Nous garderons d’Alain l’image d’un homme ouvert, engagé, actif, hyper-actif même (et cela jusqu’à la fin de sa vie), celle d’un homme attentionné aux autres, humaniste, d’une grande intelligence des choses et des gens, respectueux des différences et des approches de chacun.
L’autre image d’Alain, c’est celle du grand éclectisme de ses engagements et de ses actions qui fait que l’on pouvait découvrir sans cesse de nouvelles facettes du personnage. La première fois que je le rencontre, en 1982, on me le présente comme Alain Carof, sociologue, qui encadre des maîtrises en sciences sociales à l’université de Limoges. Il vient parler à une petite quinzaine d’étudiants de l’université de Paris X Nanterre en stage sur le plateau de Millevaches dans le cadre d’un enseignement de psycho-sociologie de l’aménagement. Mais la fois suivante, je découvre Alain Carof, militant associatif, qui nous invite chaleureusement à venir à la prochaine fête des Plateaux qui se déroule alors chaque dernier week-end de septembre au Villard, sur le lieu de l’association Les Plateaux limousins. C’est alors qu’on me présente Alain Carof, curé de Peyrat-le-Château, prêtre de la Mission de France, mais prêtre engagé dans la vie professionnelle, prêtre ouvrier « au travail jusqu’à l’âge de 65 ans » dont 30 ans en espace rural. Avant d’avoir été en Limousin, il a travaillé dans l’Oise comme ouvrier dans les usines de transformation de pommes de terre des plaines de Picardie dont il nous avouait avoir gardé, pour les avoir vu se fabriquer, une répugnance irréductible pour les chips... Là-bas, il avait été de ceux qui avaient créé une cellule syndicale au sein de l’usine. Mais ici, en Limousin, voici qu’on me présente un autre Alain Carof, technicien et animateur du Pays Monts et Barrages, en Haute-Vienne, où il travaille avec le maire communiste de Nedde, André Leycur