« Le temps des forêts »
Forêt de chez nous
mêlant brume et mystère
grouillante de verdure
cerveau vert contre la lobotomie
centre de contrôle du climat
ancien lieu de coexistence du vivant
mais aujourd’hui scan d’une cupidité parasite
de Royère à Ussel
de Domps à Flayat
cortège infernal rythmé par les « timber »
quel genre de fric se cache dans ces nouveaux déserts
et ces plateaux flambant neufs ?
Quand un arbre tombe,
est-ce que quelqu’un l’entend ?
Qui entend la forêt tomber ?
Lui ? Qui rase et passe au suivant
qui sort ses arbres puis se casse
lui qui tue les espèces à un rythme effréné
et chasse les vivants ici depuis une éternité
son monstre d’acier creuse des trous hideux
qui polluent aussi nos esprits
tout ça pour des milliards de palettes inutiles
mangeur du vivant, fabricant de cauchemars
pauvre couche d’ozone
les pluies tombent maintenant sur la terre nue
Entendez ce cri sous les étoiles :
renard, dessine-moi un blaireau !
Mais tout ça, c’est bien autre chose
un autre monde effrayant
où la nature doit s’effacer
et disparaître
disparaître à jamais
Texte librement adapté de la chanson « If a tree falls », du canadien Bruce Cockburn, qu’on peut écouter sur youtube (rock acoustique). En réalité, la chanson originale évoque les forêts tropicales. https://youtu.be/13KUZ53NWq0