C’est à l’occasion du centenaire de la loi sur les associations et de la fête des associations qui s’est tenue au Villard (commune de Royère de Vassivière) les 7 et 8 juillet 2001 que j’ai réalisé une « étude » sur le phénomène associatif sur le Plateau, en fait une réactualisation partielle d’une étude que Charles Rousseau avait réalisée en 1986 (voir encadré page 7).
L’objet de cette étude était de présenter une situation chiffrée, statistique, démographique de la réalité associative de notre région.
Les données de base ont été d’une part gracieusement fournies par les sous préfectures (lieux d’enregistrement des associations), d’autre part achetées à l’INSEE.
De très nombreuses heures de dépouillement, de comptage, de recoupage, de classement et reclassement… Car en ce qui concerne la vie associative, rien n’est centralisé et les codifications ne sont pas homogènes. Bref beaucoup de tableaux de chiffres, de graphiques, d’analyses et de listes par communes et par thèmes d’activités.
J’extrais donc pour IPNS quelques données qui me semblent intéressantes ainsi que quelques commentaires…
On peut considérer que la création d’une association n’est pas liée directement au nombre d’habitants mais à l’existence d’un “centre de vie”, en gros une municipalité. Qu’une commune compte 150 habitants et une autre 800, il n’y aura, dans les deux cas qu’une seule association par exemple d’anciens combattants (ce n’est que passé un certain nombre d’habitants que des phénomènes de seuil pourraient apparaître)… Dans un premier temps, cela témoigne donc de la faible densité de population ou plutôt du grand nombre de petites communes ayant peu d’habitants. Cela on le savait déjà ! Mais dans un deuxième temps, il y a ici un évident signe de bonne santé : malgré le peu de monde, le désir d’avoir une vie sociale (et le nombre d’associations en est un indicateur) est très affirmé.
Il y a une certaine homogénéité entre les trois départements du Plateau en terme de nombre d’associations par habitant. En Limousin, et pour la zone Plateau de Millevaches, la grande majorité des associations est constituée d’associations locales.
Le phénomène associatif touche tout l’éventail des activités humaines. Au palmarès, c’est le sport qui vient en tête puis, et par ordre décroissant : les associations de loisirs (comités des fêtes…), celles liées à l’économie, à la chasse et à la pêche, à l’éducation, au social.
En ce qui concerne l’éclosion du phénomène associatif, le “décollement” se fait dans les années 70 . C’est l’arrivée des associations locales de pêche et de chasse. Mais ce “Boum associatif” continue toujours ; il ne ralentit pas. Aujourd’hui, dans les créations, ce sont les associations pour la jeunesse, de développement local, de loisirs ou culturelles qui dominent…
L’effectif salarié des associations du Plateau représenterait 16% de l’effectif salarié total de la zone Plateau de Millevaches (soit environ 1300 salariés). En extrapolant très grossièrement et si on compte 15 000 euros par salarié, cela représenterait un poids économique d’environ 20 millions d’euros sur le Plateau de Millevaches.
Rares sont les déclarations de dissolution quand une association cesse son activité. Vraisemblablement 20% des associations listées dans l’étude sont “mortes” : la coquille existe, vide, avec parfois un compte en banque bien fourni, qui dort…Le phénomène est national.
L’importance du phénomène associatif sur notre territoire est une réalité.
Si son poids économique est difficile à évaluer, on le soupçonne cependant important et l’on sait que les associations embauchent !
Si de multiples interrogations demeurent, nous souhaiterions pour conclure ouvrir le débat sur deux questions :