Les êtres vivants se développent et se reproduisent selon un programme inscrit dans les gènes. Les biotechnologies permettent de transférer des gènes d'une espèce à l'autre : d'une bactérie à une plante, d'un poisson à une tomate, d'une araignée à une chèvre ... Toutes les cellules de l'organisme manipulé acquièrent la propriété liée à ce gène. Plusieurs secteurs sont concernés, dont l'agriculture. Plus de 40 millions d'hectares dans le monde sont consacrés à la culture de ces végétaux transgéniques, principalement en Amérique du Nord et du Sud.
Le principe de précaution n'est pas appliqué. Deux grandes familles d'OGM sont actuellement développées : les variétés rendues insensibles aux herbicides et les variétés résistantes aux insectes.
Ces espèces modifiées dans leur structure génétique sont aujourd'hui disséminées dans la nature et la chaîne alimentaire, à une très grande échelle. Leurs impacts sur l'environnement et la santé n'ont pas été suffisamment évalués.
Danger pour la santé : déjà, l'augmentation des allergies est constatée, notamment pour le soja transgénique. Il est impossible de prévoir comment évolueront ces organismes modifiés au long de la chaîne alimentaire. Les OGM qui résistent aux herbicides n'en absorbent pas moins le poison. Quels effets auront-ils à terme sur ceux qui les consommeront ? De même pour les OGM qui produisent, en permanence, un insecticide.
Danger pour l'environnement : actuellement, les agriculteurs combattent la chenille de la pyrale (parasite du maïs) avec un insecticide naturel efficace quand il est utilisé au bon moment. Novartls commercialise un maïs OGM dont les cellules, grâce à un gène de bactérie incorporé, produisent cet insecticide en permanence ... empoisonnant les insectes indistinctement et offrant aux chenilles visées plus de temps pour développer une résistance. Cet insecticide deviendra à terme inefficace et il faudra commercialiser un produit plus puissant...
Les gènes de résistance aux herbicides peuvent, par croisement, se transmettre aux plantes sauvages voisines, par exemple du colza aux ravenelles. Là encore, il faudra commercialiser un herbicide toujours plus puissant...
Les promesses de "méthodes culturales moins polluantes" ne sont pas tenues : aux EtatsUnis. depuis le développement des cultures d'OGM, l'utilisation des pesticides a augmenté de 40%.
Dans le cas de la pêche, un petit nombre de poissons transgéniques pourrait provoquer à terme la disparition des populations sauvages bien portantes. Etant donné l'impossibilité de maîtriser à 100% leur stérilisation et leur dissémination, ils pourraient avoir un effet dévastateur sur les milieux marins.
Sur le plan économique, l'introduction des variétés OGM entraîne une dépendance accrue des paysans à l'égard des multinationales de l'agrochimie qui s'assurent un monopole à tous les stades de la production. Ces firmes vendent au prix fort les semences OGM et les pesticides qui vont avec.
Le développement des OGM implique aussi une aggravation de la situation des pays pauvres ... Ce ne sont pas des solutions techniques coûteuses, comme les OGM, qui permettront de réduire la faim dans le monde, mais une meilleure répartition des richesses et une valorisation des modes de productions locales.
Sur le plan éthique, les OGM c'est l'appropriation du vivant. La recherche est désormais financée de plus en plus par des fonds privés : l'objectif est moins scientifique que lucratif. Des empires financiers et industriels se sont constitués autour de ces technologies Aventis, Monsanto, Novartis. Ces firmes répondent en priorité aux vœux de leurs actionnaires.
L'agriculture biologique est un mode de production qui met en œuvre des pratiques naturelles, respectueuses de l'environnement et de la santé des consommateurs.
Elle a donc proscrit l'usage des OGM dans ses cahiers des charges, tant au niveau de la production que de l'alimentation des animaux.
Par leur dissémination incontrôlable, les OGM représentent un risque majeur pour l'agriculture biologique. Alors que la culture des plantes transgéniques fait encore l'objet d'un moratoire européen, des pollutions sont déjà officiellement constatées. Un rapport de l'AFSSA (Agence Française pour la Sécurité Sanitaire et Alimentaire) révélait la contamination de 41 % des lots analysés de semences de maïs. La présence des OGM dans la nature constitue un danger permanent pour les producteurs bio (dissémination du pollen et des gènes par les oiseaux, les insectes, le vent...). Avec des contaminations à grande échelle, c'est la bio entière qui est menacée, et plus généralement les filières refusant les OGM.
Les communes creusoises de Bourganeuf, Chavanat, Le Donzeil, Maisonnisses, Montboucher, St Christophe, St Eloy, Ste Feyre, St Hilaire le Château, St Laurent, St Martin Château, St Pierre Chérignat, Sardent, Sous-Parsat (et d'autres en préparation) ont déposé de façon collective le 6 mai dernier des arrêtés d'interdiction de cultures et d'essais d'OGM de plein champ. Chaque citoyen peut participer à cette campagne en demandant à son maire de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour éviter toute contamination OGM.
Contacts : Jacques Velghe, maire de St Christophe, Denis Fric, conseiller municipal du Donzeil ou Tom Vierhout, président du Groupement de l'agriculture biologique de Creuse.