Le Collectif A2VL a été créé par des éleveurs et des bouchers en 2007 suite à la fermeture des abattoirs de Guéret, Eymoutiers et Giat, les uns après les autres en l’espace de quelques mois. Pour les éleveurs qui font de la vente directe, l’éloignement des abattoirs posent des problèmes de temps et de transport des animaux. D’autant plus que dans les gros abattoirs, le petit éleveur qui veut récupérer la carcasse mais aussi les abats de SA bête a parfois du mal à être entendu. Or la tendance, ce sont de gros abattoirs mono-espèces. On peut envoyer des limousines se faire abattre à Rennes ! Alors que l’offre et la demande en circuits courts augmente, on fait disparaître les outils qui leur sont nécessaires !
Nous avons imaginé un outil vraiment adapté aux circuits courts, car il comprendra un abattoir mais aussi un atelier de découpe, un service de transport des animaux vifs ou froids, et par la suite une structure de transformation. Ce sera un vrai pôle de services, qui va simplifier la démarche de l’éleveur : en un coup de fil, il pourra régler l’abattage, le transport, la découpe. Sa viande découpée pourra lui être livrée, ou sa carcasse s’il possède son propre atelier. Du sur-mesure ! Nous mettrons aussi en place une plateforme logistique pour approvisionner les cantines, qui ont besoin de lots en adéquation permanente avec leur demande, ce qu’un paysan seul ne peut pas faire.
Nous souhaitons créer une Scic (Société coopérative d’intérêt collectif) pour gérer cet abattoir, Scic qui rassemblera aussi bien des utilisateurs que des consommateurs, mais aussi des collectivités et des acteurs comme par exemple Mangez Bio Limousin. Bien-sûr, cette société emploiera des professionnels de l’abattage et de la découpe.
Nous avons commencé par sensibiliser les élus à notre cause, notamment ceux du P.N.R. et de la Région qui se sont montrés à l’écoute, puis nous avons défini notre projet en nous fondant sur des exemples qui marchent bien ailleurs. Face aux difficultés inhérentes à la création d’un nouvel abattoir, car il s’agit d’un bâtiment classé, qui ne peut être implanté n’importe où, nous nous sommes intéressés à l’abattoir d’Eymoutiers. Nous avons fait un audit en 2010 qui a révélé que cet outil est en bon état et adapté à notre projet. Sa remise aux normes et la création d’un atelier de découpe coûterait environ 350 000 €, auquel s’ajoute le coût de l’achat, fixé par la municipalité à 400 000 €. Nous allons bientôt réaliser l’étude économique complète et démarrer la négociation. Pour ce faire, nous avons lancé une campagne d’adhésion. Pour le moment nous avons 75 adhérents professionnels et autant d’adhérents consommateurs, ainsi qu’une quinzaine de collectivités.
La municipalité a dépensé beaucoup d’argent et d’énergie pour maintenir cet abattoir. Malheureusement, plusieurs gros clients ont cessé de l’utiliser pour un tas de raisons. En perte de rentabilité, il a dû fermer. Désireuse de vendre, la ville nous considère comme un acheteur potentiel, mais pas différent d’un autre. Leur expérience douloureuse fait qu’ils n’ont plus envie de soutenir une nouvelle entreprise.
Notre but est vraiment de répondre aux besoins spécifiques des circuits courts. Ce n’est pas l’abattage qui assurera la rentabilité, mais bien les services connexes. Pour le moment, nous avons 250 tonnes annoncées en abattage et 90 en découpe. En continuant à communiquer, nous devrions atteindre la promesse de 300 tonnes en abattage et 100 en découpe, ce qui est notre objectif de départ. Sans compter l’apport probable des personnes qui pourraient utiliser nos services pour des animaux destinés à leur consommation personnelle.
Contact : guillaume