De l'An zéro au zéro pointé à Dominique Simoneau
Le feuilleton de l’été, sur le Plateau, aura été l’An zéro. Un festival écolo-people qui a fait pfuiiitttt mais dont l’annulation a fait les choux gras de quelques élus qui en ont profité pour sortir la grosse artillerie par réseaux dits sociaux et médias interposés : Dominique Simoneau, maire de Gentioux, Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse (décidément héros de ce numéro d’IPNS !) et quelques seconds rôles... Résumé des principaux épisodes.
Acte 1 : la bonne parole tombe sur le Plateau
La transition écologique est nécessaire. Maxime de Rostolan est son prophète ! La Montagne avait vendu la mèche en février en évoquant l’éventuelle tenue d’un énorme rassemblement citoyen pour l’écologie, “un nouveau Larzac 2003“, à Pigerolles sur la ferme de Jouany Chatoux pour le dernier week-end d’août. 200 000 personnes étaient évoquées, chiffre assez vite revu à la baisse (50 à 60 000 personnes), l’agriculteur de Pigerolles désamorçant les inquiétudes qu’un tel nombre de visiteurs n’ont pas manqué de susciter. La confirmation du festival n’est tombée qu’en mai. En une, et sous les auspices de Marion Cotillard, La Montagne confirmait : “Un festival écolo de masse, baptisé l’An zéro, se précise à Gentioux-Pigerolles (Creuse) fin août.“ Trois mois avant l’événement, à part quelques initiés, personne en réalité n’était au courant des tenants et aboutissants de cette méga-teuf. Si une petite délégation d’organisateurs est bien venue faire des repérages et rencontrer quelques locaux, dont IPNS, ils n’ont pas vraiment jugé bon d’organiser une information générale sur leur événement. Les trois personnes rencontrées par IPNS, jeunes, enthousiastes, dynamiques, plein de générosité et d’énergie, croyaient dur comme fer au bien fondé d’un événement dont ils semblaient convaincus qu’il allait faire “basculer“ notre pays dans la transition écologique. Nous ne leur avions cependant pas caché les réticences qu’une telle opération pourraient susciter localement, ce que les questions que nous leur avons aussitôt posées ne dissimulaient nullement (voir leurs réponses dans IPNS n°67, page 6).
Acte 2 : qui se cache derrière l’An zéro ?
L’affaire méritait qu’on s’y penche de plus près. Dans le même numéro d’IPNS, nos contributeurs Zig et Puce ont dévoilé les accointances de Maxime de Rostolan, le grand prêtre de la grand-messe, avec la Macronie, comme le faisait de son côté, sur le site Lundi matin, Serge Quadruppani. L’article de Zig et Puce étant repris sur le site de Reporterre, la polémique a très vite enflé bien que les éléments mentionnés dans ces deux textes initiaux ont été confirmés pour l’essentiel par une enquête menée par Reporterre1. Quelques opposants à l’An zéro, dont l’écrivain Serge Quadruppani, ont alors décidé d’organiser le 2 juillet 2019 une réunion d’information pour expliquer de vive voix les raisons de cette opposition. Nous étions à moins de deux mois de l’événement et encore aucune information officielle n’avait été programmée par les organisateurs. Les deux articles et l’annonce de la réunion du comité La Bouscule, comme se nommèrent par dérision les quelques opposants, provoquèrent le branle-bas de combat du côté de la Bascule (l’association organisatrice de l’An zéro) dont les premières équipes étaient arrivées à Pigerolles quelques jours plus tôt. Celles-ci organisent donc en toute hâte une réunion publique à Faux-la-Montagne le 1er juillet 2019, la veille de celle des opposants. Ce même jour, Maxime de Rostolan aura un long entretien téléphonique avec IPNS, au cours duquel il affichera sa plus grande distance avec Emmanuel Macron et son Gouvernement, disant pis que pendre du Président, de ses ministres et de François de Rugy en particulier (qui n’avait pas encore été rattrapé par ses homards). Pourtant, curieusement, le metteur en scène de l’An zéro retweetait avec sympathie quelques jours plus tôt une interview de François de Rugy au Parisien2.
Acte 3 : une réunion qui commence au vinaigre et finit au comptoir d’un bistrot
Arrive donc la réunion d’information du 1er juillet 2019 qui va déclencher en cascade, l’annulation de l’An zéro et une campagne politique et médiatique contre une partie des habitants du Plateau. Ce soir-là, parmi les médias, seule La Montagne est présente. Ce sera donc son journaliste, envoyé de Guéret exprès pour cela, qui va écrire la version “officielle“ de l’événement. Résumons-là : une poignée d’activistes violents agressent les jeunes de l’An zéro, leur intimant d’annuler leur festival. À leur tête, l’inévitable Julien Coupat – c’est lui que cadrera le photographe. Les interrogations des nombreuses autres personnes présentes à la réunion (il y avait environ 60 présents) dont les critiques se sont faites sur un ton autrement plus mesuré, disparaîtront de la version officielle. Exit également ce qui a suivi la réunion, de 19h à 21h, au bar du village, dans la rue, devant la mairie, où de nombreuses personnes présentes poursuivront les échanges avec les artisans du festival qui comprennent alors dans quelle galère ils se sont mis. Ils le reconnaîtront eux-mêmes le lendemain sur France 3, ou en s’adressant à des personnes présentes ce jour-là. Jackie Garraud, de Chavanac, raconte : “Léna Abbou, la personne chargée de communication de l’An zéro, bénévole présente à cette réunion, m’a téléphoné le lendemain pour m’expliquer pourquoi ils avaient décidé d’annuler l’événement. Ce qui est ressorti de cette réunion, m’a-t-elle dit, c’est de la “gratitude”, “une remise en question”. “C’est ultra-formateur, je suis sûre que nous avons les mêmes valeurs. Et si certains croient que nous décidons d’annuler parce que nous avons peur des menaces, ils n’ont rien compris !” Pour Léna, les organisateurs de l’An zéro “donnaient l’image de tout ce qu’ils dénonçaient”.
Acte 4 : l’emballement médiatique et politique
S’il y en a qui n’ont donc rien compris, c’est les quelques personnes qui, localement, vont monter en épingle les propos menaçants ou agressifs de quelques-uns (que beaucoup du reste parmi les opposants de l’An zéro ont jugé excessifs ou déplacés - “il n’y avait pas besoin de cela !“). La maire de Gentioux a tout de suite sauté sur l’occasion pour stigmatiser à travers eux l’ensemble des personnes ou initiatives qu’elle n’aime pas. Dans les interviews qu’elle donne à La Montagne ou à France 3, dans la motion qu’elle fait voter par son conseil municipal, dans sa lettre d’information mensuelle, sur ses pages facebook, elle joue de l’amalgame dans une confusion totale, mélangeant allègrement toute une série de choses qui n’ont pas grand chose à voir : les réactions violentes d’opposition de quelques individus à l’An zéro (en omettant de parler de toutes les autres réactions d’opposition qui n’avaient pas ce caractère d’agressivité mais que n’a pas retenues le journaliste de La Montagne), les nouveaux habitants qui viennent s’installer sur le plateau de Millevaches, des associations de sa commune comme La Renouée (qu’elle cite dans son interview à La Montagne), la Fête de la Montagne limousine, des personnes et des élus qu’elle ne nomme pas mais qui, pour qui connaît le coin, sont reconnaissables et que, dans son délire, elle associe sans précaution à une “mouvance“ “ultra-totalitaire“, “ultra-contestataire“, “d’ultragauche“...
Le pompon est venu du journal national L’Opinion, “média quotidien, libéral, européen et pro-business“ qui résumait la situation de manière encore plus radicale : “Comment Julien Coupat a saboté un festival écologique et décroissant dans la Creuse“ Sur-titre : “Totalitarisme“. Un avatar de la polémique locale qui éclaire bien la manière dont fonctionnent les médias. L’auteure, la journaliste Emmanuelle Ducros, qui a travaillé pour La Montagne en 1999-2000, a manifestement dû garder des liens avec son ancien employeur, puisque son article se base exclusivement sur celui de La Montagne. En reprenant cette seule source à laquelle elle rajoute les commentaires du député de la Creuse, elle réduit une vision déjà très réductrice de l’affaire en un condensé encore plus caricatural. Voilà ce qui s’appelle de l’investigation ! Mais qui réjouira la préfecture de la Creuse qui retwette aussitôt sur le site officiel de la préfecture l’article de L’Opinion, et fera l’affaire de Dominique Simoneau qui en rajoute : “C’est la mouvance de Julien Coupat“ qui lui envoie une lettre anonyme, profère des menaces et qui est à l’origine des incendies inexpliqués qui ont eu lieu dans la région au cours des dernières années.
Acte 5 : essayer de comprendre
Reprenons les événements depuis le début : un festival parachuté suscite d’abord l’interrogation, puis la curiosité, puis l’opposition d’une partie des habitants du Plateau. Personne au demeurant ne semblait se passionner pour cet événement et personne en tout cas ne prendra vraiment la défense de ce festival. À Pigerolles par exemple, l’annonce de l’événement comme son annulation sont tombés sur la tête des habitants sans qu’ils aient jamais, ni dans le premier cas ni dans le second, eu leur mot à dire. Les gens de Pigerolles semblaient plutôt dans l’expectative ; ils n’étaient ni vraiment enthousiastes, ni franchement opposés. Ils étaient choqués du manque d’information, et voulaient surtout des réponses à leurs questions. Un agriculteur d’une autre commune regrette cependant comment l’annulation s’est produite : “Pour nous, qui sommes producteurs, on aurait trouvé intéressant que la Bascule de Gentioux, la Renouée, malgré toutes les limites de ce fameux festival de l’An Zéro, soient présentes d’une manière ou d’une autre dans ce festival... Ça aurait même pu être une occasion de montrer que malgré nos désaccords, on est capable de faire autre chose que ce qui s’est passé et se passe malheureusement toujours sur la commune de Gentioux.“ Catherine Moulin, maire de Faux-la-Montagne, a elle aussi tirer les oreilles à quelques farouches opposants : “Je dois dire le malaise que provoque pour une partie non négligeable des habitants de la commune, le comportement excessif de certaines personnes qui se sont montrées pour le moins peu accueillantes et pas qu’en cette occasion...“. D’autres se félicitent de l’annulation et font la part des choses, comme cette Creusoise, professionnelle des festivals et de la communication : “L’annonce de l’annulation associée aux mobilisations citoyennes me semble injuste. Je crois qu’ils annulent tout simplement par ce qu’ils ne sont pas professionnels ou tout du moins responsables. Un tel événement nécessite des mois d’anticipation, de travail en matière de gouvernance, de budget, de logistique, de programmation. Je crois qu’ils ont simplement cru que nos terres étaient habitées par si peu de gens et si peu d’esprit qu’ils pouvaient nous illusionner par des effets d’annonce.“ Et de s’étonner qu’à deux mois du festival, une annulation puisse se faire : “Car à moins de deux mois d’un tel événement tout doit être bouclé !“
Acte 6 : annulation pour de bon
L’avenir semble lui avoir donné raison. Après avoir annoncé que l’An zéro aurait finalement lieu à Guéret, en partenariat avec le festival Check in Party (qui démentira dès le lendemain), les organisateurs décident de tout annuler : “Malheureusement, il y a quelques jours est tombé le coup de grâce : après avoir composé pendant des semaines avec le flou du changement de site, nous avons fini par recevoir des prestataires les devis des installations, après la remise du dossier en préfecture quand plus rien ne pouvait être modifié. Le choc est douloureux, l’addition bien plus piquante que prévu et la quote-part financière qui nous est demandée pour couvrir les frais est de très loin supérieure au budget initialement annoncé.“ 3 Rideau. Derrière ces raisons financières d’autres ont probablement eu plus d’importance. L’enquête menée par Reporterre le 26 juillet1 qui raconte que Martin Bohmert, membre du bureau exécutif d’En marche ! et ancien délégué général des Jeunes avec Macron, a passé une semaine entière à Pontivy, début juin, au siège de l’An zéro, est venu mettre à mal la thèse de l’indépendance du mouvement vis à vis de la Macronie. Plus embêtant, la tribune parue sur Médiapart le 24 juillet4, signée par plus de trente organisations qui expliquent pourquoi elles ne viendront pas à l’An zéro, n’est sans doute pas étrangère à des désistements de personnalités ou associations embarquées dans l’aventure un peu trop vite (voire sans leur accord pour au moins deux d’entre elles). L’ensemble a généré des débats au sein même des organisateurs qui ont décidé d’utiliser leur dernier week-end d’août “à réfléchir à nos erreurs, mais aussi à imaginer la suite“. En Bretagne, les Gilets jaunes de Rostronen ont envoyé un petit message sur le Plateau : “Merci pour l’accueil que vous avez réservé à la Bascule qui a essayé de nous récupérer, avant qu’on ne comprenne vraiment qui ils étaient.“
Acte 7 : savoir raison garder
L’An zéro renvoyé à ses terres bretonnes, les dommages collatéraux de l’affaire se font sentir en local. Les prises de position de la maire de Gentioux et du député Moreau qui ostracisent gravement sous le nom de “mouvance“ celles et ceux qu’ils estiment être les instigateurs de l’annulation, des incendies inexpliqués et des lettres de menace, et qu’au moins la maire de Gentioux associe allègrement avec tout ce qui lui déplaît sur sa commune et sur le Plateau, créent un climat particulièrement lourd. Aux réactions qui se sont exprimées face à ses dires elle conclue de manière fermée par cette phrase : “une seule solution pour sortir de la défiance : appuyer la motion de la Commune de Gentioux-Pigerolles ! “Voici qui est clair : si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes contre moi. Curieuse conception du dialogue qui n’étonne malheureusement pas ces habitants de Gentioux qui ont réagi par un texte argumenté et que nous publions ci-contre : “Nous ne voulons pas vivre dans la défiance“. Une sorte de zéro pointé à Dominique Simoneau qui relève ses incohérences et sa malignité.
Michel Lulek
1 “L’association La Bascule, instrument macronien ou outil du changement ?“ publié le 26 juillet 2019 sur Reporterre : https://frama.link/TLL74c3N
2 “François de Rugy : “150 citoyens pourront proposer un avenir à la taxe carbone”“, Le Parisien du 19 mai 2019. Curieusement ce tweet a, depuis, été enlevé du fil Tweeter de Maxime de Rostolan.
3 “Pourquoi l’An Zéro n’aura pas lieu“, tribune parue le 1er août 2019 : https://frama.link/yn4-zXg5
4 “L’an zéro” de l’écologie macroniste ?“ : https://frama.link/W-pcL0y8
- Nous ne voulons pas vivre dans la défiance
Le 1er juillet 2019, les organisateurs du festival l’An Zéro, surpris de découvrir que leur festival ne faisait pas l’unanimité dans la région, improvisaient une réunion publique à Faux-la-Montagne pour communiquer sur leur manifestation et tenter de récupérer une affaire mal engagée. Dominique Simoneau, maire de la commune voisine de Gentioux-Pigerolles où devait avoir lieu le festival, n’était pas présente ce soir-là. Cependant, elle vient de faire voter une motion au conseil municipal de Gentioux où elle évoque savamment cette réunion. Elle y reprend des paragraphes entiers d’un article paru dans le quotidien L’opinion, “pro-business“ comme il se qualifie lui-même. L’auteur de cet article n’était pas présent non plus le 1er juillet 2019 et il se contente de reprendre les propos d’autres journalistes. Ainsi, dans l’article de presse comme dans la motion, on ne saura pas grand-chose des échanges qui ont véritablement eu lieu pendant deux heures entre plusieurs dizaines de personnes à Faux-la-Montagne. Seule chose à retenir : les cris et les intimidations des dix premières minutes, qui sont bien sûr à déplorer, mais auxquels cette soirée ne peut certainement pas être résumée. Où est-il raconté que les discussions entre les organisateurs de l’An Zéro et les personnes présentes se sont poursuivies pendant plusieurs heures au bar du village ? Ce détail, de taille, qui permet d’éclairer différemment cette soirée, Dominique Simoneau l’ignore ou feint de l’ignorer. Elle surexploite un récit très incomplet d’un événement dans le but de stigmatiser certains habitants de Gentioux-Pigerolles, et de poursuivre ainsi son travail de sape de la vie sociale du village entamé depuis les dernières élections municipales.
Elle a beau jeu de déclarer dans la presse qu’elle se faisait une joie de discuter avec des “associations extérieures“ comme le lobby citoyen La Bascule, organisatrice du festival, quand elle ne daigne échanger un mot avec l’association La Bascule, celle de sa commune, créée en 2013, et ses 300 adhérents. Dans les médias, elle glorifie les circuits courts. Dans les faits, elle n’a jamais traversé la rue pour venir saluer les producteurs qui animent depuis des années le marché d’été et alimentent en produits frais l’épicerie de La Bascule le reste de l’année. Dominique Simoneau entend donner des leçons de dialogue, alors qu’elle n’adresse pas la parole à une bonne moitié des habitants de sa commune. Quand on sait ça, on comprend mieux pourquoi elle parle d’eux dans la presse en reprenant des formules de rapports de renseignements généraux. Dominique Simoneau ne connaît pas les habitants de sa commune. Par contre, elle alimente la presse en clichés et fantasmes visant à produire DES SÉPARATIONS DONT ON NE VEUT PLUS.
Depuis les dernières élections municipales, la commune de Gentioux-Pigerolles s’était taillé une belle réputation en matière d’opposition entre soi-disant “néo“ et “locaux“. C’était même devenu un objet d’étude dans les laboratoires de recherche en sociologie des métropoles. Ces derniers temps pourtant, on avait perçu un changement d’ambiance dans le village. Beaucoup semblaient fatigués de cette guéguerre artificiellement entretenue par une séparation méthodique des groupes de population. Le bar a ré-ouvert. À la sortie de l’école, on commence à se rencontrer. On se réjouit des fêtes de l’école et de ses soirées animées. Et voilà que Dominique Simoneau remet le couvert. Hurlant au fantasme d’une “mouvance ultra totalitaire“, elle sème en fait la confusion et à nouveau la défiance quand elle prétend briser des tabous. Est-ce cela que l’on attend d’un maire ?
Dominique Simoneau remet en cause les services de l’État, de la MSA et de la CAF qui feraient n’importe quoi en appliquant les mêmes règles pour tous et en soutenant la Renouée, un lieu d’activités ouvert à tous dans le bourg. Elle voudrait réécrire les règles de l’accès aux professions agricoles. Elle entend dire qui est légitime à intervenir dans les écoles et quel enseignant ferait preuve de “prosélytisme“ (de quoi ?). Le rôle d’un maire n’est-il pas plutôt de faire en sorte que tout se déroule au mieux dans son village et à l’école ? Par exemple en accompagnant les enfants dans l’apprentissage de la natation, et non en faisant obstruction au vote des budgets de transport des enfants jusqu’à la piscine, comme cela a été le cas lors de l’avant-dernier conseil municipal.
Nous ne voulons pas vivre dans une ambiance de défiance sur le Plateau. Nous réfutons cette rhétorique de l’ennemi qui produit ce qu’elle dénonce, des séparations entre les personnes et de l’exclusion. Nous aspirons à une vie politique qui ne se satisferait pas de propager et de commenter des rumeurs délirantes et des clivages stéréotypés, mais qui se confronterait à la réalité, qui passerait par un échange direct d’idées, au risque des désaccords qui n’aboutiraient pas inéluctablement sur des conflits guerriers. Nous sommes en capacité de nous organiser par nous-mêmes pour débattre des problématiques environnementales, sociales et démocratiques. C’est ce que nous faisons au quotidien, ou à travers des événements comme la Fête de la Montagne Limousine qui rassemble chaque année pendants trois jours des centaines de personnes dans une commune différente. Cette fête s’organise par des réunions ouvertes à toutes et à tous, tout au long de l’année, où l’on peut débattre et faire des propositions sur ce qui se vit sur le territoire. En quoi une telle démarche irait-elle à l’encontre de “l’intérêt général“ auquel l’élue en charge de la démocratie participative de la Communauté de communes Creuse Grand Sud se dit très attachée ?
La réalité de ce qui se vit dans la région est bien plus complexe et accueillante que ce que Dominique Simoneau proclame. Des vies aux formes multiples s’y déploient, jeunes ou anciens, nés ici, partis puis revenus, arrivés de longue date ou fraîchement arrivés, migrants d’ici ou de bien plus loin. De ces parcours, de ces expériences, de ces différences, nous voulons faire une richesse et non dresser des barrières fondées au mieux sur des méconnaissances, au pire sur des fantasmes.
Des habitants de Gentioux-Pigerolles
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ThèmePolémique
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IPNS - 23340 Faux-la-Montagne - ISSN 2110-5758 -
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