Les impératifs économiques à court terme de l’exploitation forestière industrielle doivent-ils justifier des pratiques désastreuses ?
C’est la question que posent les associations signataires de ce communiqué au vu de deux chantiers emblématiques sur le plateau de Millevaches.
Le premier se situe sur la commune de la Villedieu. Des travaux d’éclaircie ont été engagés au cours d’un épisode très pluvieux, sur une parcelle à forte pente, avec des engins surdimensionnés et sans aucune précaution particulière. Résultat : des écoulements de boues, un cours d’eau détourné, une pollution de la Vienne visible à Nedde... Au point que le maire de la commune a fait interrompre le chantier et intervenir la préfecture.
Le second concerne une coupe rase sur la commune de Tarnac, une parcelle longeant la Vienne et mitoyenne d’une zone Natura 2000, classée “zone érosion“ par le SAGE (schéma d’aménagement et de gestion des eaux). Les travaux ont largement débordé sur la zone en question : arbres abattus, sols défoncés et tassés par les engins... sur un habitat dit “protégé“, au cœur d’un parc naturel régional...
Des pratiques symptomatiques de ce qui se passe dans certains massifs forestiers : exploitation à outrance sans considération des conséquences environnementales, négligence des recommandations d’instances régionales et nationales, non respect du territoire et des ses habitants...
Pour ces raisons, les associations Sources et rivières et Nature sur un plateau ont décidé de porter les faits devant la justice. Non pas dans un souci de punir mais de déterminer les responsabilités de chacun, de lever le voile sur les impacts négatifs d’une activité souvent considérée comme vertueuse, de provoquer un débat public et de susciter une prise de conscience de tous : professionnels, élus, citoyens.
L’exploitation de la forêt ne doit pas être soumise aux seuls impératifs économiques à court terme de la filière.