Quarante ans ont passé. Aujourd’hui, nous sommes nombreux à La-Villedieu, comme dans la France entière, à penser que tous ces gens qui ont été condamnés parce qu’ils avaient choisi la non-violence, la fraternité et la justice, plutôt que la répression et la guerre, doivent obtenir réparation. C’est pourquoi l’association « Mémoire à vif » est née en octobre 2001 à La Villedieu. Suite au travail d’une classe du lycée Marcel Pagnol de Limoges qui s’est penchée sur l’histoire de ces évènements, de nombreuses personnes ont voulu continuer le travail de mémoire retrouvée. L’association existe pour défendre la mémoire de tous ceux qui ont été victimes des guerres coloniales et pour transmettre, aux jeunes en particulier, à partir de ces moments douloureux de notre histoire, les valeurs essentielles de paix et de tolérance. Nous pensons que le regard et l’analyse de l’histoire sont un acte civique, qu’il faut apprendre à connaître notre passé pour construire un présent et un avenir plus justes et plus tolérants. C’est un moyen indispensable pour combattre les préjugés et les idées reçues, pour s’ouvrir sur le monde en citoyen responsable.
Aujourd’hui, “Mémoire à vif” compte une centaine d’adhérents dans la France entière. Sa présidente d’honneur, Simone de Bollardière, et les adhérents font circuler et signer un manifeste pour la réhabilitation de René Romanet, Gaston Fanton et Antoine Meunier. 1500 signatures sont déjà recueillies et vont prochainement être transmises au sommet de l’Etat. Si à une époque, la République Française s’est lourdement trompée dans ses choix politiques, dans ses actes, elle se doit aujourd’hui de le reconnaître.