revue

  • Comme une lettre d'amour

    oeil fennec« Nous avons tous dans la tête et particulièrement dans les moments les plus tragiques de la vie, des centaines de courts poèmes, contes, histoires qui nous disent plus que le fleuve de mots fastidieux et inutiles qui encombrent les œuvres de certains romanciers à la mode ». Cette sentence de Céleste Eglantier, publiée dans le dernier numéro de Oeil de Fennec (n°379, novembre, décembre 2019), modeste revue poétique tirée à 100 exemplaires sous l'égide du Creusois René Bourdet, dit assez bien la philosophie de cette micro-revue (une feuille A4 pliée en quatre et découpée à la main, néanmoins dûment déposée à la bibliothèque nationale de France depuis... bientôt 40 ans !). S'y croisent heureuses citations d'auteurs anciens et vers libres de poètes contemporains. 

    Montesquieu y côtoie Herbé (René Bourdet). Du premier : « Il faut en accuser l'homme toujours plus avide de pouvoir à mesure qu'il y en a d'avantage et qu'il ne désire tout que par ce qu'il possède beaucoup. » Du second : « Depuis que je suis souffrant, j'ai un seul ennemi : mon corps ». Comme dit le même : « Oeil de Fennec, une revue à lire comme une lettre d'amour. »

  • Du 9 sur l’écureuil

    la cardere numero 9C’est l’excellente revue naturaliste La Cardère qui, dans son neuvième numéro, nous dit tout sur ce petit rongeur. Les écureuils roux, on ne les connaît trop souvent que pour les éviter sur la route ou pour leur réputation d’épargnants précautionneux. Qu’en est-il en réalité ? Dans cette nouvelle monographie, vous trouverez tous les détails sur sa vie, son comportement, son habitat ou encore son régime alimentaire, à travers de nombreux articles sur l’espèce, ainsi que des dessins, des photos, de la littérature, un entretien avec un grand spécialiste de l’espèce... Vous découvrirez pourquoi elle est protégée en France et quelles menaces pèsent sur elle.

    ecureuil roux

    La revue est désormais proposée sur abonnement : les 3 prochains numéros en échange de 15 euros.

    Vous pouvez aussi commander seulement le dernier numéro contre un chèque de 5,40 € à Association Carduelis, Le Boueix, 23130 Puy-Malsignat, ou par mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

    En savoir plus :  https://sites.google.com/site/associationcarduelis 

  • IPNZ : Indispensable périodique nouvellement zarrivé

    Z, c’est le nom d’une revue annuelle qui explore de manière itinérante les grands sujets de société. Pour parler de la forêt, l’équipe de la revue est venue passer un mois sur la Montagne limousine, elle y a enquêté, rencontré de nombreux acteurs et actrices de la forêt et en a rapporté une collecte de visages, paroles et témoignages qu’elle a accommodés à sa sauce, avec quelques épices exotiques chipées au Zimbabwe ou en Inde, manière de dire que si la thématique explorée s’ancre dans une réalité locale, il n’est pas question de s’y enfermer.

     

    CFBL 19 avril 2022

     

    Sylviculture destructrice

    revue zRésultat : un regard distancé et pluriel qui, même pour nous qui vivons sur la Montagne, offrira quelques surprises et découvertes comme le prouvent ces quelques chiffres glanés au fil des pages : « Chaque année, 3,4 milliards de mètres cubes de bois sont coupés dans le monde, soit la surface de 18 terrains de foot à la minute » ; « 5% des scieries concentrent plus de 50% du volume de sciage du pays » ; « La Coopérative Forestière Bourgogne Limousin (CFBL) traite 90% de ses plants avec des insecticides. » Autant de regards qui s’inscrivent dans une lecture critique de la gestion sylvicole actuellement dominante : « Derrière le mirage vert d’une filière qui se prétend écolo et renouvelable, les suicides se multiplient parmi les salarié·es de l’Office National des Forêts, et de gigantesques coopératives forestières accaparent la « ressource bois ». 

    Les entreprises les plus fortunées rachètent et plantent des arbres à marche forcée sur des terres paysannes, prétendant ainsi compenser leurs émissions de CO2. Tout cela avec le soutien du ministère de l’Agriculture et plus largement de l’État, dont la police n’hésite pas à s’acharner sur les habitant·es qui tentent de faire exister un autre discours sur la « gestion » de la forêt. »

     

    CFBL dépasse les bornes

    Au moment où sortait ce numéro de Z, comme un complément activiste à cette publication, une banderole s’est affichée sur les nouveaux locaux de la CFBL à Aubusson inaugurés quelques semaines plus tôt.

    « CFBL dépasse les bornes » proclamait la banderole, référence aux propos critiquables de la coopérative qui claironne sur son site que les coupes rases ne constituent pas un danger pour nos forêts. Référence aussi aux pratiques courantes des coopératives de grignoter sur les parcelles voisines qu’elle exploite pour arrondir en piochant chez les voisins quelques m3 de bois supplémentaires. Le « groupe forêt » du Syndicat de la Montagne, auteur de cette opération, souhaite également réagir face à une campagne de désinformation de la CFBL et de l’Union de la coopération forestière française. Des communications récurrentes tentent de faire croire que « certaines associations » exerceraient des violences à l’encontre des coopératives, des travailleurs de la forêt ainsi que des propriétaires de bois. Le groupe forêt tient à affirmer son attachement au dialogue avec les professionnels de la forêt et à la non-agression des travailleurs forestiers : « L’action vise bien à dénoncer des pratiques violentes pour le vivant. N’inversons pas les responsabilités ! » Enfin le groupe forêt dénonce le greenwashing des coopératives forestières comme la CFBL, autre forme de désinformation. Sur son site internet, la coopérative forestière prétend améliorer les forêts, « pour ses adhérents, pour la société et pour les générations futures » et contribuer « à la lutte contre le réchauffement climatique ». La CFBL est aussi signataire de la Charte forestière de territoire du Parc naturel régional de Millevaches qui prévoit « l’amélioration de la résilience des écosystèmes forestiers et de la filière bois ». Sur le papier, ces engagements sont tout à fait honorables. Mais sur le terrain, les pratiques diffèrent et parfois l’écart s’apparente à un précipice. Sur le site de la CFBL on peut même lire que la pratique de la coupe rase recrée une diversité, renouvelle les forêts et permet même, à terme, de les préserver. Difficile de croire de telles affirmations quand on s’intéresse de plus près à cette pratique. En même temps, on peut toujours croire au père Noël… Cela n’a rien d’étonnant venant de marchands de sapins.

     

    Se procurer la revue Z : https://s.42l.fr/Z 
  • Le Blaireau à la une

    la cardereLe huitième numéro de La Cardère, revue naturaliste, vient tout juste d’être édité. Il propose de partir à la découverte de l’un des plus beaux animaux de nos campagnes, animal discret et pourtant si mal-aimé, le blaireau européen. Animal fétiche d’IPNS depuis les propos qui se voulaient irrévérencieux d’un ancien maire de Bujaleuf, l’espèce subit chaque année une chasse pour le moins atroce, le déterrage, et ce sans aucune justification. Mieux le connaître nous aidera à mieux le protéger ! On trouvera dans cette revue tous les détails sur la vie, le comportement, l’habitat ou encore le régime alimentaire du blaireau, à travers de nombreux articles sur l’espèce et la grande famille des mustélidés, ainsi que des dessins, des photos, de la littérature, un entretien avec une grande spécialiste de l’espèce... On aura également l’occasion de découvrir comment est considéré le blaireau dans l’un de nos pays voisins, la Suisse.

    Abonnement : les 3 prochains numéros 15 €. - Au numéro : un chèque de 5,40 € 

     Association Carduelis, Le Boueix 23 130 Puy-Malsignat

    Contacts : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - https://sites.google.com/site/associationcarduelis 

  • Le courrier de l'environnement de l'INRA

    Le courrier de environnement INRAImaginez une revue de 140 pages qui paraîtrait trois fois par an. Elle proposerait des articles très divers sur des thèmes liés à l'environnement, à l'agriculture ou au monde rural. Toujours très pointus, ceux-ci seraient écrits par les meilleurs spécialistes de chacun des sujets. Par exemple on y apprendrait plein de choses sur la prolifération des végétaux aquatiques dans les rivières (ce qu'on appelle l'eutrophisation), sur la VLHQT (la vache laitière à haute qualité environnementale !) ou 

    sur l'agriculture et la protection de l'environnement en Grande Bretagne. Il y aurait aussi des débats ("Les grands prédateurs contre l'environnement ? Faux enjeux pastoraux et débat sur l'aménagement des territoires de montagne") et des dossiers (sur le paysage en France, avec des articles consacrés à l'échec des replantations de haies bocagères en Bretagne, aux "chartes forestières de territoire" ou à la gestion des réserves naturelles). Ce serait aussi une mine de renseignements bibliographiques sur tout ce qui paraît en France sur ces questions, avec en plus un agenda sur les colloques, rencontres et autres petites sauteries de ce genre. Le tout, malgré sa haute tenue scientifique, ne manquerait ni d'humour, ni d'humeur… En plus, imaginez que cette revue vous serait envoyée gratuitement, sur une simple demande de votre part.

    Et bien cette revue existe et c'est le "Courrier de l'environnement de l'INRA" édité par la "mission environnement et société" de cet organisme. Pour une fois que la recherche scientifique s'offre en haute vulgarisation aussi généreusement, ce serait dommage de s'en priver. On est sûr que plus d'un lecteur d'IPNS y trouverait son compte ! 

    Courrier de l'environnement de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), 147 rue de l'Université, 75338 Paris cedex 07 

  • Les forêts limousines peuvent aussi redevenir le royaume des loups

    Affiche La Part du Loup carduelisŒuvrant depuis 2010 en Limousin pour la préservation du vivant sous toutes ses formes, l'association Carduelis édite un nouveau numéro de sa revue La Cardère consacrée au Loup gris. Elle est accompagnée de la sortie d'un film tourné en Italie, dans les Abruzzes et sur le plateau de Millevaches : La Part du Loup.

     

    Dans notre pays, les loups ont disparu durant des décennies, exterminés par des hommes à qui l'on offrait des sommes conséquentes pour les éliminer. Dans le même temps, ours et lynx subissaient le même sort. Peu à peu, nos forêts se vidaient des grands animaux qui les peuplaient autrefois. L'histoire de nos forêts françaises mérite un grand détour, à l'heure où dans notre région notamment, des entreprises sans scrupules sont prêtes à détruire nos forêts pour faire tourner la machine économique capitaliste écocidaire que nous sommes nombreux à refuser. Tandis que des lobbys puissants manifestent bruyamment leur droit à tuer au nom de traditions moyenâgeuses.
    Un des seuls grands moments naturalistes que les forêts françaises nous offrent encore aujourd'hui est sans nul doute le brâme du cerf en automne. Venues du fond des âges, les voix graves de ces grands animaux résonnent alors, déchirant le silence des nuits embrumées. C’est le temps de la reproduction qui revient, immuable. D'autres espèces de mammifères, de plus petites tailles, fréquentent aussi ces forêts, le plus souvent au crépuscule et à la nuit tombée, à l'écart des hommes qu'ils ont appris à éviter : renards, blaireaux, écureuils, martres, chats forestiers, chevreuils... Et aussi des oiseaux comme les geais, les pics ou certaines chouettes...

     

    Ailleurs, des forêts peuplées

    Lorsque l'on a la chance de voyager et de se rendre dans d'autres forêts en Europe, mais aussi en Afrique ou en Amérique, on ressent puissamment le vide qui hante nos forêts en France ; elles sont vides de grands animaux et le constat est sans appel.
    Il y a quelques années, dans une forêt équatoriale au Cameroun peuplée par des éléphants, des gorilles, d'innombrables oiseaux et des insectes à foison, une troupe de chimpanzés s'est mise à hurler non loin de nous, et, sans même les apercevoir, la forêt est devenue soudain grandiose, les singes en étaient les rois.
    En Amérique du Sud et Centrale, jaguars et pumas peuplent des forêts habitées par une faune incroyablement riche et surtout diversifiée (on y trouve par exemple des anacondas, des serpents qui peuvent atteindre une dizaine de mètres). C'est en marchant sur un layon au milieu des arbres qu'un jour, un puma est arrivé face à nous, à une dizaine de mètres. Haut sur pattes, regard pénétrant, l'animal a stoppé son pas, nous aussi, et nonchalamment, celui-ci a fait demi-tour avec une élégance propre à tous les félins. En quelques secondes, il disparaissait...
    Dans ces forêts, les arbres sont parfois gigantesques, en hauteur et en diamètre, la végétation est luxuriante, et la vie est partout, dans les cieux, sur les feuilles, sur l'écorce des arbres, sur la terre, sous la terre, de nuit comme de jour. C'est alors qu'en tant qu'être humain, l'on se sent soudain tout petit et si vulnérable.
    Pour revenir en Europe, nous avons parcouru des sentiers forestiers en Finlande et en Espagne où les ours et les loups étaient omniprésents... Nous étions parmi eux sans jamais les apercevoir. Dans les Abruzzes, en Italie, nous avons randonné dans des hêtraies impressionnantes, au milieu d'arbres centenaires. Quand la chaleur du mois de juillet se faisait intense, la forêt devenait le refuge idéal où la fraîcheur y était des plus précieuses.

     

    Une faune réduite en France

    Nos forêts françaises aussi ont été riches en faune durant les siècles passés ; sans revenir trop loin dans des temps immémoriaux, le pays a connu de belles populations d'aurochs, de bisons, d'élans, et aussi des ours, des loups, des lynx, des chevreuils, des cerfs et des sangliers qui peuplaient densément ces habitats. Tous ces animaux ont été éliminés par les humains durant des décennies, parfois avec acharnement. Quelles en sont les causes ? Elles sont multiples, mais le déboisement massif pour faire la place aux animaux domestiques exploités pour notre subsistance en est l'une des principales. Déjà, on sacrifiait les forêts et tout le cortège de leurs habitants sauvages pour le seul « bien-être » de notre espèce...
    Dans les années 1970, dans notre pays, on a soudain voulu reconstituer les populations d'ongulés... pour pouvoir mieux les chasser. Les chasseurs ont lâché cerfs, sangliers et quelques chevreuils pour repeupler les forêts après les avoir vidées et déboisées... La voilà la part des chasseurs dans leur rôle de protecteurs de la biodiversité ! Sangliers et chevreuils sont aujourd'hui largement répandus sur tout le territoire, aidés pour les uns par du nourrissage, et les cerfs sont revenus dans une bonne moitié de nos forêts.

     

    la cardere loup

     

    Les grands prédateurs

    Mais qu'en est-il des grands prédateurs, eux qui avaient totalement disparus ?
    Aujourd'hui, une poignée d'ours issus de lâchers vivent dans les Pyrénées. Quelques lynx subsistent dans le Jura où ils sont arrivés à la suite de lâchers dans le pays voisin, la Suisse. Quant aux loups, ils sont revenus naturellement par les Alpes italiennes quand le milieu leur a été favorable. Quelques décennies après les lâchers d'herbivores et la reforestation, c'était au tour des loups de reconquérir leur territoire d'antan. C'est chose faite aujourd'hui dans les Alpes françaises.
    Mais nos grands prédateurs sont bien mis à mal dans notre pays. La population d'ours dans les Pyrénées augmente chaque année mais le problème de la consanguinité se pose. Les lynx sont confrontés au braconnage et aux collisions routières, et si la population évolue, elle le fait très lentement. Et les loups se dispersent, comme depuis la nuit des temps. La population augmente, petit à petit, et ce, malgré toutes les tentatives, notamment politiques, d'empêcher leur expansion. S'il y a une bonne nouvelle à mentionner, citons le retour discret dans notre pays d'un autre canidé, le Chacal doré.
    Nos forêts comme nos zones humides sont des milieux précieux en ce qu'ils sont les plus riches en biodiversité, tout comme nos océans. Il nous semble plus qu'urgent de tout faire pour les préserver. C'est pourquoi nous espérons que le prochain loup qui choisira de s'installer dans notre région sera face à des éleveurs qui auront accepté l'idée de cohabiter et qui protègeront leurs troupeaux. Les solutions existent, les aides aussi, c'est un vœu qui nous est cher.
    Et il faut donc nous battre de toutes nos forces contre les projets Farges à Egletons et Biosyl à Guéret qui veulent s'en prendre à nos forêts limousines pour des raisons uniquement économiques.
    Le projet Biosyl a lui tout seul est une aberration écologique. L'usine est prévue sur un site qui se révèle être une zone humide : des espèces remarquables et protégées y ont été découvertes, ainsi qu'une végétation très riche. Et le projet est de couper à 130 kms à la ronde de Guéret tous les arbres issus de nos bois et forêts, résineux comme feuillus, pour fabriquer des granulés ! Biosyl détruirait une zone humide pour son installation et nos forêts de feuillus pour son fonctionnement, pour proposer des granulés de feuillus bien moins efficaces !

    Rendez-vous le 30 juin prochain à Guéret pour une grande marche pour des forêts vivantes.
    Soyons le plus nombreux possible !

    Les forêts limousines peuvent aussi redevenir le royaume des loups, c'est pourquoi nous devons tout faire pour les sauvegarder.

     

    Carmen Munoz Pastor et Vincent Primault
    Association Carduelis

    La revue La Cardère consacrée au Loup gris est disponible dans de nombreux points de vente en Limousin et sur simple demande à l'association.
    Si vous êtes un cinéma, une association et que vous souhaitez projeter La Part du Loup, n'hésitez pas à nous contacter. Nous nous déplaçons pour en parler.
    Le DVD du film est disponible auprès de l'association.
    Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.