Un quart de siècle d’histoire(s) du plateau de Millevaches
Télé Millevaches est la plus ancienne télévision associative toujours en activité.
Depuis sa création en 1986, ses salariés et ses bénévoles sillonnent le plateau de Millevaches, et en dressent, reportages après reportages, un portrait complexe. Au travers du magazine, ce sont les habitants eux-mêmes qui se font les conteurs de leur propre histoire.
Le temps passant, ce sont plus de 300 heures de reportages, et encore plus de “rushes“ (les images brutes avant montage) qui sont conservées précieusement sur les étagères de nos locaux. Sans (trop) exagérer, on pourrait dire que Télé Millevaches est au plateau, ce que l’INA est au territoire national : sa mémoire magnétique.
Sauvegarder, c’est numériser, indexer et documenter
A partir de 2005, Télé Milllevaches s’est progressivement convertie aux formats numériques.
Auparavant, ce fut le règne de la cassette, support unique des tournages, de la diffusion et du stockage. Seulement voilà, la bande magnétique est un ruban fragile, qui vieillit mal et ces heures d’images et de sons risquent de disparaître progressivement si rien n’est fait.
Grâce à l’aide de la DRAC, nous avons pu commencer à “numériser“ ces bandes, c’est-à- dire à en transférer le contenu vers des supports informatiques, ce qui devrait permettre de les préserver à long terme.
Parallèlement, près de trente bénévoles ont ressorti leurs magnétoscopes des cartons et visionné la moitié des reportages afin d’amorcer le travail “d’indexation“. C’est la prochaine grande étape du projet : autrement dit le repérage minutieux des personnes, des lieux et des sujets abordés dans quelque 1 500 reportages.
Mais le travail de documentation des archives n’en est qu’à ses débuts. Pour nous aider à le poursuivre, et à démêler les fils de protocoles et de technologies qui parfois nous dépassent, nous avons fait appel à Hélène Chaudeau, spécialiste de la question. Nous avons pu l’embaucher, mais seulement pour un CDD de trois mois, faute de moyens financiers suffisants. Aujourd’hui, son contrat touche à sa fin et il reste encore beaucoup à faire…
Valoriser, c’est rendre aux habitants ce qui leur appartient.
Le projet de sauvegarde ne s’arrête pas à la numérisation : celle-ci n’a de sens que si les archives sont mises à disposition des habitants du territoire (et au delà).
Se replonger dans l’histoire de sa commune, avoir accès aux reportages réalisés sur l’agriculture, la forêt, retrouver la trace d’un événement, d’un parent… les raisons de se replonger dans les archives ne manquent pas !
Pour que cela devienne possible, il faut mettre toutes ces archives sur un site internet. Complexe et donc particulièrement coûteux à développer, ce site permettra des recherches par mots clés, et un accès direct aux reportages qui seront tous disponibles en ligne.
Nous souhaitons valoriser ces archives dans l’esprit de Télé Millevaches, c’est-à-dire sans devenir une “Web TV“ mais en organisant des projections thématiques d’archives, en sélectionnant des reportages qui pourraient par exemple servir d’outils pédagogiques aux enseignants de la région.
Même en dehors du plateau, ces archives intéressent de plus en plus de monde. Ces derniers mois, nous avons souvent été sollicités par des documentaristes et des journalistes, mais aussi par des chercheurs et des étudiants. Les archives de Télé Millevaches sont pour eux une source incontournable d’informations sur l’histoire du plateau de Millevaches.
Pourquoi le mécénat populaire ?
Télé Millevaches est une association. Pour chaque nouveau projet, nous devons trouver des nouveaux financements. Et parmi tous les projets en cours à Télé Millevaches, celui des archives est certainement le plus ambitieux et le plus coûteux.
C’est un budget de plus de 35 000 euros qui doit être réuni. Nous avons d’ores et déjà le soutien du ministère de la culture, d’une dizaine de communes du plateau, ainsi que du DLA Creuse. Des entreprises locales se sont rapidement engagées à nos côtés : Ambiance bois et la Navette à Faux la Montagne (23), Cheri Bibi à Combressol (19).
Nous avons sollicité l’Union Européenne dans le cadre du programme Leader +
GAL Millevaches. Mais il nous manque aujourd’hui environ 12 000 €, une somme énorme pour notre structure. C’est pourquoi, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine, nous lançons une campagne de mécénat populaire et de mécénat d’entreprises.
Chacun d’entre vous, particuliers, entreprises, institutions, collectivités, associations, pouvez contribuer à ce projet. Il suffit de compléter et expédier le bulletin que vous trouverez dans les mairies du Plateau, sur notre site internet, ou sur demande à Télé Millevaches au 05 55 67 94 04 ou à
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En retour, vous recevrez un reçu fiscal vous permettant de bénéficier de l’économie d’impôt prévue par la loi. Les dons, même les plus petits seront les bienvenus. Merci à toutes celles et ceux qui contribueront et qui montreront ainsi leur attachement à ce patrimoine unique, à cette part de l’identité et de l’histoire du plateau.
Aude Chopplet
- Ne jetez pas vos films !
C’est le titre de la campagne de collecte que mène la Cinémathèque du Limousin. L’association créée en 2011 a pour mission de collecter, recenser, restaurer et valoriser le patrimoine cinématographique de la région. Elle lance un appel aux possesseurs de films amateurs ou professionnels, films de famille ou d’entreprise par exemple, qui sommeillent dans les greniers, afin d’enrichir son fonds d’archives et de les rendre accessibles au public. L’association s’est dotée d’un “télécinéma” qui permet de numériser 7 formats différents de pellicules. Les bouts de pellicule qui traînent dans vos archives et dont vous n’avez peut-être même pas le matériel pour les visionner, renferment peut-être des trésors !
Contact : Cinémathèque du Limousin,
6 rue François-Chénieux à Limoges,
09 53 32 47 14 ou 06 83 13 44 17.
Le silence et la douleur
Le mois de juin 2014 sera marqué par le soixante dixième anniversaire du 9 juin 1944 à Tulle. Cette tragédie fait partie de la mémoire collective de la ville. Patrick Séraudie, cinéaste et producteur en Limousin (Pyramide production) travaille actuellement à la réalisation d’un film sur ces événements : Le silence et la douleur, dont la sortie est prévue en avant-première à Tulle le 9 juin 2014, puis à l’automne en salle de cinéma en sortie nationale. L’association Peuple et Culture (qui depuis plus de vingt ans, a établi des contacts étroits avec des familles de victimes et rassemblé un grand nombre de témoignages et documents) lui prête son concours. Pour financer ce film, Pyramide Production, a sollicité de nombreux partenaires. Parmi eux, La Fondation du Patrimoine, dont la mission est d’impulser une politique active de mobilisation du secteur privé – à l’échelle des citoyens comme des entreprises - en faveur du patrimoine, a reconnu les événements du 9 juin 1944 comme étant constitutifs du patrimoine immatériel de la ville de Tulle. Elle soutient ce projet en aidant à lancer un appel public au mécénat populaire. Si vous souhaitez soutenir ce projet, adressez-vous à Peuple et Culture Corrèze (http://peupleetculture.fr).