Jean-Henri Prébost est né au village du Mas-Faure en 1884 dans une famille d’agriculteurs et de maçons. Il a suivi le chemin de nombre de ces maçons creusois qui au début du XXé siècle quittèrent définitivement la région pour s’installer à la ville. Les flux migratoires du canton de Royère fournissaient en priorité la ville de Lyon en plein développement. Jean-Henri Prébost y a exercé les métiers de maçon et de plombier. Il était syndiqué à la fédération des maçons de la CGT. Agé de 30 ans à la déclaration de la guerre en août 1914, il était marié et père de deux enfants. Incorporé au 63éme RI de Limoges il a participé aux combats d’avril 1915 à Flirey au cours desquels son régiment a été décimé. Le 19 avril sa compagnie est restée l’arme au pied refusant d’être lancée une nouvelle fois dans un assaut inutile et meurtrier. Jean-Henri Prébost a fait partie des cinq soldats “tirés au sort“ pour être jugés le jour même par une cour martiale. Quatre d’entre eux ont été condamnés à mort et fusillés le lendemain pour servir d’exemple.
La 5e compagnie du 63e régiment d’infanterie est désignée en avril 1915, après avoir combattu sur le front de Champagne au début de l’année, pour attaquer en Lorraine dans le secteur de Regniéville. Les combats sont difficiles et les pertes élevées : les soldats se heurtent aux réseaux de barbelés allemands que l’artillerie française peine à détruire. Puis les hommes apprennent que la compagnie est associée au 31e corps d’armée pour mener une nouvelle attaque alors qu’ils pensaient pourvoir se reposer après les combats. Un tirage au sort est organisé pour désigner la compagnie qui doit sortir la première et attaquer en tête. Le sort désigne la 5e compagnie. Les hommes considérant que ce n’était pas leur tour, protestent et refusent de monter en ligne. Le 19 avril, à 6 heures du matin, une quarantaine d’hommes seulement sortent de la tranchée, parcourent quelques mètres avant d’être pris sous un feu nourri provoquant le repli immédiat des soldats : “Sur quinze hommes qui venaient de franchir le parapet, douze sont tués ou blessés et gisent devant les yeux de leurs camarades“. La réaction des officiers ne se fait pas attendre. Le général Delétoille, commandant le 31e corps d’armée, qui ne peut ignorer de pareils refus de marcher, menace de faire fusiller toute la compagnie à la mitrailleuse soit 250 hommes.
Cinq soldats sont tirés au sort : le caporal Antoine Morange est choisi au hasard dans le carnet du sergent Chaufriasse, François Fontanaud, quant à lui est désigné après que le lieutenant Mesnieux ait demandé à un soldat de dire un nombre. Il choisit le 17. François Fontanaud est le dix-septième nom de la liste. Ils sont donc jugés, condamnés et exécutés ainsi que deux autres de leurs camarades : les soldats Baudy et Prébost. L’historien Jean-Yves Le Naour précise, concernant Félix Baudy et Henri Prébost qu’ils auraient été choisis parce qu’ils étaient syndiqués à la CGT, ils étaient tous deux maçons dans le civil.