presse

  • Brève n°23 - 06/2008

    breve ipns 23

  • Front National ou front populaire, la presse libre a fait son choix

    Front National ou front populaire, la presse libre a fait son choix

    Le syndicat de la presse pas pareille, a-partisan mais foncièrement politique, tient à clarifier ces positions dans le contexte des prochaines législatives. Il souhaite également condamner l'appareil médiatique dominant qui a participé à rendre cette situation possible.

    Nous y sommes. En une seule allocution, et en quelques jours seulement, un président jadis présenté par la caste politico-médiatique dominante comme un prétendu « génie » a posé les germes d'un basculement social majeur en décidant de dissoudre l'Assemblée nationale, faisant peser le risque de voir un parti néofasciste, fondé par des SS et soutenus dans les rues par des groupuscules néonazis violents, accéder au pouvoir pour la première fois depuis Vichy.

    La Macronie s’était déjà, dès le premier quinquennat, imposée comme une triste incarnation de la droite extrême la plus brutale, menant sans merci la guerre aux pauvres, aux exilé⸱e⸱s, au musulman⸱e⸱s, aux manifestant⸱e⸱s...

    Cependant l'arrivée du Rassemblement National en majorité à l'Assemblée, et donc à Matignon, représenterait un pas supplémentaire dans la fascisation d'une « élite » bunkérisée et bien décidée à pousser la violence capitaliste jusque dans ses derniers retranchements. L’extrême-droite est en outre l’ennemie absolue de la liberté de la presse. Jordan Bardella a d’ailleurs annoncé sa volonté de privatiser l’audiovisuel public.

    Syndicat de lutte de la presse libre, le SPPP ne peut qu’analyser et condamner, la lourde responsabilité portée par une grande partie de la profession journalistique, dans des rédactions radio, papier et télévisuelle qu'il nous est difficile de tenir pour « consœur », comme il est coutume de le dire par corporatisme.

    A-partisan et indépendant de tout parti, mais résolument politique, solidaire de toutes les luttes pour l'émancipation, le Syndicat de la Presse Pas Pareille ne peut ignorer l’importance des enjeux actuels.

    Nous ferons donc tout ce qu'il nous est possible pour que ni la droite extrême ni l'extrême-droite, ni le macronisme ni le fascisme, ne remportent les scrutins législatifs à venir.

    Nous pourrons, ponctuellement, relayer les appels à manifester et autres communiqués du Nouveau Front Populaire – ceci ne constituant en aucun cas un blanc-seing accordé à ce regroupement – , et couvrirons surtout les diverses luttes populaires locales qui, à la base, doivent demeurer le cœur du mouvement de contestation, quartier par quartier, rue par rue, de la peste brune.

    En partenariat avec tout média indépendant camarade qui le souhaitera, nous proposerons, en papier et en ligne, tous les contenus nécessaire à la compréhension la plus large possible du funeste danger que représente l'extrême-droite.

    La riposte se doit aussi d'être médiatique.

    Premiers membres du Syndicat de la Presse pas pareille signataires
    Mouais , L’Empaillé, Le Chiffon, Transural Initiative, Inf’OGM, No Go Zone, L’Age de Faire

  • Le Syndicat de la presse pas pareille, pour réenchanter le papier

    IPNS, comme d'autres médias indépendants de toute la France se retrouve au sein d'un tout nouveau « Syndicat de la presse pas pareille ». On voulait vous en parler dans cet édito, mais comme nos amis et collègues du Chiffon, « le journal de Paname et sa banlieue », l'ont très bien fait dans leur dernier numéro, on leur laisse la parole. Un premier échange d'article qui en augure certainement d'autres !

     

    chiffonElle est discrète, rapportée aux braillards des plateaux et réseaux. Discontinue, face à l’actualité en continue. Et pourtant, elle vit, la presse pas pareille. Dans ces mots-là : presse, et pas pareille. Presse, parce qu’on l’imprime. Avec des opérateurs de machines, de grands rouleaux de papier qui défilent, des colorimétries savantes. Pas pareille, parce que son intérêt se porte de préférence sur le non-dit vécu par les sans-voix, le pas assez explicité du monde, l’inaperçu et le trop peu formulé.

    Le temps de ses analyses, la PPP, le trouve, le prend – de toutes façons, elle vit de bouts d’ficelles de ch’val, orgueilleusement pauvre parmi les opulences de la marchandise. Sous forme associative, plus rarement de SCOP, avec ses contributions bénévoles, ses petites mains démultipliées, ses graphistes militant.es, ses relectrices et relecteurs qui se proposent comme ça, « pour aider, parce que c’est bien, ce que vous faites ». Elle vit une vie qu’elle peut bien juger bonne, parce qu’elle sert de chambre d’échos à des luttes menées par des gens ordinaires qui prétendent garder des conditions de vie viables. Aussi, parce qu’en soulevant le couvercle de la normalité, elle rencontre de l’inadmissible, de la sottise décisionnaire, de la brutalité aux mains blanches. Qu’elle les désigne. Les nomme.

    On le sait bien, que le prolo prolifère : la presse pas pareille, tout autant. Et elle fait des petits, partout, à Saint-Étienne, Nice, ou Mulhouse. Alors, cette année, ça y est. La PPP se dote d’un S pour « Syndicat » et « Solidarité ». Sonnez trompettes, voici né le Syndicat de la Presse pas pareille – cet avis tient lieu de faire-part.

    - Et vous êtes un syndicat de rédactions ou de journalistes ? demandent des camarades pigistes, l’œil allumé. En vrai, les deux, mon capitaine. Vu comment qu’on en produit, de l’information, la distinction ne tient pas bien la route. Officiellement, nous sommes un syndicat de médias. De médias « Pas pareils », donc.

    - Mais qu’est-ce que vous entendez au juste par « pas pareille » ? demande, soupçonneux, l’antifa qui suppose des « dissidents » zemmouriens sous chaque pierre. Eh bien, écrite, d’abord. Par des mains humaines. Au moyen des facultés pas encore atrophiées de relier, comparer, rappeler, associer, mettre le présent en perspective. Sa charte rend explicite une communauté minimale de points de vue : « Sont acceptés dans le SPPP, les médias indépendants qui soutiennent les luttes sociales, écologiques et antifascistes. Ils sont favorables à une société juste, solidaire, sans exclure aucune catégorie de personnes ».


    - Au fond, vous dites que de petits médias indépendants existent déjà, alors ça consiste en quoi, votre affaire syndicale ?

    • En un partage systématisé de ressources (On nous fait un procès, qui contacter ? La préfecture veut nous couper toute subvention : on peut lui faire entendre raison ?...Au fait, nous, on lance notre média : comment ça se remplit, un dossier de demande de subvention ?).
    • En la formulation commune de revendications précises. Tiens, au hasard : le pass Culture. Pour ses dix-neuf ans, tout adolescent reçoit en France 300 € à dépenser en produits dits culturels. Il peut s’abonner à des médias… en ligne uniquement. Pourquoi ? Pour aucune cause, parce que c’est comme ça. C’est aberrant, il serait bon que cela change.
    • En un soutien effectif à nos titres : ce sera en 2025 une plateforme d’abonnements groupés. Plutôt que Le Chiffon tout seul, pourquoi ne pas associer, tiens, si je veux poursuivre sur les alternatives écologiques et sociales, Silence ou L’âge de faire, si le nécro-numérique me défrise, La Brèche, si l’Occitanie me chante à l’oreille, L’Empaillé, le plateau de Millevaches ? IPNS… L’anarchisme niçois ?… Il existe ? Oui : il y a Le Mouais... et ainsi de suite, par région et par thèmes. Là, ce sera à vous, à toi, lectrice, lecteur, de nous soutenir de ta curiosité.

    ...Il vous faut un plan comm’ ! On a déjà un diffuseur militant, l’association Les Nouveaux Crieurs, une émission mensuelle, Les Autres voix de la presse, une agence d’abonnements alternative qui démarche les bibliothèques (Bibliopresse)… Et même un sociologue spécialiste des médias indés qui note tout ce qu’on dit quand on se rencontre.
    Cette volonté de s’associer en syndicat, elle sent son Vallès et sa Séverine, elle parle d’un idéalisme concret, d’une histoire qui nous travaille. Le SPPP ose porter une grande idée. C’est Jipé, de La Brèche, qui nous a trouvé la formule… Tremble, X !

    On va réenchanter le papier

    Coline Merlo
    La rédaction du Chiffon
  • Pour un front commun des médias contre l’extrême droite

    Pour un front commun des médias contre l’extrême droite

     

    Jamais depuis la Libération, l'extrême droite, en France, ne s’est trouvée si près de la victoire. Elle porte un projet de démolition sociale, de repli chauvin, de discrimination raciste, sexiste, homophobe, de guerre aux minorités, de basculement liberticide et de régression écologique.

    Dans sa stratégie de conquête du pouvoir, elle a fait des médias un terrain privilégié, avec la prise de contrôle de titres, de chaînes de télévision, de radios par des milliardaires au service de son projet. Par ce maillage, elle impose dans le débat public ses fausses nouvelles et ses obsessions contraires aux droits fondamentaux. Le Rassemblement national annonce déjà la couleur pour l'audiovisuel public, voué, s'il l'emportait, à la privatisation.

    La liberté de la presse est dans sa ligne de mire. Partout en Europe, dans le monde, où l'extrême droite gouverne, celle-ci est violemment attaquée : interdiction de publication, destruction du secret des sources, multiplication des procédures baillons, censure, pressions et intimidations, assèchement des aides publiques à la presse. En France, le terrain en a malheureusement été méthodiquement préparé par l'exécutif sous la présidence d'Emmanuel Macron, qui n'a eu de cesse de restreindre les protections et les droits des journalistes, par les atteintes au secret des sources et la primauté du secret des affaires, la loi sur la sécurité globale, la fusion programmée de l'audiovisuel public, et le laisser-faire en matière de concentration capitalistique des médias aux mains de grands industriels, au détriment du pluralisme et de l’indépendance.

    Le combat contre l'extrême droite et son projet est au cœur de nos engagements éditoriaux. Dans notre diversité, nous entendons prendre toute notre part à l'indispensable rassemblement politique, social, populaire, au service de la justice sociale et écologique, de l'émancipation humaine et de l'extension des droits et libertés pour lui barrer la route du pouvoir. L'enjeu est de préserver la possibilité même d’une presse indépendante du pouvoir politique, pluraliste, avec des journalistes exerçant leur métier en toute liberté. Sans presse libre, pas de démocratie.

    C’est pourquoi nous appelons, par nos initiatives éditoriales, et sans jamais renoncer à notre regard critique, à soutenir la mobilisation sociale et citoyenne en cours, qui fait écho à la dynamique antifasciste de Front populaire de 1936 dans sa capacité à déborder les cadres partisans. Nous considérons qu’elle seule est à même d’empêcher le RN d’accéder au pouvoir le 7 juillet. La lutte contre l’extrême droite nous requiert tous et toutes, et nous, en premier lieu, comme acteurs de la société civile.

     

    Les 90 premiers médias signataires

     

    Acrimed, Afrique XXI, A l’intersection, Alternative Libertaire, Alternatives Economiques, AOC, Arrêt sur images, Au poste, Basta!, Blast, Bondy Blog, Boukan, Citizen Jazz, Climax, Contretemps, Court Circuit, CQFD, Disclose, En attendant Nadeau, Fonds pour une presse libre, Frictions, Ghettup, Grand-Format, Histoirecoloniale.net, iHH™ Magazine, Inf’OGM, IPNS, journal du plateau de Millevaches, Là-bas si j’y suis, L'âge de faire, L’Alterpresse68, L’Empaillé, L'Oeil d'Olivier, La Clé des Ondes, La Deferlante, L'Humanité, La Lettre de l’Audiovisuel, La Marseillaise, La Messagère Libérée, La Revue Dessinée, La revue Pays, La Scène, Le Ch'ni , Le Courrier des Balkans, Le Crestois, Le Media TV, Le Mouais, Le Peuple Breton, Le Poulpe, Les Autres Possibles, Les Jours, Les Lettres françaises, Lokko, Mediapart, MedFeminiswiya, Médianes, Natura Sciences, Orient XXI, Paris Lights Up, Paris Tonkar International, Podcastine, Politis, QG Media, Rapports de force, Reflets.info, Regards, Rembobine, Reporterre, Revue Ballast, Revue Europe, SDJ Epsiloon, SDJ de France 3 - Rédaction nationale, SDJ Konbini, SIné Mensuel, Spectre podcasts, Splann !, Street Press, Témoins, le magazine du SNJ-CGT, Théâtre/public, Théâtre(s), Ubu, Scènes d'Europe, Voxeurop, Youpress, Zéphyr, 15-38 Méditerranée