En 2004, Hélène Domayala a réalisé pour le compte du parc naturel régional un "état des lieux des ressources culturelles" sur le plateau. Sans être totalement exhaustive son enquête balaie largement le champ culturel local sous ses formes les plus variées. Salles polyvalentes, lieux de diffusion spécialisés, art contemporain, musées, cinémas, bibliothèques, musique et chants, danse et médias sont auscultés assez précisément pour connaître ce qui se passe dans ces divers domaines. Les points faibles de chacun de ces secteurs sont relevés et quelques pistes d'actions sont proposées pour y remédier. Parallèlement à cette enquête deux autres études plus spécifiques sont en cours. La première, réalisée par la Scène nationale d'Aubusson établit un diagnostic technique de 23 salles de représentations de spectacles sur le plateau (4 en Haute-Vienne, 8 en Creuse et 11 en Corrèze). Les premiers éléments de ce travail mettent en évidence que la plupart des salles dans leur état actuel ne sont pas adaptées pour recevoir un spectacle et qu'elles doivent donc être réaménagées différemment.
Le second diagnostic, confié à l'Institut d'Etudes Occitanes, concerne le recensement des acteurs qui travaillent sur la langue et la culture occitane.
Mais l'état des lieux des ressources culturelles ne s'arrête pas aux salles et aux structures. Chacun sait qu'en la matière les acteurs, hommes et femmes, associations et groupes, sont plus importants ! Dans une seconde partie, sont donc étudiées les "ressources humaines" et les "actions culturelles" existantes : festivals (18 recensés), évènements culturels, pratiques amateurs et actions artistiques à destination des jeunes et des enfants. Enfin, un dernier chapitre fait un tour d'horizon des ressources et actions en terme de patrimoine.
Hommage est rendu aux associations : "Leur rôle est important car elles prennent le relais des pouvoirs publics dans le cadre par exemple de la diffusion de la culture, elles contribuent au renforcement du lien social au sein d'une population très dispersée et enfin elles défendent l'identité des populations locales et la pluralité de la culture".
A la suite des rencontres RELIER, une vingtaine de personnes intéressées pour développer des initiatives culturelles sur le plateau se sont réunies à deux reprises ces dernières semaines. Elles désirent échanger sur leurs projets, leurs
difficultés et leurs envies et envisagent de renouveler en septembre prochain un événement culturel comme celui organisé fin septembre dans le cadre des rencontres nationales Culture et Ruralité.
Soucieux de mieux se tenir au courant des initiatives des uns et des autres ce collectif informel d'acteurs culturels du plateau s'est constitué une liste internet de diffusion de l'information interne baptisée :
Le groupe, largement ouvert, poursuivra ses réflexions dans les prochaines semaines. Vous pouvez le rejoindre.
Emilie Lordemus
La vie culturelle en France est foisonnante, tout le monde nous l'envie.
Toutes ces créations, toutes ces compagnies, tous ces théâtres, et pourtant toute cette vie culturelle est plate, terriblement plate, désespérément conformiste, formatée, attendue. Pourquoi si peu de secousses ? Si peu d'étonnement ? Explications :
Quelle municipalité, quel ministère, aurait envie d'attribuer une subvention à Antonin Artaud ?
On lui demanderait un dossier 21 x 29,7 avec ses intentions, et un budget dans lequel il lui faudrait montrer ses partenaires, scènes nationales, festivals, il aurait rendez-vous avec le maire qui ne sentirait pas ce créateur assez proche des électeurs. Il ferait un peu peur avec son regard étrange. On ne voudrait pas de lui non plus pour les animations scolaires de classe A 3.
Et voilà pourquoi aujourd'hui l'avenir appartient aux artistes propres sur eux, ne faisant pas trop de vagues, tranquilles, et sachant surtout ficeler de solides dossiers rassemblant de bons partenaires.
Jacques Livchine
Pour avoir un compte rendu des rencontres RELIER des 24, 25 et 26 septembre 2004 sur le plateau il faut lire le dernier numéro d' Alternatives Rurales qu'on peut se procurer auprès de Peuple et Culture, 108-110 rue St Maur, 75011 Paris, tel : 01 49 29 42 80. La revue Cassandre a publié deux numéros sur les initiatives culturelles en milieu rural, en donnant la part belle à de nombreux témoignages, sous le titre : "Retour aux sources rurales". Ce sont les numéros 52 (mars-avril 2003) et 53 (mai-juin 2003) qu'on peut se procurer pour 5,5 euros chaque numéro auprès de Co-Errances, 45 rue d'Aubervilliers, 75018 Paris, tel : 01 40 05 04 24.
Cette agréable revue offre avec ces deux numéros un bouquet d'articles qui prouve la vitalité, le dynamisme et l'inventivité des campagnes en matière culturelle. Festivals, théâtres, associations d'éducation populaire, artistes installés à la campagne, fêtes ou musées, il y a de quoi glaner tout au long de ces pages. La devise de Cassandre : "l'art principe actif", n'est pas volée !
Une autre revue, éditée conjointement par les Ministères de la culture et de l'agriculture mérite de retenir l'attention. Son titre : Champs culturels. Si de nombreuses initiatives, menées tout particulièrement dans les établissements d'enseignement agricole, y sont présentées, la revue ne craint pas d'aborder les problématiques les plus larges qui traversent le domaine culturel. En témoignent les trois derniers numéros dont les thèmes sont : "Corps, art et culture" (en 2002), "Arts, sciences, culture et technologies" (2003) et "Jardins et création" (2004).
Pour se procurer ces numéros, il faut s'adresser en Limousin à Elisa Goulier : lycée des Vaseix, 05 55 48 44 00.
Après 25 années d'agriculture, j'ai cédé mon exploitation de production de petits fruits à un jeune agriculteur. Le temps de la retraite n'étant pas encore venu, il me fallait envisager une autre activité professionnelle. C'est dans cette perspective que depuis quelques temps un travail autour des livres me trottait dans la tête. En effet, ils font partie intégrante de mon univers tant pour leur contenu que pour l'objet qu'ils représentent. L'envie de transmettre ma passion de la lecture m'a conduit petit à petit vers le projet d'ouverture d'une librairie. Une opportunité de boutique à Eymoutiers, petite, mais avec des volumes intéressants et bien placée s'est présentée. Quelques mois de travaux et la librairie "Passe-temps" s'est ouverte fin mai 2004.
J'ai choisi de proposer des livres neufs et d'occasion, un peu d'ancien pour le plaisir. L'espace restreint m'oblige à opérer un choix minutieux en fonction de mes goûts, de l'actualité et des conversations avec les gens. Je commande aussi tous les ouvrages que les clients souhaitent lire. Le livre d'occasion permet de remettre dans le circuit quelques titres oubliés.
A l'étage une petite galerie d'exposition offre un espace à des artistes afin qu'ils montrent et qu'ils partagent leur création avec des gens et d'autres artistes. Raymond Valente a été le premier à présenter un travail sur son appartement avec des dessins en relief. Cet été, Golo, dessinateur de bande dessinée qui vit au Caire nous a fait découvrir la vie bouillonnante d'une ville égyptienne. Puis Isabelle Rousseau a présenté un travail très rigoureux qui demande qu'on s'y attarde et qui apporte beaucoup de sérénité.
Deux soirées ont eu lieu en octobre et en décembre. Chacune d'elles a permis à une vingtaine de personnes de découvrir et d'échanger à propos de René Char, puis du roman policier. Au cours de l'année 2005, plusieurs rencontres sont prévues : soirée mathématique, poésie, polar, conte.
En définitive j'espère pouvoir créer un lieu, une petite poche de résistance où il peut faire bon passer même quelques instants.
Guy Valente