En quoi consiste le projet de La Bascule et quels sont les objectifs du rassemblement de Pigerolles ?
La Bascule est une association régie par le droit français conformément à la loi de 1901 qui a pour ambition de faire émerger un nouveau modèle de société dans le respect de la nature et de l’humain grâce à l’intelligence collective, à la coopération et aux expériences existantes dans leur diversité. Elle compte accélérer la transition démocratique, écologique et sociale en réunissant les moyens humains et financiers disponibles afin de propulser, catalyser et relier les initiatives engagées en ce sens. C’est un mouvement citoyen engagé pour la transition, animé par près de 100 volontaires bénévoles à plein temps qui agitent l’écosystème des acteurs du changement. Elle prévoit d’organiser un rassemblement citoyen très grand public qui placera l’action, le bon sens et l’intérêt collectif au cœur de son dispositif. Pendant 3 jours, des organisations engagées proposeront pour tous les participants des ateliers, formations, animations, conférences, concerts, happenings ou encore des épreuves sportives afin de créer une ambiance conviviale propice à l’apparition de synergies créatives et efficaces.
Comment sera financé cet événement? Quels sont les sponsors financiers ?
La Bascule accepte tous types de financements. Ces derniers doivent respecter les directives suivantes :
Vous définissez-vous comme un projet politique ?
La Bascule n’est, ni ne sera jamais un parti politique et ne donnera aucune consigne de vote. Mais c’est un mouvement politique et apartisans. Nous sommes toutes et tous liés par un destin commun et s’emparer du débat à ce sujet s’appelle faire de la politique. Pour autant, chaque personne, chaque culture, chaque territoire doit pouvoir s’exprimer et s’épanouir dans sa diversité. Être apartisan signifie laisser l’autonomie permettant à tout être humain, collectif ou territoire, de faire ses choix par lui-même.
En faisant le choix de venir sur la ferme de Jouany Chatoux, l’évènement apparaît marqué d’une étiquette macroniste. N’est-ce pas contradictoire avec le choix d’un événement rassembleur ?
L’idée de ce festival est de cultiver la diversité autour des thèmes de la transition écologique, sociale et démocratique, aussi bien en termes de personnalités présentes que de public. Nous sommes conscients que les notions « d’acteurs de la Transition » et de « Respect de la Nature et des Hommes » sont bien subjectives. Le risque est de voir venir des promoteurs de certains modèles en contradiction avec ces valeurs. Ainsi nous comptons aussi sur la diversité pour faire venir les contradicteurs (quitte à aller les chercher) et ne pas laisser le champ libre à ces fausses solutions.
Dans de nombreux domaines les clivages se multiplient et s’accentuent, nous prenons actes de ces différents conflits et œuvrons pour que ceux-ci deviennent sources d’enrichissement pour tous. Pour cela, des animations, débats et ateliers d’intelligence collective, encadrés par des partenaires spécialisés, s’efforceront de faire émerger de ces conflits une issue favorable au vivre ensemble dans le respect de la nature et des hommes. La diversité du public sera d’importance, afin de ne pas retomber dans les travers de « l’entre soi » et que celui-ci soit le plus représentatif de la population. Car le nouveau récit d’une société soutenable et désirable ne se construit pas qu’avec les acteurs engagés mais aussi avec la population, afin d’être le plus inclusif possible. Pour y arriver : une programmation sportive, d’animations et de concerts diversifiés, un tarif d’entrée accessible (sous le format de participation consciente) et une communication ciblée sur les milieux trop souvent absents de ce genre d’évènement.
Sur le plateau de Millevaches, les représentants de l’État se sont opposés ces derniers temps avec une partie importante des acteurs locaux (dans le cadre du soutien à des migrants en phase d’expulsion ; de la lutte pour la défense des dessertes ferroviaires ; sur la question forestière ; sur le projet de réouverture de mines en Creuse, etc.). Des contrôles policiers très fréquents ont lieu sur le territoire et la préfecture de la Creuse étiquette même une partie des habitants comme d’ultra-gauche... Quant au mouvement des Gilets jaunes il fait l’objet d’une répression particulière. Dans un tel contexte, comment La Bascule se positionne-t-elle ?
De notre visite sur votre territoire, nous avons eu un aperçu des luttes qui s’y déroulent. Sachez que nous y sommes sensibles et qu’elles attirent forcément notre sympathie. Mais nous n’avons pas la prétention, en trois mois d’existence, d’avoir pu cerner les différentes situations pour nous positionner, surtout avec le peu de temps que nous laisse l’organisation de ce festival. Et qui de plus pertinent que les acteurs locaux, les Gilets jaunes, les migrants pour parler de ce qu’ils vivent ? Nous allons bien sûr les solliciter car nous aimerions vraiment compter sur leurs présences lors du rassemblement pour contribuer à cette intelligence collective au service du vivre ensemble et d’un projet commun.