« L’heure n’est plus aux avant-gardes après le détournement des luttes de libération nationale et la confiscation de la liberté des peuples à l’ère de la corruption généralisée. La démocratie représentative au service du néolibéralisme ne reçoit plus l’assentiment du plus grand nombre. Les acteurs du mouvement historique se veulent résolument sujets de leur propre histoire. Tout un monde s’éveille, hors des espaces classiques où s’échangent et se transmettent les savoirs institués. C’est pourquoi il nous semble utile de suivre le chemin parcouru par les nouvelles figures de la contestation qui reprennent le cours de leur existence en s’appropriant une liberté qui leur avait été confisquée. » C’est à ce « réveil de l’utopie » que le sociologue Jean-Louis Laville et l’historienne Michèle Riot-Sarcey, visiteuse régulière du Plateau, nous invite à assister dans un petit ouvrage qui plaide pour que chacun et chacune se mette à l’écoute des pratiques émancipatrices qui, du Chiapas à Notre-Dame-des-Landes, des collectifs de Gilets jaunes aux places d’Alger et de Santiago, en passant par les associations et les lieux du travail (avec un petit crochet sur la Montagne limousine du côté d’Ambiance bois) dessinent, dès aujourd’hui, le visage d’une démocratie réelle et toujours inachevée.
Le Réveil de l’utopie, Les éditions de l’Atelier, 13,90 €.