La question est posée par une chercheuse géographe, Nassima Hakimi-Pradels, qui est venue faire plusieurs séjours sur le Plateau. Dans Belgeo, revue belge de géographie, elle pose un regard sur ce qu’elle appelle « la fabrique des hauts-lieux des alternatives sociales et écologiques dans les marges françaises ». Elle prend le cas de la Montagne limousine. « Il est souvent postulé, écrit-elle, que les alternatives y seraient amenées de l’extérieur par des néo-ruraux qui s’installent à la campagne pour mettre en acte leur utopie. L’objectif de cet article est de nuancer cette thèse en développant l’idée selon laquelle, dans ces hauts-lieux des alternatives, les initiatives et les pratiques en décalage avec les normes dominantes ne sont pas uniquement le fait de néo-ruraux à l’ethos alternatif, très conscients des enjeux de soutenabilité et œuvrant intentionnellement à construire une société qu’ils veulent plus juste et plus écologique, mais aussi de personnes qui n’ont pas ce niveau de conscience et/ou qui s’inscrivent dans d’autres intentionnalités. » Une manière de remettre en cause le vieux cliché du clivage « néos-natifs ».
À lire en ligne https://journals.openedition.org/belgeo/48884