Réalisé dans le cadre de l’anniversaire des 25 ans d’Ambiance Bois lors du week-end de la Pentecôte, cette frise chronologique qui court de 2001 à 2013, vise à saisir à travers un certain nombre de réalisations concrètes qui ont eu lieu pendant cette période, comment le Plateau a évolué pour être ce qu’il est aujourd’hui. C’est un regard qui peut bien sûr être discuté, éventuellement contesté, mais qui a sa cohérence et qui n’invente rien !
Les bulles noires ou blanches représentent des initiatives qui se sont mises en place durant cette période – ce qui explique que des initiatives antérieures à 2000 n’apparaissent pas sur ce tableau : ce sont les choses nouvelles, les évolutions récentes qu’il nous intéressait de capter. Ce peut être une activité (exemple : le bar restaurant l’Atelier à Royère ou la création de l’association Les P’tits bouts à Sornac en 2007) ou un événement (un festival ou une manifestation comme les Nuits du 4 août en 2011). On repère ainsi la naissance de journaux (IPNS, Creuse-Citron ou Le Communard en 2002, 2004 et 2010) ; la structuration de réponses à des problématiques locales (sur le logement par exemple un “groupe habitat“ se réunit en 2005, qui crée une association en 2008, qui débouchera sur une Scic en 2010) ; l’arrivée et l’installation de collectifs de vie et de travail plus ou moins formels ; etc. Des traits entre certaines initiatives montrent les liens qui existent entre elles. Les bulles blanches entourées de hachures mettent en évidence des initiatives d’ordre culturel ou artistique, phénomène remarquable dans les premières années de la décennie.
La ligne centrale sépare deux niveaux. Sous la ligne noire, ce sont les initiatives associatives, militantes, citoyennes, etc. (Appelez cela comme vous voulez). Certaines sont très informelles, ponctuelles. D’autres plus structurées, durables. Toutes relèvent de démarches collectives d’habitants récemment arrivés ou plus anciennement installés et elles portent toutes dans leurs façons de faire et leurs discours, une vision du territoire qui va globalement dans le même sens. Risquons-en un résumé : le Plateau est habité par nous ; nous voulons avoir prise sur ce qui s’y fait ; nous portons une vision d’un territoire qui doit avoir une certaine autonomie et où les choix que nous faisons doivent d’abord servir celles et ceux qui y vivent – il y a clairement derrière toutes ces bulles une dimension d’“intérêt général“ ou d’“utilité sociale“, du moins de prise en charge d’une dimension collective de ce qui se passe ici.
Au-dessus de la ligne, on est dans un champ plus institutionnel qui évidemment interfère largement sur ce qui se passe en dessous. Le PNR, l’installation d’éoliennes en 2004 ou les études extérieures sur l’avenir de Vassivière relèvent de ce niveau.
Enfin, un certain nombre de mots, de concepts, sont en arrière-fond de ce panorama. Ce sont des idées ou des propositions qui sont dans l’air du temps, qui sont plus ou moins revendiquées par des acteurs (du haut ou du bas) et qui imprègnent ou colorent des attitudes, des positions, des postures : c’est la dynamique de “l’accueil“, c’est “l’économie sociale et solidaire“ ou le “Plateau insoumis“. Mais c’est aussi, surplombants voire menaçants, ce que nous avons résumé par les “scénarios de la Datar“ et qui correspond à des visions exogènes du territoire portées par les technocrates de l’aménagement du territoire, par des élus politiques, par des institutions nationales ou européennes (voir notre article dans IPNS n°38). Le Plateau ne peut ignorer ces visions qui parlent de métropolisation et de compétitivité des territoires, qui voient dans les territoires ruraux au choix : des espaces récréatifs, des réserves naturelles, des zones de production intensive de matières premières (chez nous : le bois, l’eau, l’énergie).
Ce panorama une fois lu et compris, voici une série de questions qui ont été abordées lors du débat organisé aux 25 ans d’Ambiance Bois à l’issue de sa présentation. Nous restons délibérément ici au stade des interrogations, les réponses à ces questions pouvant être variables. Ces questions dressent néanmoins le cadre dans lequel le Plateau aura à évoluer dans les années à venir ; elles posent l’essentiel des enjeux que nous aurons à affronter.
On attend vos réponses !