L’eau devient un enjeu de plus en plus vital, y compris sur nos territoires (lire page 4). Une institution aussi officielle que l’établissement public territorial du bassin de la Vienne vient du reste de lancer une grosse étude sur 5 ans pour mieux connaître ce qui se passe sur ce qu’on appelle la « tête de bassin » de la Vienne, c’est-à-dire les quelques 2 000 km² du bassin de la Vienne sur le plateau de Millevaches. Stéphane Loriot, le directeur de cet établissement indique dans le Magazine de la Haute-Vienne : « Les sécheresses que tout le monde a pu constater sont de plus en plus longues et leur effet est visible : sur le bassin de la Vienne, en 2019, 40 % des cours d’eau ont présenté un assec, c’est-à-dire, se sont retrouvés sans eau ! Et au cours des dix dernières années, les débits mensuels de nos cours d’eau ont chuté de 50 % par rapport à la moyenne des 60 dernières années ! »
Pour mieux comprendre l’enjeu que représente une approche globale de cette question, à l’échelle non des limites administratives, mais à celle, naturelle, des « bassins versants », les éditions Wildproject propose un petit ouvrage intitulé Les veines de la Terre. Il s’agit d’une « anthologie des bassins versants » avec des textes du géographe libertaire Elisée Reclus (France), de l’écoféministe Vandana Shiva (Inde), du biorégionaliste Peter Berg (États-Unis) ou de l’ostréiculteur Hatakeyama Shigeatsu (Japon). « Chaque goutte coule inexorablement vers la mer. Le trajet qu’elle suit dépend des réseaux tissés par les fleuves et tous leurs affluents, qu’on appelle aussi bassins-versants. » Ce livre montre comment la conscience de ces bassins-versants permet de comprendre les crises écologiques et de les combattre.