Journal IPNS Journal IPNS
  • Présentation
  • Les numéros
  • Les articles
  • Abonnement
  • Chroniques
  • Lectures
  • Dossiers
    • 80 ans après la guerre d’Espagne
    • Autour des centres d’accueil pour demandeurs d’asile
    • Bonjour la nuit
    • Comment ré-habiter les centres bourgs ?
    • Communauté de communes
    • Elections municipales 2008
    • Elections municipales 2014
    • Entreprendre collectivement
    • État de l’eau sur le plateau
    • Exilés, solidarités sur un plateau et au-delà
    • Fin programmée des feuillus sur le plateau
    • Il court, il court, le circuit court
    • Innovation sociale ou précarisation des conditions de travail
    • La forêt
    • La montagne Limousine, une forêt habitée ?
    • L'énergie du plateau : l'hydro-électricité
    • L'éducation en question
    • Lenoir est le brun
    • Les municipales
    • Les sections, nos propriétés collectives ignorées
    • Lettre ouverte à la préfète de la Creuse
    • Limousin rebelle
    • Logement
    • Loup y-es tu ?
    • L'usine de la discorde
    • Millevaches, territoire en mouvement
    • Mobilité, se déplacer autrement
    • Notre forêt pour demain n°1
    • Notre forêt pour demain n°2
    • Pauvreté et solidarité rurales
    • Porcherie
    • PNR : cris et chuchotements...
    • PNR de Millevaches en Limousin : Vous avez dit contrat ?
    • Produire local, une nécessité
    • Quand le plateau donne des boutons à Limoges
    • Quel pouvoir des habitants sur leur environnement ?
    • Réforme territoriale
    • Résidences secondaires
    • Uranium : un limousin très enrichi
    • Usines à viande, à tomates, à pellets : mêmes lubies, mêmes impasses !
    • Vassivière, vers un despotisme territorial

Un village de l’économie sociale

Réduire Augmenter Taille de la police
Bouton imprimer
Date
mardi 1 décembre 2009 10:15
Numéro de journal
29
Visite(s)
2545 visite(s)

Faux-la-Montagne : 364 habitants, mais une vitalité étonnante rapportée à ce modeste chiffre. Le dynamisme associatif en est la preuve : 27 associations soit une proportion quatre fois supérieure à la moyenne nationale ! Et parmi les emplois, plus de 30%  dans l’économie sociale : coopératives et associations, contre 10% sur l’ensemble du territoire. C’est pour comprendre ce paradoxe (une faiblesse démographique à peine enraillée, un dynamisme important porté par l’économie sociale) qu’ont été organisées les 6 et 7 novembre derniers des journées de l’économie sociale et solidaire (ESS) à Faux .

 

ESS faux la montagneL’ESS hors ses murs ?

Pour analyser la situation, les structures reconnues de l’ESS1, ainsi que la vingtaine d’autres associations (dont le rôle social, mais aussi économique, est essentiel), ne doivent pas être isolées des autres acteurs de la commune. Acteurs publics comme la municipalité ou la communauté de communes, acteurs privés comme les commerçants ou les professions libérales réunies dans la toute récente maison médicale.

Lors des débats, cette alliance objective entre des structures qui se revendiquent de l’économie sociale ou dont les statuts les y agrègent, et les autres (artisans, commerçants, libéraux) apparaissaient comme une évidence pour les élus présents. L’ancien maire, l’actuelle, le conseiller général l’ont bien dit. Ce qui compte c’est l’activité, le dynamisme créé et les besoins sociaux auxquels ils répondent. A tel point que l’appel à projets du parc naturel régional en direction des acteurs de l’ESS considère comme pouvant relever de ce périmètre des projets individuels.

 

Proximité, solidarité, coopération

Paradoxe pour une économie qui se définit entre autres par la dimension collective de ses démarches (il faut au moins être deux pour créer une association !). Cette extension du champ potentiel de l’ESS par l’impact positif sur le territoire et la complémentarité des initiatives, quels que soient leurs statuts, n’est néanmoins pas sans poser question. S’il est clair qu’on ne vient pas ici pour faire du profit (élément qui rapproche de fait ces diverses initiatives), l’organisation interne du travail, la question de la répartition du pouvoir et des éventuels bénéfices demeurent aux yeux de certains comme des discriminants fondamentaux qui spécifient toujours l’économie sociale. Ne confondons pas, complètement du moins, développement local et économie sociale. Enfin, une convergence majeure apparaissait dans les débats sur un thème fondamental de l’économie sociale : l’économique n’est pas premier ; il n’est ici qu’un des aspects de l’organisation sociale au service des habitants et de leurs besoins.

 

L’ESS n’est pas faite que pour les territoires ruraux !

Aux regards des visites effectuées lors de ces journées portes ouvertes et des débats, il pouvait sembler que l’économie sociale était typiquement faite pour s’épanouir dans des territoires ruraux marginalisés comme le plateau de Millevaches. Des étudiants présents de Châteauroux (pourtant pas une mégapole) s’en étonnaient. Il est vrai que historiquement l’économie sociale s’est d’abord construite comme une réponse ouvrière à l’industrie capitaliste, c’est à dire face aux usines, en milieu urbain. Aujourd’hui, des initiatives en ville existent toujours et il paraît plus juste de dire que l’économie sociale se développe d’abord là où le marché ne vient pas ou ne vient plus : des espaces (ruraux ou urbains donc) qui sont considérés comme non compétitifs par l’économie classique et délaissés pour cette raison même. Le rural de ce point de vue est globalement concerné.

 

ESS faux la montagne 2Réformisme ou révolution ?

Derrière cette question c’est le reproche sous-jacent qui peut être fait à l’économie sociale d’être une économie réparatrice. Le reproche peut du reste devenir explicite. L’économie sociale ne serait plus alors qu’une “case dans le désastre“ empêchant de penser l’évolution du monde et d’y apporter les “vraies“ réponses. Une incitation à ressourcer nos pratiques d’économie sociale dans le potentiel révolutionnaire – on peut le dire – d’une économie plus collective, attentive aux besoins sociaux et prise en main par ses acteurs eux-mêmes. Réancrage dans le terrain et sur les hommes qui, certes sans faire basculer les trônes et les puissances, avance les pions d’une autre organisation du travail et d’une plus juste place de l’économie dans la société.

 

Une économie importée ? “Les gens d’ici“ et les “néos“.

Autre question qui a traversé les débats, c’est celle de l’intégration de cette économie, souvent associée à de nouvelles pratiques, voire à une nouvelle culture, dans un pays qui a pourtant connu quelques figures de l’économie sociale historique (Pierre Leroux, Martin Nadaud...) et de nombreuses coopératives. Il est exact que la plupart des initiatives présentes à Faux ont été importées par de nouveaux habitants venus s’y installer depuis une trentaine d’années et soutenus par les élus qui ont toujours revendiqué cette politique volontariste d’accueil. On pourrait discuter du diagnostic porté par quelques voix sur cette dichotomie, certes réelle, mais qui recouvre en grande partie une fêlure qui est moins liée au type d’économie soutenue, qu’aux aléas plus globaux incarnés au cours du XXe siècle par l’exode rural et la concentration urbaine. Tout au plus peut-on se demander si dans la construction actuelle des “nouvelles ruralités“, forcément déstabilisantes pour les rescapés de “l’ancien monde“, l’économie sociale n’a pas une place prépondérante.

 

Concertation et modernité

Par delà ces différences et ces questionnements, un consensus c’est fait jour au fil des débats. L’économie sociale et solidaire, dans son acception la plus étendue est un formidable outil de production de nouveaux services pour dynamiser et revitaliser un territoire. Ses valeurs, égalité, coopération, solidarité s’articulent particulièrement bien avec les pratiques de concertation indispensable au fonctionnement d’une démocratie participative. Peut-être que nos territoires sont-ils en train de créer, avec ces outils, un nouveau modèle de développement où la croissance n’est pas l’alpha et l’oméga de l’action publique et où le bien vivre prend le pas sur le toujours plus.

 

La Navette

1 La Sapo Ambiance Bois, la Scop La Navette et les sept associations employeuses de la commune : Télé Millevaches, la halte-garderie Tom Pousse, la maison des jeux Bonne Pioche, l’APEHPM, De fil en réseaux, le Village vacances de Broussas, le Brin de zinc.
  • Thème
    Economie sociale
  • économie sociale et solidaire | ESS | économie sociale | Faux-la-Montagne | ruralité
  • Brève n°29 - 12/2009
  • Un an après, BMS à Meymac, un fleuron chiraquien en liquidation
  • Co-voiturage, auto-partage, Ça roule... très doucement
  • Mobiles sans l’auto, témoignages
  • Demain une révolution ferroviaire en Limousin
  • Un village de l’économie sociale
  • Rurale & Glam’ le 1er... et dernier féminin du Plateau de Millevaches !
  • Déchets durables, Les mines d’uranium sont toujours en activité
  • Maquisarbres, la pépinière des nouveaux combattants, résistance d’hier et d’aujourd’hui pour demain
  • (ad) Vienne
  • Une Société Coopérative d’Intérêt Collectif pour promouvoir l’éco-habitat
  • Pour les nostalgiques du transport en commun …
  • Accueil
  • Lettre d'information
  • Contact
  • Plan du site
  • Liens sur la région
  • Glossaire
  • Blaireaux

IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 - contact@journal-ipns.org
Journal d'information et de débat du plateau de Millevaches - Publication papier trimestrielle.

Accompagnement et hébergement : association info Limousin

Bootstrap is a front-end framework of Twitter, Inc. Code licensed under MIT License. Font Awesome font licensed under SIL OFL 1.1.