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Vassivière : Quand bout la révolte
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Date
samedi 1 mars 2014 08:46
Numéro de journal
46
Auteur(s)
Michel Lulek
Visite(s)
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4 communes sur 8 qui, de facto, ne se reconnaissent plus dans la gestion du Lac de Vassivière ; deux d’entre elles qui souhaitent quitter le syndicat ; un des trois représentants du conseil général de la Creuse qui démissionne ; la vice-présidente qui vient de faire de même... À Vassivière la révolte gronde. Le président du lac, Stéphane Cambou, lui, fait mine d’être serein et assume une “stratégie“ pour le territoire qui, selon lui, peut faire la synthèse des propositions contradictoires de l’étude Détente (2004) et de la charte paysagère proposée par Gilles Clément (2005).
On a plus d’une fois dans IPNS critiqué le gestion du Lac de Vassivière. Dans notre dernier numéro, la traditionnelle brève de comptoir de la page 2 éreintait une fois de plus Stéphane Cambou pour ses dépenses somptuaires et sa gouvernance autocratique. Aussitôt le maire de Beaumont du Lac, Jacques Hanicot, nous envoie une lettre détaillée qui abonde dans notre sens. Il critique les investissements importants du Lac. “Evidemment, précise-t-il, l’ensemble des projets concernent en grande partie la commune de Peyrat-le-Château (Auphelle)“, c’est à dire celle où Stéphane Cambou se présente aux municipales,“ ainsi que Royère. Les autres communes n’en reçoivent qu’une infime partie : environ 200 000 € sur les 11 millions d’euros proposés lors du débat d’orientation budgétaire qui n’a le nom de débat que sur le document papier.“. On comprend dans ce cas que la commune de Beaumont ait voté contre le budget 2013 du syndicat et que celle de Faux la Montagne ait refusé de voter la partie investissement de ce même budget consacrée à la construction d’une station service à Auphelle. “D’ailleurs, poursuit Jacques Hanicot, cette prise de décision a été suivie par des abstentions de la part d’autres élus. Le président de région, Jean-Paul Denanot, prenant connaissance de nos votes contestataires, s’est offusqué car selon lui c’était la première fois que le budget de ce syndicat n’était pas voté à l’unanimité.“
Contestations
Le maire de Nedde avait déjà joué la même partition dans une lettre ouverte diffusée dans la presse locale en novembre 2013 : “Vous avez décidé de retirer le pouvoir aux communes qui ont créé Vassivière. Le conseil régional possède désormais les pleins pouvoirs, car il détient la majorité absolue (Voir notre encadré) sous prétexte qu’il apporte la plus grosse participation financière. Vous oubliez que les communes participent d’une façon très importante à vos projets, dont la plupart ont un caractère pharaonique et ne correspondent pas au développement du territoire. Vous avez une politique dispendieuse et nuisible sur notre joli territoire.“ Et les attaques de voler : “Je ne suis ni votre vassal ni votre serviteur !“, “Je vous accuse de mensonge, d’irrespect mais aussi de malhonnêteté intellectuelle.“ La dernière à avoir claquer la porte (après Jean-Luc Léger, conseiller général du canton de Gentioux en 2013), c’est Nicole Moutarde qui jusque là s’était toujours trouvée aux côtés de Stéphane Cambou. Mais elle dénonce aujourd’hui des projets qui lui paraissent inadaptés au territoire mais surtout le comportement autocratique du président du Lac. Dans une lettre ouverte aux habitants de Peyrat-le-Château, elle écrit : “Non, je ne suis pas la marionnette de Stéphane Cambou !“
Deux communes sur le départ
Un peu plus haut sur le plateau, la commune de Féniers, elle, n’a plus envie de verser ses 4 000 € d’adhésion annuelle au Lac de Vassivière. Il est vrai que, située à 30 km du lac, elle n’en perçoit guère les retombées. Alors pourquoi rester ? Dans une délibération du 5 avril 2013, le conseil municipal décide donc de quitter le navire. La validité de la délibération est aussitôt contestée par Stéphane Cambou sur des arguments juridiques – que conteste formellement dans une lettre du 23 janvier 2014 Nathalie Peyrat, maire de Féniers : “En effet, si le sujet du retrait possible de la commune de Féniers du Syndicat mixte “Le Lac de Vassivière“ ne figurait pas initialement à l’ordre du jour du conseil municipal du 5 avril, j’ai demandé à l’ensemble des membres présents le rattachement de ce sujet à la réunion, ce qu’ils ont accepté à l’unanimité.“ À Faux-la-Montagne, on n’en est pas encore là, mais la mairie a entrepris une démarche de désengagement du syndicat. Dans une délibération du 25 octobre 2013, elle estime sa contribution au Syndicat (22 000 euros par an) trop lourde. Dans une lettre à Stéphane Cambou du 10 décembre, le maire de Faux, Catherine Moulin, explique : “La gouvernance et les prises de décision, les choix faits en matière de développement touristique sans prise en compte de l’ancrage au territoire et des acteurs locaux, le décalage entre le discours et la réalité sur le terrain ont conduit la commune à prendre cette décision.“
“Je suis sans doute l’élu du territoire le plus enclin à l’écologie, au développement local et à la démocratie participative“
Stéphane Cambou
Mais où est le problème ?
Stéphane Cambou, lui, fait mine de ne pas comprendre. Pour lui deux explications à cette fronde : soit ces élus ont un problème personnel avec le président du Lac, soit ils n’ont pas compris que le Lac n’avait pas pour fonction de distribuer des subventions aux uns et aux autres : “Je pensais qu’ils savaient à quoi servait le lac. Pendant des décennies le lac a été un opérateur qui a dépassé ses compétences, c’est ce à quoi je me suis opposé.“ Et d’un autre côté il critique ces élus “un peu méchants vis à vis du fonctionnement du Lac“ qui ne se servent pas assez de ce “vrai outil de développement“ : “Si les maires venaient nous voir avec des projets...“ Quant au déficit démocratique il fait un curieux distinguo entre les statuts du Lac qui lui donnent tout le pouvoir et le “pouvoir réel“ des élus. Et d’affirmer, peu crédible : “Oui, je veux jouer collectif !“ - mais comme le capitaine d’une équipe de foot ! Il dit “ne pas vouloir être tout seul au milieu d’un truc assiégé“ et se revendique comme “l’élu du territoire le plus enclin à l’écologie, au développement local et à la démocratie participative.“ Bref, tout rentrera dans l’ordre, pense-t-il, après les élections : le maire de Beaumont ne se représente pas et le dialogue se renouera avec son successeur ; le maire de Nedde ne se représente pas et Stéphane Cambou a de très bonnes relations avec son adjointe Madame Lenoble qui mène la nouvelle liste ; l’affaire Moutarde n’est qu’une histoire peyrato-peyratoise... Bref, c’est presque comme si il n’y avait pas de problème !
Système verrouillé
Avec Féniers et Faux, se pose la question de voir partir de nouveaux membres du syndicat, ce dont n’ont pas du tout envie le président et son directeur. Ne serait-ce que parce que le Lac a besoin des 26 000 € de participations de ces communes, même si cette somme peut paraître ridicule comparée aux 500 000€ de manque à gagner du Lac depuis le départ en 2009 du département de la Haute-Vienne. Or le départ d’une commune ne peut se faire, selon les statuts du Lac, que si une majorité des 2/3 des suffrages exprimés l’approuvent. C’est du moins ce qu’on peut déduire de l’article 9 des statuts du Lac qui prévoient cette disposition pour la modification de ses statuts – qu’entraînerait de fait le départ d’une commune – ou “l’évolution de la contribution des membres“. L’article en question précise en outre : “Ces modifications sont subordonnées à l’accord des assemblées délibérantes des collectivités membres du Syndicat.“ Autant dire que le système est bien verrouillé et que les communes, avec ce dispositif, n’ont le choix qu’entre suivre le capitaine de l’équipe ou écrire des lettres ouvertes...
Michel Lulek
La région avec 2/3 des voix détient le pouvoir au Lac de Vassivière
Dans ses statuts révisés en 2011, l’objet du syndicat est ainsi défini : “le développement et l’aménagement touristique du territoire de Vassivière entendu dans le périmètre constitué par le territoire des huit communes“ de Beaumont-du-Lac, Nedde, Peyrat-le-Château, Faux-la-Montagne, Féniers, Gentioux-Pigerolles, Royère-de-Vassivière et Saint-Martin Château.
L’article 6 des statuts donne la répartition des voix au sein de cet organisme :
Région Limousin : 8 délégués ayant 5 voix chacun, soit 40 voix (64,52 %)
Conseil général de la Creuse : 3 délégués ayant 4 voix chacun, soit 12 voix (19,35%)
Communes : 10 délégués (2 pour Peyrat et 2 pour Royère, 1 pour chacune des autres communes) ayant 1 voix chacun, soit 10 voix (16,13%).
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