Il s'agissait, à l'appel du “Comité de défense des services publics Monts et Barrages“, et du syndicat CGT, d'évoquer la situation actuelle des luttes sociales, de faire le point sur le mouvement des cheminots, d'élargir enfin le propos à la question du démantélement continu (ancien déjà) de la plupart des services publics. C'était plutôt convivial et sympathique. Il n'y avait que les supporters de Macron pour faire la g... un peu plus loin.
On entendit parler de logique de rentabilité, de priorités discutables, d'inégalités flagrantes, de mépris des ruraux, de désengagement de l'État, des difficultés pour les élus des petites communes… mais aussi des maisons de retraite, des difficultés des hôpitaux publics, de la fermeture de services indispensables… Du classique, quoi ! Le comité s'était fendu d'un 4 pages très bien fait, que pas grand monde ne lira. C'est bien dommage. On y apprendrait, si “on“ veut bien, que si le TGV est vraiment rentable, pourquoi le laisser dès maintenant à la concurrence privée, alors que nos voisins Belges attendront 2033 ! Et surtout que nos chantres du libéralisme se garderont bien d'aider à boucher le trou de la dette, dû au fait que l'État n'a pas assumé son rôle dans la construction des lignes à grande vitesse. Le spectateur attentif aura appris que, malgré des travaux importants de rénovation sur la ligne SNCF Limoges-Ussel, il restait le constat lamentable des systèmes de signalisation et de sécurité en très mauvais état. Il aura surtout compris que la présence humaine manque tout autant. Les guichets, c'est évident, mais quand un usager tombe en montant dans le train avec une poussette et qu'il n'y a désormais plus aucun agent sur le quai ?
Toutefois, on aurait aimé entendre parler plus de questions locales. Celles qui concernent au premier chef les élus et les usagers. Qui a vraiment conscience que des horaires inadaptés au public (on ne vous parle pas des tarifs !) pousseront les gens à abandonner définitivement le train? Et que la traversée d'Eymoutiers par une ribambelle journalière de camions de bois est une des conséquences de la politique commerciale du fret. On sait bien qui est responsable, et çà n'est ni aux citoyens ni aux collectivités de régler ces problèmes. Et quand une éventuelle fermeture de la ligne était proposée par le technocrate Spinetta, ne voyait-on pas déjà poindre la suppression du lycée de Saint-Léonard, et le désarroi de familles sans voitures. Alors, “on“ ira vivre ailleurs, et les commerçants, les premiers, se plaindront. On n'a pas vu ce jour-là beaucoup d'élus locaux (de gôche d'ailleurs), hormis un maire avec écharpe, dont beaucoup, orphelins de leur ancien pote député, se promenaient pourtant dans la foire. Et les moutons continueront à voter pour ceux qui les conduisent à l'abattoir, tout en bêlant par derrière...
Ah, s'il y avait une grève des journaux télévisés de 20 heures, et surtout de Béat-FN TV ! Les oeillères tomberaient peut-être... enfin. Ce n'est pas la faute du voisin, même s'il est noir ou musulman, ou “assisté“. On sait bien la faute à qui… Alors, la liberté, l'égalité et la fraternité, doivent-ils rester des mots vides de sens? Doivent-ils être remplacés par égoïsme, indifférence, et mépris ? Eh bien non. Pensez au monde que nous laisserons à nos enfants, les pauvres ! Mais c'est vrai que les riches ont aussi des enfants. Alors, service public pour tout le monde, et non services privés pour une minorité qui a les moyens !