Nous avons commencé ces ateliers après la mort d’un ami, l’artiste Nicolas Primat. Nicolas a commencé à travailler avec des animaux de ferme à l’âge de 14 ans, comme ouvrier agricole. Cette expérience précoce a développé chez lui une connaissance intuitive des moutons, des vaches, des chevaux et des chèvres. Depuis son enfance, il a eu une relation forte avec les animaux et a été choqué par le comportement des hommes à leur égard, en particulier par la propension des fermiers à ne voir dans l’animal qu’une source de profit. Étudiant en art, il a continué à travailler à la ferme et a pris conscience de la symbolique animale dans l’art et les croyances, de l’animisme au chamanisme. Son expérience de relation intuitive avec l’animal faisait partie intégrante de son travail. Pour lui il était difficile de ne pas voir l’animal en chacun de nous.
À la fois peintre, plasticien, vidéaste et performeur, Nicolas faisait partie de ces plasticiens qui n’hésitaient pas à se mettre en scène pour transmettre leur art. Il a composé des œuvres toute sa vie au contact des populations animales, notamment les singes, en s’intégrant à leur groupe social, questionnant l’animalité de l’espèce humaine, sa sexualité, ses origines, ses comportements primitifs et les continuités avec le monde animal. Ses œuvres dérangeantes et controversées ne cessent d’interroger la place de l’homme et de l’animal sur cette planète et dans l’univers. Nicolas est mort tragiquement le 28 février 2009, il avait 42 ans. L’œuvre de Nicolas est notre patrimoine à tous. Il est aujourd’hui sur le plateau.
Nous avons organisés deux ateliers sur le plateau. L’objectif était de rapprocher une communauté humaine d’une communauté animale. Le médium proposé est l’art. Le rapprochement se fait grâce à l’éveil, la curiosité, le respect, l’écoute, et l’observation.
En 2013 nous avons proposé à Fanch et Séverine, tous deux éleveurs d’animaux de basse cour en voie de disparition, ainsi qu’à Robin, un jeune vagabond, la fabrication d’une petite fiction. Les artistes invités était Franz Hugo, performeur et plasticien, et Patrick Munk, vidéaste allemand. En 2014 nous avons réalisé un objet sonore à partir du chants d’oiseaux et d’animaux de la forêt et une installation land art : une offrande aux peuples des araignées, un temps d’observation et de vie avec elles. Il y avait aussi un totem sculpture Animal/homme. Les artistes étaient Amy Klement (Usa), Seamus O Donnell (Ecosse) et Jérôme Montel de Vallière en Creuse.
Les restitutions ont eu lieu sous forme de performances et un DVD des deux actes est en cours de finition. Il sera déposé dans les bibliothèques du Limousins, et il sera projeté en 2015 lors du prochain acte.
Contact : Maria Mouriès, 06 23 57 57 49, 23