Dans les années 80, naît l'association Tom Pousse à Faux-la-Montagne. Au départ, préparations à l’accouchement puis rencontres parents/enfants…des activités qui se mettent en place dans la suite logique des besoins.
Fin des années 90, Tom Pousse propose pour les enfants de 0 à 6 ans des activités artistiques d’éveil, des spectacles, et toujours des rencontres parents/enfants.
En septembre 98, ce sont une quinzaine de familles qui se retrouvent tous les mardis matins pour discuter, faire connaissance…les enfants jouent, s’essaient, ambiance étonnamment vivante pour ce petit village de 400 habitants du Plateau de Millevaches.
L’idée de mettre en place une structure de garde trotte dans les têtes. C’est vrai que c’est sympa de se retrouver mais on aurait besoin de temps en temps de laisser nos enfants et partir pour diverses activités…ça se fait de façon informelle, mais rien d’organisé. A l’époque, il y a seulement une assistante maternelle agréée dans la commune, et les grands-parents sont pour la plupart loin.
Pendant 2 ans, un groupe de parents va se retrouver pour écrire le projet, imaginer l’aménagement, visiter différentes structures, rechercher des financements, demander des devis… et mettre la main à la pâte pour les travaux et l’aménagement.
La mairie a été partie prenante du projet dès le début en mettant à disposition les agents communaux pour l’agrandissement des locaux, en signant le contrat enfance.
Tous les partenaires financiers sollicités ont répondu présents (CAF, Conseil Général, Communauté de communes, DDASS, UDAF, Caisse d’épargne, communes, MSA)
Fin août 2000, la PMI a donné son accord pour l’ouverture d’une halte garderie parentale pouvant accueillir jusqu’à 9 enfants de 3 mois à 4 ans . Une dérogation nous est accordée par la PMI pour embaucher une assistante maternelle agréée moyennant la présence d’un adulte pour 3 enfants.
Dès le début, nous avons fonctionné sur un mode parental : pour chaque période d’ouverture étaient présents la personne salariée et un ou deux parent(s) pour accueillir les enfants. Ce type de fonctionnement a duré 2 ans, chaque famille s’engageant à une présence de 2 demi-journées par mois.
La plupart des partenaires nous ont accordé des subventions pour l’investissement ou pour le fonctionnement de l’année de démarrage.
En faisant beaucoup d’aménagements intérieurs et de décorations nous-mêmes, en sollicitant des chantiers de jeunes pour l'aménagement extérieur, nous avons aujourd’hui un lieu d’accueil adapté et agréable. Cependant, malgré les subventions accordées par la CAF, malgré la mise à disposition gratuite des locaux et la prise en charge des frais EDF par la mairie, nous avions peu de marge de manœuvre.
Heureusement un concours de circonstances nous a permis d’embaucher une personne dont la situation nous permettait de bénéficier d’un CEC pris en charge à 80 % par l’Etat.
Pour qu'une organisation comme la nôtre, basée en grande partie sur le bénévolat, puisse durer, il est important d’avoir une relative marge de manœuvre financière, qui permette une certaine souplesse. Ainsi, quand la demande d’accueil a été plus importante, au lieu de solliciter les parents, nous avons embauché une deuxième personne à raison de deux demi-journées par semaine.
En septembre 2002 (3ème année d'ouverture), grosses questions concernant le budget de fonctionnement… Une subvention du FSE (droits des femmes et délégation à la ville), sur laquelle nous comptions, ne nous a pas été accordée.
Cependant des familles attendaient l’ouverture de la halte-garderie. Que faire ? Nous décidons avec l’équipe de parents de continuer bénévolement avec la perspective d’une demande de subvention au syndicat mixte (par le biais de LEADER +) pour décembre.
Deux personnes bénévoles et une personne salariée (pendant un jour et demi) assurent l’ouverture de la halte pendant trois jours. Les parents s ‘engagent alors à tenir trois permanences par mois au lieu de deux.
La PMI nous accorde l’agrément pour l’ouverture seulement si une personne, dont la formation est légalement autorisée, est responsable. Une des bénévoles, infirmière, devient responsable.
En décembre, le syndicat mixte n’est pas en mesure d’étudier notre dossier.
Nous décidons de mobiliser tous les fonds de l’association pour salarier une personne pendant trois jours et une autre pendant un jour et demi jusqu’en juin… avec la perspective de fermer la halte-garderie en juillet 2003 si nous ne réussissons pas à réunir l’argent nécessaire d’ici là.
La CAF continue à nous soutenir techniquement et financièrement et la volonté d’ouvrir le contrat enfance à la Communauté de communes ouvre des perspectives tant au niveau des projets que des financements.
L'avenir de la halte-garderie est néanmoins suspendue au soutien des collectivités (Communauté de communes du Plateau de Gentioux et Syndicat Mixte de Millevaches entre autres) et à leur volonté de favoriser des initiatives comme celle-ci. Peut-être y arriverons-nous : une telle structure n'est-elle pas un atout considérable pour un territoire qui dit vouloir accueillir de nouveaux et jeunes habitants ?
Une équipe de personnes ayant des fonctions, des statuts différents, qui s’autogère…ce n’est pas une mince affaire.
Pendant la première année, nous avons navigué à vue. Tâtonner pendant un an, sans professionnel de la petite enfance ou de la relation, sans aucune expérience dans ce domaine…ça a été dur.
Pour la deuxième année, nous avons mis des moments en place pour que se vive au mieux cette collaboration parents/professionnels, bénévoles/salariés.
Chaque mois, une professionnelle de l’écoute (psychologue clinicienne qui intervient déjà dans le cadre de la formation professionnelle des éducateurs de jeunes enfants et des assistantes maternelles) anime une réunion de coordination, de régulation, gère un espace de parole. De plus, le travail avec une personne formée (éducatrice de jeunes enfants) nous permet petit à petit de prendre du recul que nous n’avions pas, que nous n’avions plus.
Pour que la fonction éducative soit portée par chacun des membres de l’équipe, nous veillons à participer ou à mettre en place des formations s’adressant aussi bien aux parents qu’aux professionnels (éveil culturel avec l’Association des Collectifs Enfants Parents Professionnels-ACEPP-, chants pour les tout-petits avec Enfance et Musique)
Au départ, la halte-garderie n’accueillait que des enfants de Faux-la-Montagne. Etant donné le baby-boom de 98 (10 naissances dans l’année), nous n’avions pas de soucis de fréquentation… et ne pouvions de ce fait accueillir des enfants d’autres villages. Aujourd’hui, nous accueillons également des enfants d’autres villages. Il serait intéressant de développer une politique petite enfance sur un secteur plus vaste. Les besoins en matière de garde évoluent rapidement ; il est donc important d'y répondre rapidement. Se pose la question d’un mode de garde itinérant. Il pourrait s'agir d'un bus aménagé installé au gré des besoins dans les communes demandeuses. Il aurait le double avantage d'éviter aux communes des investissements lourds et de répondre immédiatement aux besoins.
La halte-garderie a démarré avec un besoin de garde par famille au cours de la semaine. On rencontre aujourd’hui de plus en plus d’enfants qui viennent à la halte-garderie pendant toute la période d’ouverture. La demande de certains parents est
même d’augmenter l’amplitude d’ouverture.
Se pose la question d’ouvrir quatre jours par semaine (au lieu de deux jours et demi pendant la première année et de trois jours pendant la deuxième année).
Et pourquoi pas une ludothèque ? Avec dans un premier temps un prêt de jeux et de jouets pour les plus petits qui pourraient rapidement s'étendre à toutes les tranches d'âge.
Tout reste à construire. Tom Pousse bouge !
Pour la première année, la participation financière des parents était la même pour tous, quels que soient les revenus. En milieu de deuxième année, nous avons mis en place un tarif dégressif en fonction des revenus des ménages. Pour la troisième année un système d'inscription anticipé des enfants subventionné par la CAF permet de baisser encore les tarifs.
En 2001 : 12 F/h (1,8 euros) quel que soit le revenu des familles.
En 2002 : entre 1,30 euro et 1,80 euro/h et par enfant en fonction du revenu des familles.
En 2003 : entre 0,40 euro et 0,90 euro/h et par enfant en fonction du revenu des familles.
Marie Odile Gallois – Catherine Moulin