“Vous avez parfaitement exprimé dans le n°32 d’IPNS le point de vue de tous les habitants du parc concernant la position du département de la Haute-Vienne.“ C’est ainsi que Michel Ponchut a réagi à notre article, ajoutant qu’aux retraits du département, à la fois du PNR et du syndicat de Vassivière, il fallait en ajouter d’autres : retrait de l’ANEM (Association nationale des élus de la montagne), retrait de la Maison du Limousin à Paris, non participation à l’établissement public de bassin... Une politique de recentrage sur Limoges et le coeur du département qui signe un désintérêt pour les territoire ruraux les plus éloignés de la métropole régionale. Significatif : le rapporteur qui a présenté la motion de retrait du PNR au Conseil général de la Haute Vienne est un conseiller général de Limoges qui ne met jamais les pieds sur le plateau...
Comme l’indique Michel Ponchut dans sa lettre mensuelle de juillet 2010 : “Personne n’est dupe sur la Montagne, les raisons de ce retrait ne sont pas uniquement financières.“ Et le conseiller général du canton d’Eymoutiers de préciser que les éléments financiers suivants plaident pour le maintien du département de la Haute-Vienne à son niveau de participation actuelle : “Le département de la Haute-Vienne participe à hauteur de 7% du fonctionnement du parc (la Corrèze 25%, la Creuse 19%) alors que les 16 communes de ce département représentent près de 18% de la population du parc.“ Et de préciser en revenant sur la dimension financière du sujet : “La zone du parc couverte par les 16 communes de la Haute-Vienne est la zone la plus dynamique, de ce fait près de 25% des crédits sont retombés en Haute-Vienne (entreprises, habitat, commerces, associations, vie culturelle, agriculture).“ De la même manière il insiste sur l’importance du territoire du Millevaches pour le canton haut-viennois d’Eymoutiers : “L’analyse des flux économiques fait apparaître (communication de l’INSEE) que 50% de l’activité du canton est générée par le plateau de Millevaches.“ Et de donner par ailleurs quelques exemples très concrets : les loyers que paie le Parc pour ses bureaux installés en Haute-Vienne ont rapporté à la commune de Nedde depuis 2006 un total de 48 850 €. Les achats du parc dans les commerces locaux ont un impact non négligeable (environ 4000 € par an dans un garage d’Eymoutiers pour l’approvisionnement en carburant des véhicules du parc), etc. Rappelons que le groupe communiste / ADS s’est abstenu lors du vote en séance sur ce dossier (c’est à dire 9 conseillers généraux).
Depuis la parution de notre article, la Haute-Vienne a mis un peu d’eau dans son vin. En effet, son retrait analogue du PNR Périgord-Limousin en pleine période de reformulation de la charte de ce parc a soulevé la colère de ses élus, et la Présidente du Conseil général, Françoise Pérol-Dumont, a du faire marche arrière sans pour autant revenir entièrement à la situation antérieure. Elle propose que la Haute-Vienne continue de participer aux deux parcs à hauteur de 2,80 € par habitant. Concrètement pour le parc de Millevaches qui compte environ 9 000 haut-viennois sur son territoire la participation du département le plus riche de la région serait donc de moins de 30 000 € au lieu des 80 000 € que le département versait jusque là... Une position inacceptable pour Michel Ponchut qui fait de la solidarité entre les départements son cheval de bataille : “La solidarité interdépartementale pour ce territoire en difficulté était bien un des défis inscrits dans la charte du parc.“
La proposition de la Haute-Vienne n’a pas encore reçu de réponse officielle du PNR qui devrait définir sa position courant décembre et dire à Madame Pérol-Dumont si il accepte son aumône ou s’il la pousse à reconsidérer fondamentalement sa position.