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Et si on invitait les hirondelles dans nos villages ?
Et si on invitait les hirondelles dans nos villages ?
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Date
samedi 1 mars 2014 10:06
Numéro de journal
46
Auteur(s)
Frédéric Thomas
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La Société pour l’étude et la protection des oiseaux en Limousin (SEPOL) veut se donner les moyens d’enrayer le déclin des Hirondelles de fenêtre en Limousin.
Quatre espèces d’hirondelle sont présentes en Limousin. Les plus connues sont l’Hirondelle rustique qui niche dans les étables, les garages... et l’Hirondelle de fenêtre, oiseau grégaire qui niche sous les avant-toits.
Très communes à une époque, leurs populations ne cessent de diminuer depuis 40 ans. En effet, depuis 1989, la diminution des effectifs d’Hirondelle de fenêtre est de l’ordre de – 40% en France et en Limousin.
Comment expliquer ce déclin ? L’emploi des pesticides en agricultures entraînerait une baisse important de la nourriture disponible (insectes) ? Les conditions d’hivernage en Afrique seraient de plus en plus défavorables (traversée difficile d’un désert de plus en plus grand, dégradation des milieux...) ? Sans doute, mais il y a également une autre raison. La destruction des nids fixés sur les façades des maisons dans les villages est un facteur important pour expliquer cette tendance. Si la loi interdit ces actes, il n’en reste pas moins que la
SEPOL
constate qu’ils sont fréquents.
Protéger l’existant en Limousin
Cette association dont l’objet est la connaissance et la protection des oiseaux sauvages en Limousin a lancé en 2013 une campagne de recensement des Hirondelles de fenêtre à l’échelle du Limousin pour repérer les différentes colonies existantes. Jusqu’à présent, près de 150 communes ont été couvertes, et le recensement se prolonge en 2014.
Celui-ci a permis d’identifier quelques acteurs clés dans la protection de cet oiseau. En effet, pour l’heure une douzaine de bureaux de Poste sont connus pour avoir des nids en façade. De même, plusieurs bâtiments communaux en Limousin servent de supports à des nids. A Saint Léonard de Noblat, 3 “barres“ HLM de l’ODHAC en portent en tout une centaine. Dans ce dernier cas, un accord a été trouvé entre l’ODHAC et la SEPOL pour que la présence de l’oiseau soit intégrée aux bâtiments et à la vie des occupants. Des planchettes ont été fixées sous les nids pour éviter que les fientes ne tombent sur les pas de porte, les rebords de fenêtre. Des nids supplémentaires et artificiels ont été posés. D’ici peu de temps, une convention va officialiser davantage cette entente entre la SEPOL et un gestionnaire de parc immobilier. Elle engagera les deux parties dans un souci commun de protection des colonies existantes en tenant compte de leur présence notamment lors des travaux d’entretien des façades. Ceux-ci devront se faire sans provoquer de nuisances importantes pour l’oiseau. Et si jamais des nids devaient être détruits, ils seraient remplacés par de nouveaux.
La SEPOL s’est fixée pour objectif de convaincre plusieurs gestionnaires de parc immobilier de signer cette convention.
Bruxelles : une expérience réussie
La SEPOL souhaite aussi essaimer en Limousin une initiative bruxelloise qui a fait ses preuves.
Après avoir compté 900 couples en 1980, la population bruxelloise était descendue à 33 couples en 1992. Pour enrayer ce déclin, des naturalistes belges ont tenté le pari de poser des nids artificiels près de colonies.
Avec le temps, il se révèle que pour les associations de protection de la nature, ce soit la mesure de protection la plus efficace à court terme. En effet, l’interdiction des usages de pesticides en agriculture est un travail de beaucoup plus longue haleine.
La pose de nids artificiels donne de bons résultats lorsque les nids sont placés à proximité immédiate de nids naturels occupés. Les nids artificiels semblent avoir un effet attractif important. Néanmoins, dans la pratique, les nids naturels restants continuent à être préférés : ce sont toujours les premiers nids réoccupés au printemps !
L’utilisation de nids artificiels est parfois critiquée par certains qui craignent que les hirondelles ne perdent leur faculté de bâtir. Mais cette crainte semble infondée, car les hirondelles continuent à construire des nids là où la boue est accessible. Par contre les nids artificiels ont permis de maintenir des hirondelles dans des quartiers où sans cette aide elles auraient disparu.
Pour Charles Carels, coordinateur du groupe de travail Hirondelles d’Aves Natagora , les nids artificiels présentent deux autres avantages indéniables :
- Ils invitent les hirondelles à nicher sur des bâtiments où elles sont tolérées (destructions évitées).
- Le trou d’envol placé vers l’avant permet d’éviter en grande partie la salissure des murs (ce qui n’est pas le cas des nids naturels dont les trous sont souvent situés le long du mur).
L’adoption de nids artificiels prend souvent un certain nombre d’années, même lorsque ceux-ci sont posés à proximité de nids naturels existants. Les hirondelles ne leur portent pas immédiatement de l’intérêt. Il semble qu’il faille souvent attendre qu’une hirondelle – peut-être un peu plus curieuse que les autres vienne en visiter un. Mais dès que l’une d’entre elles a franchi le pas, toutes les autres l’imitent rapidement.
Ainsi, l’expérience bruxelloise démontre que le facteur limitant dans la présence des Hirondelles de fenêtre n’est pas seulement la nourriture mais aussi la non destruction de leurs nids.
La SEPOL veut donc reproduire cette opération en Limousin sur une dizaine de communes en 2014 et sans doute autant en 2015. La pose des nids se fera en lien avec un travail de sensibilisation auprès des écoles et nécessitera l’engagement des communes accueillant cette initiative.
Les habitants qui le voudront pourront s’associer au projet par la pose de nids artificiels sur leur maison. La SEPOL leur apportera des conseils et pourra les aider à se fournir en nids.
Frédéric Thomas
Pour en savoir plus mais aussi pour participer à la suite du recensement en 2014, n’hésitez pas à contacter Céline Régnier à la SEPOL (05 55 32 20 23) et à vous rendre sur le blog :
http://hirondelles.sepol.fr
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