C’est officiel ! Le 3 novembre 2019, à Peyrelevade, un peu plus de 150 personnes étaient réunies pour la naissance officiel du Syndicat de la Montagne. Une démarche encore largement en construction plutôt qu’une structure clé en main. C’est pourquoi il est facile et possible de le rejoindre pour contribuer à en faire un outil adapté aux besoins du territoire.
Le Syndicat de la Montagne limousine est issu d’une démarche vieille de plusieurs années dans laquelle des habitantes et habitants, à titre personnel souvent, au nom d’une structure parfois, cherchaient à se doter d’un outil pérenne pour mieux agir ensemble, croiser leurs expériences et leurs pratiques, établir un rapport de force plus favorable à leur vision du territoire. Bref, une sorte de boîte à idées et d’outil de mutualisation qui sache à la fois prendre des positions et construire des réponses concrètes aux besoins de tous et de chacun. Si le mot « Syndicat » a été choisi, c’est pour dire la double intention du projet : d’une part défendre les intérêts d’un territoire et de ses habitants et habitantes (à l’instar par exemple des syndicats de salariés ou d’usagers) et d’autre part construire collectivement des outils communs (à l’instar par exemple des syndicats de gestion de l’eau ou des syndicats d’électrification). Bref être à la fois sur la défensive et dans l’offensive, tout en développement des actions et réalisations très concrètes.
La vision du territoire défendue par le Syndicat s’inscrit explicitement dans la continuité des propositions pour une plateforme de la Montagne limousine, un texte écrit en 2014 comme un « contre-scénario » pour le Plateau face aux scénarios qu’à la même époque la Datar nous concoctait1. Dans cette filiation, le Syndicat a également écrit un texte qui présente les six perspectives dans laquelle il s’inscrit aujourd’hui et qui se résume en six points :
Dans cette optique plusieurs groupes de travail ont été lancés. Un groupe sur les biens vacants prépare la réalisation d’une brochure sur le sujet et proposera aux nouvelles équipes municipales issues des prochaines élections une formation technique sur cette question. Un groupe sur l’eau réfléchit à la gestion et la distribution de cette ressource pour éviter qu’elles ne soient confiées à des sociétés privées étrangères au territoire dont les motivations ne sont pas spécialement les mêmes que les communes qui en assurent encore la gestion aujourd’hui. Un groupe d’entraide administrative et juridique assure déjà depuis plusieurs mois des permanences gratuites ouvertes à tout un chacun dans différents lieux (un peu à l’image de ce que réalise sous d’autres formes un groupe d’entraide psychologique qui intervient depuis 8 ans en complémentarité de professionnels). Existent aussi un groupe « exilés », un autre sur l’agriculture, encore un autre sur la question de l’autonomie et des réponses à envisager face aux changements climatiques et à l’épuisement des ressources sur la planète. Le jour de l’assemblée de Peyrelevade, s’est également constitué un groupe sur la forêt dont une des premières actions sera l’accueil en décembre d’une mission de plusieurs parlementaires sur le sujet. D’autres thématiques ont été évoqués : énergie, éducation, etc.
Jusqu’à maintenant, le projet de Syndicat a avancé via des séminaires de travail de plusieurs jours (une semaine en janvier réunissant 23 personnes, 3 jours en avril et 3 jours en septembre réunissant à chaque fois une trentaine de personnes). Ce mode de fonctionnement sera continué en 2020 avec 4 rendez-vous, dont un « camp d’été » plus large en juillet. Le prochain séminaire est prévu fin janvier et début février sur un vendredi, un samedi et un dimanche pour permettre au maximum de personnes de se rendre disponible. Ces assemblées sont actuellement les lieux de décision légitimes pour orienter les actions du Syndicat, ce qui n’empêche pas les différents groupes de fonctionner en toute autonomie. Un petit groupe de coordination composé de 9 personnes venant de différentes communes du Plateau, en Creuse, en Corrèze et en Haute-Vienne, assure le suivi des différentes actions pour aider au bon fonctionnement de l’ensemble. Une de ses premières actions est de mettre en place une lettre d’information pour que chacun puisse suivre ce qui se fait et disposer également d’un canal pour diffuser idées et propositions.