Attention ! Il se passe quelque chose au Lac de Vassivière, comme le laisse penser ce communiqué publié au mois de juillet 2022 : « Le Syndicat Mixte le Lac de Vassivière en lien étroit avec la Région Nouvelle-Aquitaine, a engagé un travail de repositionnement du lac de Vassivière comme une destination de nature et de bien-être. L’objectif est de désaisonnaliser la destination et d’assumer une montée en gamme raisonnée des équipements et des hébergements, tout en conservant une vocation de tourisme accessible. Une enquête est mise en ligne, nous avons besoin de l’avis de tous. » De quoi s’agit-il ?
Tentons une traduction, grâce au dictionnaire www.definitions-marketing.com, « l’encyclopédie illustrée du marketing », en ligne et gratuit.
Repositionner
« Le repositionnement de marque se traduit souvent par une évolution vers le haut de gamme ou par un changement ou un élargissement de la cible visée ». Rappelons que les élus et les directions du Lac de Vassivière ont déjà plusieurs fois repositionné Vassivière : tourisme social à l’origine, tourisme « vert », « tourisme nature », « tourisme de sports mécaniques », « tourisme culturel », tourisme de « sports de pleine nature », tourisme « balnéaire »… Un nouvel épisode du développement de la marque Vassivière nous attend donc.
Désaisonnaliser
« Désigne les actions marketing entreprises pour faire perdre à un produit son caractère saisonnier. Il peut par exemple s’agir d’essayer d’imposer toute l’année un produit considéré à l’origine comme un produit de fête de fin d’année. Les professionnels du secteur ont par exemple réalisé un gros travail de désaisonnalisation sur le saumon fumé » (sic). Désaisonnaliser Vassivière reviendrait donc à réussir à attirer des touristes avant le mois de juin et après le mois de septembre, ce qui implique a priori de nouveaux équipements.
Assumer une montée en gamme raisonnée
« La montée en gamme est une pratique d’extension de gamme ou de repositionnement de la marque vers le haut de gamme ». L’ajout de l’adjectif raisonné va avec le vœu de conserver « une vocation de tourisme accessible », c’est-à-dire un tourisme qu’un maximum de personnes est en mesure de se payer. Tout cela pour dire que le Syndicat mixte va financer des projets qui doivent attirer des touristes plus fortunés qu’actuellement, mais pas trop fortunés quand même car plus les gens sont riches, moins ils sont nombreux.
Une destination de nature et de bien-être
C’est la nouvelle tendance du tourisme d’après tous les opérateurs touristiques. Côté nature, ça fonctionne puisque ce lac de barrage, avec vue sur quelques coupes rases, réussit à incarner une nature préservée. Côté bien-être, il faudrait ajouter des spas (bains à remous), des massages, du yoga, de la marche, des repas légers… Le bien-être pour les opérateurs touristiques, c’est prendre soin de sa personne et de sa santé. Ce type de tourisme est en plein essor et « les adeptes du tourisme de bien-être sont relativement aisés et d’âge mûr » constate le groupe Accor sur son site internet.
Nous avons besoin de l’avis de tous
Cette proclamation est illustrée par une enquête d’une quarantaine de questions intitulée « Stratégie d’accueil des plans plages de la destination Le Lac de Vassivière ». Quel âge avez-vous ? Avez-vous des enfants ? Quel âge ont vos enfants ? Avez-vous votre résidence principale à Vassivière ? Comment avez-vous connu la destination Vassivière ? A quelle heure allez-vous à la plage ? Combien de temps ?
...Autant de questions qui constituent une enquête de consommation mais qui permettent difficilement de donner un avis sur un projet.
Pourtant, la touristification de Vassivière pourrait être un beau sujet de discussion. Même si c’est loin du Lubéron ou de Belle-Île, la concurrence entre les logements à l’année et les logements touristiques saisonniers se fait sentir. On compte par exemple actuellement 240 logements dont 170 maisons disponibles à la location saisonnière sur airbnb.fr dans le secteur de Vassivière. Pour la location à l’année, il y a seulement 3 maisons proposées sur le même secteur sur leboncoin.fr. Ne faudrait-il donc pas entreprendre une action marketing pour désaisonnaliser les logements à Vassivière ?
Hélène Mathiot