Pour la seconde fois de l’année IPNS ouvre ses colonnes à l’association des ex-salariés de BMS à Meymac. Au 15 décembre 2009, 70 % des salariés sont à 185 jours de leur mise au chômage avec la liquidation de leur entreprise. Chacun sait, et mieux encore aujourd’hui avec le scandale du stockage des vaccins de la grippe H1N1, que l’industrie pharmaceutique est un acteur prépondérant dans la financiarisation de l’économie mondiale. Sous le fallacieux prétexte de sa reconversion dans la biotechnologie elle se déleste de la cavalerie des médicaments chimiques. Elle n’a qu’une seule priorité assurer la croissance du revenu des actionnaires et se débarrasser des salariés. Ainsi à Meymac sous le couvert de “son conseil en stratégie de changement“ et de sa DRH elle contribue par tous les moyens à déqualifier une petite partie des salariés qu’elle transfère dans son site d’Agen. De la même façon qu’elle tend à dévaloriser les futurs chômeurs pour les rendre plus malléables aux stratégies désinvoltes d’éventuels repreneurs. On comprend mieux l’amertume, la déception que reflète ce texte, sans omettre la souffrance que suscitent les tensions et divisions internes entretenues par les ambitions de pouvoir. Le conseil régional s’est enfin engagé à ouvrir une cellule de reclassement plus compétente et plus en phase avec la situation régionale.
Jusqu’alors les salariés ont été exclus de toute négociation avec d’éventuels investisseurs ou repreneurs. Aucun de leur représentant n’a été invité à participer aux négociations qui se combinent entre BMS, les repreneurs et les élus politiques. Une situation anormale et regrettable. Ils ignorent tout des intentions des repreneurs au sujet des 32 ou 26 salariés qu’ils annoncent pour le démarrage. Mais ils savent par expérience que dans leur perversion les actionnaires de BMS se jouent des pouvoirs publics. Au fil du mois de novembre ils leur ont soumis trois puis deux industriels intéressés par le site. Et au bout du compte ils se dégagent de toute responsabilité en remettant le choix entre les mains des élus. De telle sorte qu’en cas d’échec ils sauront leur faire porter le chapeau. Après la leçon d’Epernon il y a tout lieu de s’en méfier.
Les BMS ont compté pendant près de 20 ans parmi les statuts salariaux privilégiés du plateau. On comprend la hargne de leur rancœur à l’égard du promoteur autant que de l’industriel américain.
Alain Carof
A ce jour, 12 salariés sont partis sur le site de production d’Agen, pour des postes souvent sous-qualifiés.
2 devraient les rejoindre avant la fin de l’année, 10 partiront en 2010.
20 salariés ayant postulés, à Agen sont sans réponse satisfaisante. ils n’ont toujours pas reçu de proposition correspondant à leur emploi actuel.
7 sur 25 personnes ayant trouvé un nouvel emploi hors BMS, seules 3 personnes l’ont trouvé grâce à la cellule de reclassement. (BPI : Conseil en développement de changement, leader européen du reclassement)
Une vingtaine de collègues auraient un projet de reconversion professionnelle, 8 seraient en réflexion pour une création ou une reprise d’entreprise.
De nombreuses difficultés de rapports ont eu lieu entre salariés et intervenants BPI, ceux-ci faisant le forcing pour que les salariés BMS acceptent des emplois qui ne correspondent ni à leur qualification ni à leur souhait. Des quantités de questions posées par les salariés sont restées sans réponses.
A ce jour, beaucoup d’entre nous mettent en doute le crédit professionnel de BPI.
La DRH France avait assuré de faciliter les mobilités internes : en fait, nombre de personnes ayant postulé à Agen ont subi de vrais entretiens “d’embauche“ qui tenaient plus d’un entretien de sélection que d’une simple prise de contact.
Les motifs de rejets de certaines candidatures ont étonné plus d’un postulant : “vous êtes trop compétent pour ce poste, vous allez vous ennuyer“.
Certains se sont vu refuser des postes de machiniste, alors qu’ils ont travaillé à Meymac en tant que machiniste pendant des années… et qu’ils ont même obtenu plusieurs unités de valeur sur blistereuse et sur ensacheuse. Ce ne sont là que quelques exemples.
Et pour ceux qui bossent encore à Meymac (113 personnes)…
Au 6 novembre 2009, 3 industriels se sont déclarés intéressés par le site de Meymac et ont rencontré la direction de BMS et les politiques locaux, départementaux et régionaux.
Wisepharmaceuticals, un fabriquant écossais de médicaments génériques, qui fait fabriquer en Inde et qui voudrait produire en Europe. Effectif prévu au début, 43 salariés puis 100 à l’avenir.
3i nature, un groupe français de compléments alimentaires, voulant s’agrandir et obtenir une compétence pharmaceutique. Effectif prévu au début, 32 salariés puis 63 à l’avenir.
Laboratoires Salem, un génériqueur algérien, déjà implanté en France. Effectif prévu au début, 26 salariés puis 136 vers 2015.
La balle est dans le camp de BMS et des politiques pour choisir le meilleur candidat à la reprise…
Il faut se rappeler qu’au démarrage seulement de 26 et 43 personnes seront nécessaires selon l’investisseur.
Mais à ce jour l’expérience de nos collègues d’Epernon nous rend circonspects. Pour nos collègues d’Epernon en effet, tout était “bouclé“ (repreneur connu, personnel repris) et un mois avant l’échéance, patatras ! plus de repreneur, tout le monde licencié…
Alors prudence, rien n’est joué !
A ce jour nous avons organisé quelques rencontres pour garder la cohésion entre les salariés et créer des moments de convivialité avec les collègues qui le souhaitaient.
Nos objectifs n’ont pas changé : accompagner le plan social en apportant une aide matérielle aux salariés en difficultés financières, mener toute forme d’action et si nécessaire agir en justice, afin de défendre les intérêts individuels des ex-salariés notamment pour obtenir réparation de préjudice moral ou financier de BMS-UPSA.
Association Solidarité ex-BMS