IPNS : journal d'information et de débat, jamais sans doute notre sous titre n'a été aussi vrai si l'on en croit le courrier reçu après notre dernier numéro dans lequel nous fustigions les communes qui avaient voté contre le parc naturel régional. Quelques habitants de St Moreil et six des sept maires concernés ont réagi avec vivacité à notre couverture ("les sept ringards") et à l'article de Philippe Simon ("la honte creusoise"). On lira des extraits de leurs courriers ci-contre. Pour compléter et enrichir le débat, l'équipe d'IPNS souhaite apporter quelques éléments de réflexion suscités par cette polémique.
Plusieurs de nos correspondants s'offusquent de voir critiquer une décision prise démocratiquement. Nous n'avons jamais douté du caractère démocratique du vote des conseils municipaux. Mais est-ce parce que la décision a été prise selon les règles de notre démocratie qu'elle est inattaquable ? Bien sûr que non. Ce qui a été critiqué dans IPNS ce n'est pas la procédure mais la décision. Lorsque des élus (démocratiquement élus) font un choix qui paraît mauvais à des citoyens, il est normal que ceux-ci le disent et expriment leur réprobation. C'est aussi cela la démocratie !
Le ton mordant et volontairement provocateur des titres et des dessins a choqué nos correspondants. L'irrévérence et le "coup de gueule" font partie des manières d'exprimer une opinion et, à IPNS comme dans toute presse libre, ils ont leur place. Sur un sujet comme celui de l'adhésion au parc, nous aurions pu certes user de la langue de bois habituelle qui n'apporte rien au débat et ne remet jamais les choses en cause. Ce n'est pas notre choix. Nous pensons qu'appeler un chat un chat et dire qu'une décision dictée par la peur, la frilosité ou le repli sur soi est totalement ringarde n'a rien de diffamatoire. En choisissant de parler de ringard, IPNS (et non Philippe Simon qui n'est pas l'auteur de ce titre) a voulu mettre en évidence ce qui nous semble être une position bloquée et dépassée, qui refuse des perspectives d'avenir pour notre territoire. C'est se placer sur un front du refus dont malheureusement on ne voit pas de quoi il est positivement porteur. Cette liberté de ton, c'est aussi cela la démocratie !
Le courrier reçu n'aborde jamais la question de fond : pour quelles raisons sept communes creusoises et une commune corrézienne ont-elles refusé d'adhérer au PNR ? Le débat ne peut pas se nourrir que de défenses outragées. Il doit aussi se bâtir sur des arguments, sur des explications et des prises de position justifiées.
Nous espérons que le vote des communes s'est fait sur une analyse critique de la charte ou de la manière dont le projet de parc est conduit, et c'est cette analyse bien sûr qu'il aurait été intéressant de développer pour nos lecteurs. Ce vrai débat contradictoire n'a pas eu lieu. Pourtant c'est cela aussi la démocratie !
l'équipe d'IPNS