Un gâteau au goût du terroir

Il y a quarante ans deux pâtissiers André Lacombe d’Aubusson et Robert Langlade de Crocq s’associent pour créer Le Creusois, un gâteau fait avec les produits ordinaires du terroir :  des noisettes bien mûres, de la farine de froment, des blancs d’oeufs et du beurre auxquels on ajoute quelques pincées de sucre. La recette est éprouvée, elle est connue depuis le XIV^ème siècle et retrouvée dans les trésors d’un monastère de La Mazière aux Bonshommes.

Ce gâteau de pays, simple et à coût raisonnable devient vite un ambassadeur de la gastronomie creusoise. La marque est la propriété d’une association dynamique et exigeante dont le siège est à Saint-Fiel. Pour y adhérer il faut être membre du syndicat des pâtissiers de la Creuse et s’engager à respecter les règles de la qualité des produits, de la recette et du conditionnement. Elle rassemble aujourd’hui 30 artisans pâtissiers et pâtissiers-boulangers, ils produisent plus de 150 000 Creusois par an.

Ce double succès d’une association d’artisans qui dure et d’un gâteau savoureux et populaire au goût et couleur de la Creuse, méritait de lui faire honneur. C’est chose faite depuis le 15 juin 2008. Avec la complicité de sa municipalité, la commune de Crocq a célébré dans la liesse l’anniversaire de cette réussite. Au cours d’une fête somptueuse, tous croquants et fidèles du Creusois entouraient chaleureusement Robert Langlade le pâtissier fondateur de Crocq. 

La réussite crée toujours de l’envie et Le Creusois a eu à se défendre de la contrefaçon On a vu apparaître le creusois du boulanger. Plus récemment c’est un pâtissier de Gouzon qui s’est lancé dans la production en série ; avec une vingtaine de salariés et la recette du Creusois il produit en masse des moelleux qui ne peuvent en rien se prévaloir d’une production artisanale. Mais, comme le précise Jacques Mignard, président de l’association d’artisans, l’effet de la concurrence est toujours bénéfique car elle stimule l’innovation. Celle-ci a sans cesse relancé l’association. Il y a eu d’abord la création de la tuile. Comme au temps des moines qui ne disposaient pas des fours à cuisson d’aujourd’hui le gâteau se cuit sous l’effet de la chaleur de la tuile. Dans sa petite valisette la Tuile du Creusois se mue en diplomate du bon goût et du savoir artisanal. On ne compte plus les relookages de l’emballage pour arriver à la boîte rouge et à son macaron en vitrine  Prochainement vous serez surpris par la hardiesse et la témérité de nos artisans pâtissiers-boulangers. Alors ne manquez pas de savourer et faire connaître ce délicieux et tendre croquant de la Creuse.