Roman de Serge Quadruppani
Serge est bien connu du côté d'Eymoutiers, à tel point que même le maire se mêle de l'aider à retrouver sa chatte fétiche ! Il est surtout beaucoup plus connu ailleurs. Auteur de plusieurs dizaines de romans, nouvelles, enquêtes et divers essais, il fait autorité comme traducteur d'ouvrages italiens. Il est très engagé dans différents combats … lesquels ? eh bien, il suffit de lire ses bouquins – à défaut de le rencontrer (voir sa photo jointe). Son dernier roman, intitulé comme ci-dessus, est une sorte de chronique de l'infiltration. Allo docteur ? Mais non, il s'agit du sort d'une poignée de personnages engagés (englués plutôt) dans l'antiterrorisme, ou le terrorisme tout court d'ailleurs. Toutes les bêtes noires de Serge y défilent, qu'on peut résumer ainsi: d'abord, les services spéciaux, plus ou moins officiels, ou occultes (plutôt plus que moins pour ces derniers). Ensuite les autorités, qui s'auto-définissent comme des élites, et manipulent, tout en étant manipulées. Vous vous demandez bien où je veux en venir ? Le fond des choses, c'est à mon sens, que les vrais terroristes ne sont pas ceux qu'on croit. Parce que la terreur qu'entretiennent les pseudo-élites politiques, mais surtout économiques et financières, vaut bien “l'autre“.... car elle fait aussi beaucoup de victimes.
Vous suivez ? Pour mieux comprendre, il faut lire bien sûr, en suivant les traces de “Pierre Dhiboun, membre des forces spéciales françaises infiltré dans un groupe djihadiste au nord du Mali . A son retour en France, il disparaît. Manifestement, il a déserté. Mais de quelle armée ? Beaucoup de monde aimerait le savoir“ … A partir de là, il faudra au lecteur une bonne carte, et un petit carnet pour noter qui est qui, et surtout qui fait quoi. Tout ce beau monde débarque enfin par ici, mais “ce n'est pas un roman régional“, dit l'auteur. Pour nous, gens de la Montagne Limousine (qui n'est pas “exactement“ le plateau de Millevaches, Serge !), les choses prennent une meilleure tournure, on se sent enfin chez soi. D'abord, parce que – écrit Serge - “il y pousse aussi la mauvaise herbe de la rébellion“. Aussi parce que Tarnac et La Villedieu, on connaît. Comme le camp militaire de La Courtaude – ne le cherchez pas sur la carte, c'est fortuit. “Quant à Ayguières, c'est limpide comme la Vienne“. L'intrigue “rencontre le Limousin profond, ses marginaux foldingues, ses gendarmes clochemerlesques, et surtout ses animaux bien décidés à n’en faire qu’à leur tête“. Là, c'est l'éditeur qui écrit, mais bien sûr personne ne l'a rencardé.
Et les loups dans tout çà ? On y vient : un vrai loup et des faux, le pire n'étant pas celui que craignent les éleveurs. Celui-là, laissez le tranquille, svp, Serge le premier. Par contre, la petite meute de bipèdes qui se promène dans nos bois, trimbalant le matériel qu'on imagine, là, franchement, ça craint. S'agirait-il de nos sympathiques chasseurs ? Une sorte, en effet. Mais quand l'amour s'en mêle, ça se complique, parce que tout est déréglé. Un seul conseil vaudra mieux que ce triste commentaire : lisez. Moi, ça ne m'a pas vraiment plu. Je n'aime pas qu'on se moque des loups !
Le petit chaperon rouge.