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Café installation en agriculture

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Date
lundi 1 mars 2010 14:20
Numéro de journal
30
Auteur(s)
Claire Kachkouch Soussiv
Sabine Duris
Pascal Duris
Visite(s)
2796 visite(s)

logo cafe installationMercredi 17 Février 2010, le PMU “Le Vingt de la Paix“, accueillait à Eymoutiers une vingtaine de personnes pour causer de l’installation agricole. Des porteurs d’un projet d’ installation agricole ou agri-rurale, d’autres déjà installés depuis peu, et quelques autres bien ancrés et proches de la transmission. A leurs côtés, un élu, des animateurs de structures, un représentant de la Banque Populaire, une chargée de mission de la Chambre Régionale d’Economie Sociale et Solidaire.

 

Le thème proposé pour cette rencontre : la commercialisation.

 On parle alors de la plate-forme limousine “Manger Bio“. Pour commercialiser par ce biais, il faut absolument être certifié “AB“. Alors comment approvisionner les cantines des écoles élémentaires, des collèges, voire celles des lycées ? Cela dépend avant tout de la volonté des collectivités. Mais aussi de la pression des parents ou des cantinières. L’argument souvent amené comme frein par les collectivités, c’est le prix des produits. Or si les collectivités achètent très local, il se peut que cela ne revienne pas si cher, quitte à ce que les produits ne soient pas labellisés “bio“, mais soient issus de l’agriculture paysanne. Sur la commune de Châteauneuf-la-Forêt, un projet pour fournir l’ensemble de la restauration collective hors domicile se met en place : pour les maisons de retraite, l’hôpital, les écoles.   

“Manger-Bio“ a organisé des formations pour les cuistots, pour qu’ils réapprennent à préparer et à s’organiser avec d’autres types d’aliments. Anne précise que tout cela dépend des produits, par exemple, pour le pain, ça semble tout à fait réaliste et jouable. Car ça ne changera pas grand chose aux cantines. Le pain n’est pas forcément vendu plus cher au kilo, et il est tellement plus nourrissant.

Les Cottineau, d’Accueil paysan, racontent que pour eux, le circuit le plus court a été de faire manger les gens qu’ils accueillent ; c’est  un bon moyen d’écouler sa production. En plus de ça, les gens viennent t’aider et ils en sont ravis !

 

Mais sinon le marché, c’est facile ou pas ?

 Certains s’évertuent à dire que c’est galère, c’est chiant, ça dépend des conditions climatiques, il faut trimbaler du matériel, etc… Anne témoigne de ses 30 ans d’expérience sur le marché d’Eymoutiers, où elle vend du fromage de chèvres et des pommes. Pour elle, heureusement qu’il y a le marché. C’est une occasion de relations avec les gens, de voir du monde et ce qu’il s’y passe.

 

Comment a-t-elle commencé ?  

 Ils travaillent à deux sur la ferme. Quand ils se sont installés, ils fabriquaient leurs fromages et faisaient du porte à porte. C’est comme ça qu’ils vendaient, qu’ils ont vendu de plus en plus, et qu’ils se sont fait connaître dans la durée. Elle précise qu’il faut être régulier, quitte à essuyer quelques galères. Elle y passait 4 heures par jour chaque après-midi. Il ne faut pas sous-estimer le temps de commercialisation. Bien souvent on met le paquet sur l’aspect production : or pour commercialiser ça demande du temps ! Aujourd’hui, ils sont donc sur le marché d’Eymoutiers, qu’il pleuve ou qu’il neige, les clients viennent coûte que coûte. Elle n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier : elle livre aussi ses pommes et ses fromages à un certain nombre de restaurants, de magasins bio, à la plate-forme “Manger-Bio“ et les portes de la ferme sont grandes ouvertes. Une matinée par semaine est consacrée au marché, une autre aux livraisons. Quant à la vente à la ferme, et bien, il faut savoir que ça peut prendre un peu de temps, pour peu que les gens aient envie de voir, visiter, etc…  

cafe installation barArnaud, de son côté, est installé depuis quelques années en bovin-viande, il vend sa viande en caissettes, en vente directe. Pour trouver une clientèle, il a eu recours au bouche à oreille. Il est allé discuté ici et là, et puis, il reconnaît avoir bénéficié de personnes ressources, relayant son existence autour d’elles. Ceci confirme les bienfaits d’un réseau. Rien de tel pour faire circuler l’information, et faire une bonne pub, si le produit est de qualité. Il vend 1/3 de sa production en vente directe et le reste part en broutard, par le biais d’une coopérative.  

 

On évoque ensuite, la vente en GMS (Grande et Moyenne Surface). Anne répond à cela qu’il faut souvent se faire introduire, et puis ensuite, cela n’est pas forcément gage de qualité aux yeux des clients si tu vends en GMS. Elle vendait auparavant 60¨% de sa production à Carrefour : tu deviens complètement dépendant de leur prix et ils se font vraiment une sacrée marge !

Quant à la Biocoop, les prix qu’ils fixent sont très chers ! ils se font une marge de 30%. Tu trouves ton fromage parfois 15% moins cher dans une boutique à côté.

Avant de créer une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), il vaut mieux s’essayer pendant une ou deux années, afin de savoir dans quelle mesure on est capable d’approvisionner. C’est le cas des maraîchers de Pontarion, pendant une première année ils ont pris le temps de cultiver et de se faire connaître. Aujourd’hui, ils sont soutenus par une quinzaine de consommateurs, motivés pour une AMAP.

 

Les paysans déjà en place parlent de l’importance des coups de main entre producteurs. Anne-Marie raconte qu’au départ quand elle partait vendre quelque part, elle emmenait avec elle des fromages d’Anne. Lorsqu’on a un panel de produits, c’est quand même plus simple de faire venir le client.

 

Internet peut-il stimuler la commercialisation ? L’idée demeure quand même de vendre le plus local possible. Le mail semble intéressant pour organiser la vente, une fois qu’on dispose d’un listing (pour fixer les modalités avec les clients). Mais tout dépend du produit à commercialiser.

 

Au terme des débats, émergent deux idées :

  • Faire un catalogue des produits et producteurs fermiers à l’échelle d’un territoire.­­­
  • Organiser une journée afin de s’atteler à la question : “comment ensemble on peut s’organiser pour grouper nos produits et gagner en efficacité pour commercialiser ?“ Que peut-on mutualiser ? Qui est prêt à offrir quoi ? Eventuellement cheminer vers la création d’une Epicerie Paysanne.  

 

Ces café-installations offrent des espaces de paroles, de questionnements. On y débat d’un certain nombre de thématiques, on confronte nos idées. Le rêve du novice se frotte à l’expérience de l’aîné, sans pour autant apporter de réponse toute faite. En gros, ces café-installations sont une sorte d’Auberge-Espagnole : chacun y trouve ce qu’il y amène, enrichi par les apports des autres.

 

Claire Kachkouch Soussi

 

Installation désintallation

Nous avons souhaité participer à ce café installation dans le but de rencontrer d’autres porteurs de projets agricoles. Nous avons eu pour notre part un parcours d’installation difficile, puisque nous avons fait deux installations en deux ans et il faut compter surtout entre les deux une “désinstallation“ éprouvante. Même si notre première installation était tout à fait viable, c’est le côté humain qui a flanché ! En effet nous reprenions de manière progressive une ferme, avec achat du cheptel et du matériel, et location pour les terrains et les bâtiments d’élevage. On avait créé un Gaec (groupement agricole d’exploitations en commun) entre Pascal et le cédant. Celui-ci au terme de deux ans  prenait sa retraite et devenait associé non exploitant du Gaec le temps (10 ans) que nous remboursions les parts sociales. Mais prétextant “la crise“ et une conjoncture difficile en agriculture il nous a réclamé la totalité de cet argent. Patatras ! Nous avions fait confiance, il n’y avait rien de signer encore sur cette partie dite progressive puisque c’était à partir de la fin du gaec, que nous devions finaliser nos affaires. C’est à dire au départ en retraite de l’associé non exploitant et l’entrée de Sabine nouvel associé du gaec. Donc aucun recours, si ce n’est de repartir à zéro ! Nous n’avons plus 20 ans, nous avons 3 enfants dont le plus vieux a 6 ans. Après plusieurs déménagements nous avons choisi de vivre  sur le plateau, c’est ici que nous  voulons voir nos enfants grandir et c’est ici que nous voulons être paysans. Heureusement nous avions loué à notre nom 30 hectares sur la même commune, ce qui nous permet de repartir avec ces terres sur un nouveau projet en tant que petits producteurs en bio. Nous aurons moins d’investissements financiers et plus de liberté sur nos décisions par rapport au premier projet. Les terrains sont sans bâtiments donc cette année va être occupée à l’auto-construction de la ferme : “se retrousser les manches“. Et se casser la tête dans la partie paperasse d’un tel projet. Cela occupe bien son monde ! On termine en remerciant le soutien de notre entourage local qui nous a bien aidé dans les moments durs. Nous pouvons compter aujourd’hui sur l’entraide d’autres agriculteurs point “véreux“, comme celui qui prétendait vouloir installer (sous entendu “plumer“) des jeunes ! Voilà il est important de se rencontrer dans des cafés installation pour aider à faire naître et pousser des projets agricoles.

Pascal et Sabine Duris
St-Yrieix-la-Montagne
  • Thème
    Agriculture bio
  • marché | commercialisation | café installation | Manger bio | bio | agriculture | Eymoutiers
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IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
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