Des associations de la Montagne limousine, alertées par leurs difficultés croissantes dans leurs relations aux partenaires institutionnels et finançeurs, ont lancé un appel pour l’impulsion d’une dynamique associative collective, invitant les associations à se retrouver pour une journée de mobilisation qui a eu lieu le 6 octobre 2014.
Cet appel, relayé par IPNS, mettait l’accent sur la volonté de se fédérer, de partager ce qui nous rassemble, nous, les associations ancrées sur notre territoire de vie et œuvrant pour sa dynamique, au-delà de nos différences et de nos spécificités.
C’est ainsi que trente acteurs associatifs représentant vingt-six associations de développement local, culturelles, d’accueil, d’hébergement, de solidarité, de formation... ont mis en lumière ensemble les apports et les rôles des associations, ainsi que leurs difficultés. Lors de cette rencontre, le groupe s’est accordé sur des constats : nos structures sont vecteur d’engagement politique, créent du lien dans une dynamique participative pragmatique et démocratique, impulsent une économie (sociale et solidaire), vivent et font vivre le territoire et répondent collectivement à des besoins humains, sociaux, économiques et transversaux, prenant parfois le relais des services publics. Les associations sont capables de créer et d’inventer, “d’innover“, de s’adapter et d’expérimenter et sont ainsi une force de proposition indépendante et autonome.
La baisse des dotations de l’État aux collectivités territoriales (28 milliards d’économie annoncée d’ici 2017) laisse redouter une crispation des financements publics des associations, sur tous les territoires, menaçant les dynamiques citoyennes et locales, et de nombreux emplois (265 000 emplois associatifs pourraient être supprimés d’ici 2017 selon le Collectif des Associations Citoyennes).
Dans ce contexte, les rôles joués par la société civile organisée sont aujourd’hui mis à mal par un certain nombre de difficultés partagées : une relation aux institutions qui oscille entre lourdeur administrative et logique de “cases“, la reconnaissance limitée des projets et une lecture obscure du fonctionnement de ces institutions. Nos structures sont également soumises aux jeux des politiques locales et des orientations politiques actuelles, entre culture du résultat et esprit d’entreprise, instrumentalisation des associations, visions diverses du développement du territoire et une logique de métropolisation inquiétante. Les associations se trouvent dans une situation de dépendance économique et peuvent être happées par une logique de compromis et de mise en concurrence.
Que faire de ces constats ?
Des pistes concrètes d’actions sur des sujets tels que la mutualisation, la subvention, les alternatives économiques, la mobilisation collective et publique ont été identifiées.
Deux groupes se sont emparés de certaines des pistes : le premier travaille à la rédaction d’une lettre ouverte, puis d’un scenario “Si les associations n’existaient plus“. Le second travaille sur un annuaire partagé des besoins et des moyens mutualisables. Un guide de la subvention (pour les élus) est également en cours de réflexion.
Un outil a été créé pour cette dynamique : le site associations-nous, sur lequel se trouvent des documents ressources, que chacun peut enrichir, en demandant des codes d’accès. A venir sur ce site commun, un espace d’échanges qui permettra de se partager des informations et des actualités.
Vers une coordination inter-associative
C’est la conclusion de cette journée. Les associations ainsi regroupées souhaitent travailler ensemble lors de rencontres régulières, organisées de manière tournante.
La prochaine rencontre se déroulera le vendredi 23 janvier 2015, de 15h à 20h30, à Lacelle (salle polyvalente). Elle fera suite, notamment, au travail mené sur la mutualisation, l’avancée de la lettre ouverte et du scénario-fiction.
La force d’une coordination inter-associative est la coopération, le défi est à l’ouverture, à la complémentarité ! Ce que nous partageons avant tout, c’est une vision de la ruralité active ! “Faire corps“ est important. Au-delà des associations, les habitants et les structures locales de différentes natures sont aussi concernés par la dynamique territoriale défendue.
Clémence Rique
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Plate-forme en ligne : http://www.associations-nous.com