C’est sur le site de Bessines, en Haute-Vienne, qu’Areva a décidé de bâtir ce qu’elle appelle un musée de la mine. Véritable outil de communication, cet espace publicitaire géant de 1700m2 devrait ouvrir ses portes à l’été 2011 avec des financements attendus du Conseil Général et de la Région Limousin ( http://www.ureka.fr/).
Voici comment le chargé de la communication défend ce projet : “Il s’agit d’une première mondiale, il n’existe qu’un petit musée de la mine dans le désert mexicain. Nous montrerons le cycle minier, sans s’attarder sur les centrales nucléaires. Le sujet de la mine reste sensible, voire tabou, nous n’en avons jamais parlé depuis 60 ans. Il est temps de lever le voile sur un pan de l’histoire économique et industrielle de la région qui avait été passé sous silence et il ne s’agit en aucun cas de faire un show-room d’Areva“ (Usine nouvelle 03/12/2009).
Avec un investissement de 6 millions d’euros, l’industriel souhaite attirer 20 000 visiteurs par an : “Il s’agit d’un équipement à vocation touristique et culturelle avec un spectacle immersif.
On retracera l’histoire de l’uranium.“ (La Montagne Tulle 09/12/2009). A travers ce projet “inscrit dans une dynamique de partenariat avec le Limousin“, “nous souhaitons améliorer notre image (…) très négative sur la région, car nous sommes depuis plus d’un demi-siècle diabolisés par les associations de défense de l’environnement. Nous voulons démontrer que nos actions visent au contraire à préserver la nature alentour, et que l’uranium est une énergie beaucoup plus propre que les autres“. (Physique 7/12/2009).
- Sous nos pieds
Le collectif “Sous nos pieds“ est le point de convergence de plusieurs associations et groupes politiques, réunis autour d’un constat commun : il y a en Limousin des pollutions radioactives causées par l’exploitation industrielle de l’uranium. Même si l’exploitation a cessé aujourd’hui, ce passé industriel a laissé des quantités considérables de déchets qui ont des impacts environnementaux importants et actuels. Le collectif, à travers sa charte, juge insuffisantes les réponses des pouvoirs publics et d’Areva. Les signataires de la charte demandent notamment que la question de l’héritage nucléaire du Limousin et les enjeux qui lui sont associés soient rendus publics et que la population limousine soit reconnue partie prenante. Ils lancent un appel à une conférence de citoyens pour concevoir un programme de réhabilitation des friches uranifères du Limousin.
Les premiers signataires de cette charte sont ADEPAL / Amis de la Terre Limousin / ATTAC 87 / ATTAC 23 / Limousin Nature Environnement / NPA / Oui à l’avenir / Sortir du Nucléaire 87 / Sources et Rivières du Limousin / Velorution / Sud / Jeunes Verts / Verts Limousins.
- Pour aller plus loin
- “Pour comprendre le nucléaire et ses dangers “de Pierre Seignol. A partir de notions de physique élémentaires l’auteur nous explique ce qu’est la radioactivité, puis nous montre les implications de ce phénomène dans les étapes de la filière nucléaire, de la mine au stockage des déchets, en passant par la centrale nucléaire. Ce texte est téléchargeable sur le site web d’IPNS : http://journal-ipns.org.
- Dans son numéro de Novembre-Décembre 2009 La Revue Internationale des livres et des Idées (RILI) fait une large place à la question de la filière nucléaire avec une texte de C. Nordmann et J. Vidal ainsi qu’un long entretien avec B. Laponche (ancien ingénieur au Commissariat à l’énergie Atomique, et aujourd’hui consultant international en politiques et maîtrise de l’énergie).
Vous pouvez aussi dorénavant vous référer au “Bilan de fonctionnement des anciens sites miniers“ d’Areva NC, comprenant une grande quantité de ses annexes (descriptifs, cartes, mesures).