Au moment où, contrat d’engagement républicain aidant, on assiste à un contrôle et une pression sur le monde associatif (voir ses effets dans notre région pages 6 et 7), il est bon de se pencher sur l’histoire. C’est ce à quoi vient de s’employer Jean-Baptiste Jobard en publiant aux éditions Charles Léopold Mayer un petit ouvrage intitulé : Histoire des libertés associatives.
De 1791 à nos jours, il retrace deux siècles d’histoire mouvementée entre les associations et l’État, une histoire où alternent défiance voire méfiance et opposition directe (presque tout au long du XIXe siècle), tolérance et liberté (à partir de la fameuse loi de 1901), voire une certaine harmonie au XXe siècle, jusqu’aux années 1980 où le monde associatif est confronté aux « libéralismes économiques triomphants ». Une vaste leçon d’histoire qui débouche sur un aujourd’hui très mitigé.
L’auteur, membre actif du collectif national des associations citoyennes, explique que si la « liberté d’association », entendue comme la possibilité de créer une association, n’est pas remise en cause, c’est la « liberté associative » qui est « de plus en plus mise en péril. Car créer une association n’est pas tout...
Encore faut-il pouvoir la faire vivre, la développer, l’accompagner, l’expérimenter, l’éprouver, la faire grandir, la déployer, l’établir, la faire progresser, l’amplifier, la révéler, la stimuler, la fortifier, la cultiver et c’est précisément là où, en France aujourd’hui, le bât blesse de plus en plus... »