Le dernier livre de la collection “Pratiques utopiques“ des éditions Repas propose un tour du monde dans la galaxie très bachique des viticulteurs. Le guide en est Christophe Beau, lui-même vigneron en Languedoc, aussi ancré à son terroir qu’il est nomade. Dans un précédent ouvrage publié en 2003 aux éditions Repas, La Danse des ceps, il avait raconté l’histoire de son “installation atypique“, toute cousue de partenariats et de démarches aussi justes qu’échevelées. Cette fois-ci, il nous fait vivre ses tribulations autour du monde, que ce soit auprès des pionniers du renouveau vigneron français que des paysans du Chili ou du Minnesota, en passant par la Thaïlande et bien d’autres horizons. Au-delà d’exemplarités sur de nouveaux modes de propriété ou de liens aux consommateurs, de pratiques biodynamiques ou de formes d’économie des ressources, ce livre nous invite à réfléchir sur les solutions mises en place à échelle humaine pour générer une économie et des filières que l’auteur identifie comme “associantes“ : “L’économie devrait pouvoir, en plus des besoins des consommateurs, tenir compte des besoins à la production. Si elle ne le fait pas, l’agriculteur devient exploitant, le paysage se détériore, et l’avenir est hypothéqué.“ Entrelardant son périple planétaire par des retours à sa vigne languedocienne, il raconte comment il gère au mieux son exploitation, résistant aux tentations de la croissance lorsque dans le village se libèrent quelques hectares de vignes. D’où le titre clin-d’oeil de l’ouvrage : Pour quelques hectares de moins...