plus exigeants et faites-moi une prise de sang!). Refus d'obtempérer ? Le chauffeur récalcitrant est arrêté, menotté, emmené à Ussel puis à Eygurande (à 53 km de son domicile) où il est gardé à vue jusqu'au lendemain midi. Il sera jugé le 6 décembre au tribunal de Tulle...
Le soir du 7 juillet 2024 un rassemblement festif et bon enfant décide de fêter le bon score du Nouveau Front populaire en organisant un barbecue devant l'hôtel de ville de Limoges. Quelle horreur pour Monsieur Lombertie, le maire de la ville, qui tente d'éteindre les premières braises sous les huées moqueuses des manifestants. La police aussitôt alertée jouera pendant trois heures au chat et à la souris avec un barbecue mobile qui se déplacera tout autour de la place de l'hôtel de ville. Mais dès le lendemain, la presse locale (France Bleu, La Montagne, Le Populaire) transforme cette joyeuse comédie en quasi insurrection : le maire a été « violemment agressé », il aurait pris des « coups de poings », il a été « frappé », « l'ultragauche voulait transformer l'hôtel de ville en ZAD », toutes affirmations totalement erronées. À tel point que même Le Populaire fera amende honorable quelques jours plus tard pour démentir cette version des faits... Mais qui aura lu ce démenti ?
Dans un bar du Plateau, lors de la diffusion d'un match de foot de l'Euro 2024, une personne noire se voit harcelée par un individu blanc qu'elle ne connaît pas et qui ne cesse de l'asticoter de manière insistante et humiliante... Un jeune homme s'interpose, « ça suffit maintenant, laisse-le tranquille », et reçoit aussitôt un coup sur la tête comme réponse. Les personnes qui accompagnaient l'agresseur le forcent à sortir du bar et à quitter les lieux... Que ce dernier ait été sans doute éméché ne saurait justifier un tel comportement... Si la parole se libère, les mains, parfois, aussi.
Le site La Bogue rapporte également des informations qui peuvent inquiéter : « Certains groupuscules d'extrême-droite tentent de s’exporter dans des territoires où ils n’étaient jusque-là pas les bienvenus. C’est le cas de l’Action française Limoges, section locale du plus vieux groupe néofasciste francais, violemment raciste, sexiste et homophobe, qui prêche entre autres la fermeture des frontières, l’interdiction du mariage homosexuel et à tant faire, le retour de la monarchie et l’abolition de la République. C’est à Eymoutiers que les nostalgiques des Camelots du roi tentent de s’implanter en multipliant les collages invasifs et les tags haineux qui apparaissent aux heures les plus tardives de la nuit, sur des murs qu’on a plutôt l’habitude de voir colorés en rouge et noir. Si, il y a quelques années encore, leurs gesticulations de cathos intégristes traumatisés par la vue du moindre drapeau arc-en-ciel pouvaient prêter à moquerie, il est important de relever qu’une nouvelle génération, moins portée sur le folklore royaliste mais plus prompte à la baston, a repris le flambeau. À Limoges, des militants en ont déjà fait les frais lors d’une série d’agressions dont les auteurs se vantent ouvertement sur leurs réseaux sociaux. On peut aussi questionner le choix d’Eymoutiers pour cette campagne d’affichage publique produite par un groupe extérieur, sur un territoire historiquement marqué à gauche. Est-ce une réelle tentative d’implantation locale ou une simple provocation passagère, une manière de montrer ses muscles et de titiller la gauche radicale du coin, déjà régulièrement ciblée par les médias et la répression ? »