Nous avons aménagé en Creuse en Juillet 2000, dans la maison que nous avions achetée 4 ans plus tôt, dans un petit village sur la commune de Saint-Martin-Château.
L’entreprise DRIC (Dépannage et réalisations informatiques en Creuse) a été créée au mois d’octobre sous la forme d’une EURL.
Nous avons bénéficié, pour le lancement de ce projet, de plusieurs circonstances favorables :
Le fait d’être à 6 ans de la retraite, et de ne plus avoir d’enfants à charge limitait les risques de l’aventure.
L’entreprise dans laquelle j’étais salarié auparavant me garantissait des contrats représentant un chiffre d’affaire dégressif sur les 3 premières années, ce qui permettait de constituer peu à peu une clientèle.
J’avais une expérience dans la réalisation de programmes, mais aussi dans le fonctionnement des ordinateurs. Cela m’a permis de mener aussi bien un travail de création de logiciels pour des entreprises importantes mais éloignées, qu’un travail de dépannage et d’assistance informatique auprès de clients locaux.
Notre maison se trouvait au centre d’une vaste zone à cheval sur la Creuse et la Haute Vienne dépourvue d’entreprise concurrente. Un petit capital de départ nous évitait de recourir à un emprunt. L’aide de la région Limousin offerte aux immigrants qui créent une entreprise nous a permis de financer le déménagement.
L’aide à la création d’entreprise (ACCRE) nous a permis notamment de couvrir les honoraires du centre de gestion CG23 sur lequel nous nous sommes appuyés pour les formalités de création de l’entreprise.
Au nombre des aides reçues, il faut encore citer le stage de formation d’une semaine proposé par la chambre de commerce et d’industrie.
Nous aurions pu simplifier les formalités de démarrage en adoptant un statut d’entreprise personnelle. Mais nous avons estimé que les responsabilités qui résultent de la création de logiciels pour des entreprises pouvaient être lourdes, et qu’il valait mieux en protéger notre patrimoine familial.
Au fil des années, le nombre des clients locaux a augmenté. Nos opérations publicitaires ont été limitées : inscription dans les pages jaunes, et distribution de tracts à Peyrat le Château et à Bourganeuf. Mais c’est le «bouche à oreille» qui a été le principal vecteur d’arrivée de nouveaux clients.
Ce travail a été enrichissant pour moi, riche en contacts, idéal pour connaître le pays. Je pense qu’il a apporté à mes clients un service précieux. Car l’informatique réserve parfois des mauvaises surprises, et beaucoup ont apprécié de pouvoir être secourus sans aller chercher trop loin ni attendre trop longtemps. En revanche, on ne peut pas dire que ce soit un travail facile. Etre seul face à des problèmes complexes est parfois lourd. Et puis, l’autre question essentielle : peut on en vivre ? Sans doute, à condition de mieux faire payer à sa juste valeur le service rendu.
La question pouvait se poser de vendre ou transmettre l’entreprise.
Les circonstances nous ont amené à un autre choix. D’une part, j’ai été en contact avec un collègue de la région de Guéret qui était intéressé à venir jusqu’à Bourganeuf. D’autre part, il y avait depuis peu sur Peyrat un nouvel artisan qui souhaitait inclure l’informatique dans sa gamme d’activités, et sur Royère une association qui souhaitait travailler sur ce créneau. J’ai préféré favoriser l’essor de ces entreprises, plutôt que susciter l’implantation d’un nouveau qui aurait peut être créé un surnombre. J’ai donc tout simplement écrit à mes clients pour leur indiquer où ils pouvaient s’adresser désormais. Et la DRIC sera en principe dissoute dans les mois qui viennent.