Présent, le 15 mai 2004, à l'assemblée générale constitutive de l'association LAMINE (Larron Millevaches Nature Ecologie), le conseiller général d'Eymoutiers, tout récemment élu vice-président du Comité syndical du tout nouveau Parc Naturel Régional de Millevaches a rappelé ce score : 1382 associations créées sur le Parc Naturel Régional. Un chiffre qu'il convient peut être de lire comme un type d'indicateur du dynamisme social du plateau.
Rappelons pour mémoire qu'à l'occasion du centenaire des Associations régies par la loi de 1901, on en dénombrait déjà 1289. Dans le premier numéro d'IPNS, Olivier Davigo, à partir d'une enquête minutieuse comparait leur importance proportionnelle dans la population ; elle est déjà supérieure à la moyenne limousine, elle-même très largement au-dessus de la moyenne nationale. Et il concluait en s'interrogeant sur la fonction du fait associatif comme un "lieu et moyen d'expression et de réalisation ; espace de création sociale, d'expérimentation alternative ? L'association vécue comme le véhicule de la citoyenneté ?"
C'est avec ce filtre qu'il convient d'analyser les buts et les objectifs que les promoteurs de LAMINE ont développé dans la présentation des statuts : "Lamine a pour but : de protéger, conserver, restaurer le bâti, les espaces, ressources, milieux et habitats naturels, les espèces animales et végétales, la diversité et les équilibres fondamentaux écologiques,
l'eau, l'air, les sols, les sites, les paysages et le cadre de vie ; de lutter contre les pollutions et nuisances, contre l'aliénation des chemins ruraux et de randonnée ; de promouvoir la découverte et l'accès à la nature et, d'une manière générale, d'agir pour la sauvegarde de ses intérêts dans le domaine de l'environnement, de l'aménagement harmonieux et équilibré du territoire et de l'urbanisme ainsi que de défendre en justice l'ensemble de ses membres ... "
Au delà de cette très large déclinaison, il convient de replacer les particularités du site du Mont Larron. C'était un des fleurons de l'encadrement paysager de toutes les alvéoles qui découpent la vallée de la Maulde de Peyrat à Saint Julien le petit. Il est aujourd'hui défiguré par une entaille profonde, stérile et particulièrement disgracieuse dans l'harmonie de ces collines verdoyantes.
L'exploitation de la carrière de granulats au pied du Mont Larron multiplie sa productivité et ne cesse d'étendre son emprise depuis qu'elle a été rachetée par une multinationale britannique. La déchirure environnementale, les nuisances phoniques et poussiéreuses, les défoncements de la voie départementale ne sont guère conformes à la charte environnementale et paysagère du Parc Naturel. Mais le site même du village du Mont Larron est menacé. Les tirs de mines ont mutilé et fissuré des maisons, des chemins sont fermés. Des coupes rases sont opérées dans la partie feuillue de ce massif très enrésiné pour préparer des dépôts de granulats et demain une circulation dangereuse d'engins de travaux publics.
L'assemblée constitutive a réuni quelques 35 personnes. Le maire de la commune présent a souhaité que l'activité économique de la carrière perdure, mais dans le respect des règles établies. Mais quand celles ci sont bafouées et piétinées depuis des lustres comment établir un barrage administratif aux assauts d'un productivisme débridé ?
LAMINE a voté son adhésion à l'association Sources et rivières du Limousin qui lui a apporté son soutien et son expérience dans la définition de ses missions. L'association compte aujourd'hui une cinquantaine d'adhérents. Elle ne manquera pas de se développer pour arrêter l'extension que la Tarmac se propose de soumettre à enquête publique dès l'automne prochain.
Pour tous renseignements et adhésions : LAMINE, Mairie, 87460 St Julien le Petit. Ou Il son président : Philippe Vigier-Lafosse, et vice-président : Serge Mazen, résident secondaire et résident permanent au Mont Larron, 87460 St-Julien-le-Petit.