Nous avons déjà abordé dans le n° 17 d’IPNS les problèmes posés par les projets de production d’électricité à partir de la biomasse. Nous nous inquiétions alors des conséquences qu’entraînerait pour la filière bois la réalisation des quatre projets retenus en Limousin dans le cadre de l’appel d’offres de la commission de régulation de l’énergie (CRE 1). Il était représentatif, par son gigantisme, du mode de pensée technocratique hérité de la suprématie du nucléaire : les projets devaient atteindre 12 mégawatts au minimum et leur réalisation aurait complètement perturbé l’équilibre économique de la filière bois limousine. A ce jour heureusement, aucun des trois projets de Moissannes, Meymac et Ussel n’a connu un début de réalisation, celui de Saillat est en cours suivant ainsi sa logique industrielle.
Le journal Cler-Infos du Comité de liaison des Energies Renouvelables de juillet-août 2008 explique que “ce premier appel d’offres national avait été peu fructueux car les 14 projets retenus prenaient peu en compte l’efficacité énergétique et la sécurité de l’approvisionnement. Il semble que peu d’entre eux verront le jour“. Le journal poursuit en donnant les résultats du second appel à projets CRE 2. Ce second appel d’offres abaissait la puissance minimale des projets de 12 à 5 Mégawatts, Il se montrait aussi plus exigeant en matière d’approvisionnement et d’efficacité énergétique. Cette fois, parmi les 22 projets nationaux retenus il n’y en a aucun en Limousin, Dix d’entre eux ont une puissance électrique inférieure à 12 Megawatts, et onze utilisent les déchets de bois comme combustible.
Dans ce second projet le prix de vente du kilowatt électrique est en moyenne de 128 € le mégawatt/heure, alors qu’il était de 85 € le MW/h pour le précédent. En comparaison l’installation de co-génération à Felletin ne vend l’électricité produite qu’à 50 € le MW/h !
On peut espérer aujourd’hui
Jean-François Pressicaud