Journal IPNS Journal IPNS
  • Présentation
  • Les numéros
  • Les articles
  • Abonnement
  • Chroniques
  • Lectures
  • Dossiers
    • 80 ans après la guerre d’Espagne
    • Autour des centres d’accueil pour demandeurs d’asile
    • Bonjour la nuit
    • Comment ré-habiter les centres bourgs ?
    • Communauté de communes
    • Elections municipales 2008
    • Elections municipales 2014
    • Entreprendre collectivement
    • État de l’eau sur le plateau
    • Exilés, solidarités sur un plateau et au-delà
    • Fin programmée des feuillus sur le plateau
    • Il court, il court, le circuit court
    • Innovation sociale ou précarisation des conditions de travail
    • La forêt
    • La montagne Limousine, une forêt habitée ?
    • L'énergie du plateau : l'hydro-électricité
    • L'éducation en question
    • Lenoir est le brun
    • Les municipales
    • Les sections, nos propriétés collectives ignorées
    • Lettre ouverte à la préfète de la Creuse
    • Limousin rebelle
    • Logement
    • Loup y-es tu ?
    • L'usine de la discorde
    • Millevaches, territoire en mouvement
    • Mobilité, se déplacer autrement
    • Notre forêt pour demain n°1
    • Notre forêt pour demain n°2
    • Pauvreté et solidarité rurales
    • Porcherie
    • PNR : cris et chuchotements...
    • PNR de Millevaches en Limousin : Vous avez dit contrat ?
    • Produire local, une nécessité
    • Quand le plateau donne des boutons à Limoges
    • Quel pouvoir des habitants sur leur environnement ?
    • Réforme territoriale
    • Résidences secondaires
    • Uranium : un limousin très enrichi
    • Usines à viande, à tomates, à pellets : mêmes lubies, mêmes impasses !
    • Vassivière, vers un despotisme territorial

Co-voiturage, auto-partage, Ça roule... très doucement

Réduire Augmenter Taille de la police
Bouton imprimer
Date
mardi 1 décembre 2009 17:38
Numéro de journal
29
Auteur(s)
Bruno Cordier
Visite(s)
3662 visite(s)

Ville et Transport1Train, voiture, vélo, seul ou à plusieurs, comment se déplace-t-on sur le plateau et du plateau vers ailleurs ? Comment se rendre moins dépendant de la voiture ? Comment circuler à partir du Limousin dans le reste de la France ? Autour de ces questions nous avons réuni quelques points de vue : témoignages d’habitants, regard d’expert sur “l’autopartage“ et point de vue critique sur les projets ferroviaires de la SNCF concernant le Limousin.

 

On en parle plus qu’on ne le pratique... Le co-voiturage n’est pas sans poser nombre de difficultés et de contraintes auxquelles notre utilisation de la voiture nous a jusqu’à maintenant peu préparés. Les initiatives prises ici ou là ne débouchent pas sur les espoirs qu’on y mettait et les trajets en solo ou avec une voiture à moitié vide sont encore bien nombreux. Le co-voiturage fonctionne à peu près bien sur les longues distances prévues à l’avance (je vais à Paris samedi prochain, je fais un aller retour Limoges Toulouse dans un mois) ou sur les trajets réguliers et répétés (je travaille tous les jours à Ussel et prends chaque jour le même trajet à la même heure). Mais pour les autres déplacements c’est beaucoup moins facile.

Le site Millevaches.net a mis au point un système d’annonces de covoiturage qui “marchotte“ selon le mot d’un de ses créateurs. L’outil a été monté, mais il est peu ou mal utilisé. Ses promoteurs sont bien conscients qu’il faudrait impulser de manière très volontariste une dynamique locale autour du covoiturage si l’on voulait aller plus loin. Animer le site, créer un fichier de conducteurs, les relancer, inciter chacun à inscrire ses trajets, faire acquérir le réflexe “co-voiturage“... On en est loin.

Peut-être est-il plus facile dans un premier temps d’explorer une autre piste : celle de l’autopartage. Qu’un même véhicule puisse servir à plusieurs personnes. Plus besoin de coordonner ses trajets et de jongler avec les horaires (je te dépose là et te reprends à 17h05, mais attention, je dois impérativement prendre quelqu’un d’autre à 17h30...). Une fois le véhicule réservé, on le gère comme on veut, même si on sait qu’on ne pourra pas l’utiliser le lendemain où un autre conducteur le prendra.

Un bureau d’étude auvergnat vient de réaliser pour le compte de l’ADEME et du Ministère de l’Environnement, une étude sur l’autopartage dans la sphère privée. Nous publions quelques extraits des conclusions de son travail qui s’est attaché à une trentaine d’expériences en France.

 

A La rencontre des “auto-partageurs“

En France, il y a 31 millions de voitures, soit en moyenne 77 voitures pour 100 détenteurs du permis de conduire. 18 % des ménages n’ont pas de voiture, 46 % en ont une seule et 36 % en ont plusieurs. 11 millions de ménages ont moins de voitures que d’adultes. Chaque voiture effectue en moyenne 13 000 km par an. 17 millions de voitures font moins de 10 000 km par an et 5 millions font moins de 5 000 km par an. Une voiture sert en moyenne 50 minutes par jour. 7 millions de voitures ne sont pas utilisées la plupart des jours et pourraient donc facilement être partagées.

Une voiture coûte en moyenne 3 700 € par an, soit 0,28 € par kilomètre (ensemble des coûts compris : achat, entretien, carburant, assurance…). Les frais fixes (assurance, décote, contrôle technique…) représentent environ 40 % du total.

 

roue voitureQuantifier l’autopartage ?

L’étude a identifié 29 expériences d’autopartage dans la sphère privée. On entend par là, la mise en commun d’un ou plusieurs véhicules, utilisés par des amis, des voisins ou des proches pour des trajets différents à des moments différents. Cette pratique touche tous les secteurs géographiques, y compris les zones rurales et les communes périurbaines mais semble toutefois davantage répandue dans les grandes villes.

En extrapolant les résultats du recensement de l’étude, on peut estimer l’autopartage dans la sphère privée en France entre 10 000 et 20 000 véhicules, conduits par 35 000 à 70 000 personnes.

 

Qui sont les autopartageurs ?

Les ménages autopartageurs se répartissent à parts à peu près égales entre célibataires, couples sans enfants et couples avec enfants. Près des deux-tiers des autopartageurs sont trentenaires. Ils appartiennent à des professions très variées même si plus de la moitié sont cadres. Presque tous ont des engagements associatifs ou militants. La plupart ne partagent rien d’autre qu’une voiture.

 

La mise en place de l’autopartage

L’autopartage résulte généralement du rapprochement entre un propriétaire se servant peu de son véhicule et des utilisateurs en ayant besoin pour certains déplacements infaisables autrement. Dans la plupart des cas, le véhicule partagé appartenait à un des membres avant l’autopartage.

En moyenne, chaque véhicule est utilisé par 3 ménages et conduit par 3,5 conducteurs différents. L’autopartage se fait en général entre personnes qui se connaissaient bien avant même de partager le véhicule (amis, famille, collègues) mais qui n’habitent pas forcément à proximité immédiate du véhicule partagé. Plus de la moitié d’entre eux sont à plus d’un kilomètre.

 

Fonctionnement de l’autopartage 

Seulement 4 autopartages sur 20 fonctionnent sous statut associatif. Les 16 autres se font sans aucune structure juridique spécifique. Le fonctionnement est basé sur la confiance. Seulement 6 groupes ont rédigé un document écrit, formalisant de manière plus ou moins complète les règles de fonctionnement.

Les frais sont partagés de manière très variable. Dans 10 groupes, les utilisateurs et le propriétaire du véhicule partagent tous les frais. Dans 6 autres, seulement certaines charges sont partagées. Dans 3 autres, les utilisateurs ne paient que l’essence. Dans tous les cas, les modalités retenues satisfont les intéressés, car d’autres échanges (matériels, sous forme de services ou informels) équilibrent la relation. On observe par ailleurs que, par rapport au prêt de véhicule, l’autopartage permet de lever le tabou du coût de la voiture, les propriétaires et les utilisateurs trouvant tous avantage à fonctionner avec le “juste prix“.

La gestion de l’autopartage prend généralement moins d’une demi-heure par mois. Cette gestion est assurée bénévolement, le plus souvent par le propriétaire du véhicule.

 

Essayez, c’est très simple … On garde une grande liberté et un grand confort !

 

tas voitureLe véhicule est réservé par téléphone, de vive voix ou par mail, suivant les cas. Il est assez rare que deux autopartageurs aient besoin du véhicule en même temps (2 à 3 fois par an, en moyenne). Si tel est le cas, une solution amiable est généralement trouvée. La plupart des groupes d’autopartage utilisent un carnet de bord dans lequel sont notés à chaque utilisation la date, le nom de l’utilisateur et le kilométrage de départ et d’arrivée.

 

Quelques conseils

Les autopartageurs encouragent les personnes intéressées par cette formule à leur emboîter le pas “Essayez, c’est très simple“, “On garde une grande liberté et un grand confort“, etc.

Leurs principales recommandations et conseils portent sur les points suivants :

  • règles de fonctionnement et de partage des frais définies dès le départ et acceptées de tous,
  • confiance et respect mutuels,
  • besoins modérés et compatibles de la voiture,
  • vision utilitariste de la voiture.

Les principaux freins à la mise en place de l’autopartage

Des entretiens menés avec 5 personnes ayant un projet d’autopartage non encore concrétisé ont permis de faire ressortir les freins suivants au passage à l’acte :

  • le nombre limité de personnes avec lesquelles l’autopartage peut se faire (conditions de confiance, de proximité géographique…),
  • les freins psychologiques et culturels sur la question du partage,
  • la volonté de ne pas trop remettre en cause ses habitudes,
  • le souhait de garder sa propre voiture et de partager celle-ci plutôt que celle d’un autre,
  • une idée réductrice de l’autopartage (envisagé à priori uniquement pour une première voiture et plutôt sous forme associative),
  • le manque de temps ou d’énergie pour s’en occuper.

 

Et les assurances ?

Aucune compagnie d’assurances ne propose de contrat adapté à l’autopartage dans la sphère privée. Il en résulte des difficultés pour faire figurer les noms de tous les conducteurs sur le contrat et, surtout, des conséquences sérieuses en terme de malus, en cas d’accident responsable. En effet, le malus est affecté au véhicule et non au conducteur. Si un utilisateur du véhicule a un accident responsable, le malus peut avoir des répercussions pendant plus de 20 ans et engendrer un surcoût cumulé pouvant atteindre

2 000 €, à la charge du propriétaire du véhicule. Peu de groupes d’autopartage ont réfléchi à ces conséquences financières. Toutefois, la plupart d’entre eux pensent qu’ils trouveraient un arrangement amiable si un accident responsable survenait.

 

Suite à cette étude, un Club d’Autopartage a vu le jour. Il regroupe une trentaine d’autopartageurs dans la sphère privée. C’est un lieu d’échanges d’expériences et d’informations.Il organisera un colloque national en 2010, à priori à Lille.

 

Contact : Bruno Cordier -- Adetec
113 rue de Fontgiève 63000 Clermont-Ferrand
tel : 04 73 36 92 29 fax : 04 73 31 08 29
courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
site : www.adetec-deplacements.com 

 

 

  • Thème
    Mobilité, se déplacer autrement
  • autopartage | auto-partage | co-voiturage | transport | témoignage
  • Accueil
  • Lettre d'information
  • Contact
  • Liens sur la région
  • Glossaire
  • Blaireaux

IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
Journal d'information et de débat du plateau de Millevaches - Publication papier trimestrielle.

Accompagnement et hébergement : association info Limousin

Bootstrap is a front-end framework of Twitter, Inc. Code licensed under MIT License. Font Awesome font licensed under SIL OFL 1.1.